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mercredi 12 décembre 2012

Sur la piste d'un riz résistant aux chocs du climat

LE MONDE - Planète
11.12.2012

Achim Dobermann, le patron de l'Institut international de recherche sur le riz (IRRI), 
avec deux autres ingénieurs agronomes dans un champ expérimental à Los Banos, aux Philippines
PHOTO IRRI
REPORTAGE. Dans la serre à l'atmosphère moite soigneusement contrôlée, Glenn Gregorio, chercheur à l'Institut international de recherche sur le riz (IRRI), se penche sur un casier alvéolé. Deux grains de riz ont germé dans chacune des 96 alvéoles. Les plants les plus vigoureux sont d'un vert tendre, d'autres sont jaunis et flétris. Tous baignent dans de l'eau salée.


C'est ici que l'équipe de Glenn Gregorio effectue la sélection de variétés de riz résistantes à la salinité, comme le riz FL478, qui donne ces beaux brins verts, insensibles au sel, lequel a eu raison de cette autre variété de riz cultivée communément aux Philippines. "Nous avons ici une température et une humidité idéales pour le riz. Pas de maladies ni d'insectes, explique le chercheur, qui travaille depuis un quart de siècle sur la question de la résistance à la salinité. Si un plant de riz dépérit, ça ne peut être qu'à cause du sel." 

Salinité, sécheresse, inondations, températures extrêmes : autant de phénomènes que le changement climatique contribue à accentuer. La mise au point de variétés capables de s'y adapter est devenue l'un des principaux axes de travail de l'IRRI, installé depuis sa création, en 1960, à Los Banos, à l'extérieur de Manille. Cet institut, où travaille une centaine de chercheurs de toutes nationalités, est l'un des quinze centres de recherche coordonnés par le groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (CGIAR). 

61 MILLIONS D'HECTARES DE CULTURES MENACÉS EN ASIE 
Récolte du riz à Bago, en Birmanie. | NICOLAS ASFOURI/AFP
Le riz est l'aliment de base de plus de 3 milliards d'êtres humains, majoritairement asiatiques. Or "rien qu'en Asie du Sud et du Sud-Est, 23 millions d'hectares de cultures de riz sont menacés par la sécheresse, 22 millions par les inondations et 16 millions par la salinité", rappelle Abdelbagi Ismail, responsable du programme de recherche de l'IRRI sur la résistance à la submersion, financé notamment par la fondation Bill et Melinda Gates. "Le changement climatique est là, il faut y apporter une réponse rapide", affirme le chercheur soudanais.

Quand il se trouve totalement submergé, un plant de riz accélère le développement de ses feuilles afin de tenter d'accéder à l'air libre. S'il n'y parvient pas, il s'épuise et meurt au bout d'une quinzaine de jours. Sauf s'il est doté du gène Sub1, découvert en 1996 chez certaines variétés anciennes.

"Ce gène bloque le développement de la plante en cas de submersion et lui permet de tenir jusqu'à dix-neuf jours, explique Abdelbagi Ismail devant les images d'une parcelle dévastée par les inondations en Inde, jouxtant une autre parcelle, verdoyante, plantée d'une variété résistante à la submersion. Dès que l'inondation est terminée, l'action du gène cesse et la croissance reprend."

Grâce aux techniques d'analyse des croisements et de sélection des gènes par marqueurs moléculaires, l'IRRI a pu mettre au point en quelques années des variétés résistantes aux inondations contenant le gène Sub1. Le riz Swarna Sub1 est ainsi commercialisé en Inde depuis 2009 et y aurait déjà été adopté par 3 millions de riziculteurs, plus un million au Bangladesh. Le gain de rendement, en cas d'inondation, serait de 1 à 3 tonnes par hectare. 

DÉVELOPPEMENT DE VARIÉTÉS DE RIZ MULTIRÉSISTANTES
Phénomène moins visible que les inondations, la salinisation des sols, provoquée par la surexploitation des nappes phréatiques et la montée du niveau des océans, n'en provoque pas moins des dégâts considérables sur les cultures. Cette fois, les chercheurs ont localisé une région du génome contenant un gène de résistance à la salinité, baptisé Saltol, chez une variété indienne de riz.

Les nouvelles variétés tolérant la salinité développées au sein de l'IRRI en sont encore au stade expérimental, et le gène Saltol ne protège la plante qu'au début de sa croissance, mais Glenn Gregorio a bon espoir : "Des essais effectués en Corée du Sud montrent que la culture de ces variétés permet même de dessaliniser, au moins partiellement, les sols", assure-t-il.

Les équipes de l'IRRI ont également mis au point des variétés résistantes à la sécheresse. "Mais ces variétés ont des rendements assez faibles ", reconnaît d'une voix fluette le chercheur indien B.P. Mallikarjuna Swamy, dont les travaux visent à "cartographier" les régions du génome du riz associées à cette résistance. "Notre objectif est d'arriver à activer le gène de tolérance à la sécheresse dans des variétés performantes en termes de rendement."

Des toitures coulissantes permettent de créer des conditions de sécheresse extrême sur certaines parcelles préalablement drainées des 252 hectares de l'IRRI. Un peu plus loin, Glenn Gregorio a installé ce qu'il appelle ses "chambres de torture" : le riz y est submergé pendant dix jours dans de l'eau salée. "C'est ce qu'on appelle le "tsunami rice"", glisse le facétieux chercheur philippin, également inventeur du concept de "riz épicé", tolérant à la fois la chaleur et le sel.

Car les scientifiques se projettent maintenant sur le développement de variétés multirésistantes. "Au Bangladesh, les riziculteurs peuvent être confrontés en une seule saison à la sécheresse, aux inondations et à la salinisation, reprend Glenn Gregorio. Ils demandent des réponses adaptées." Des variétés présentant une double résistance – aux inondations et à la salinité pour l'une, aux inondations et à la sécheresse pour l'autre – ont vu le jour en 2012 dans les laboratoires de l'IRRI.

"Avec les outils dont nous disposons aujourd'hui, nous rêvons d'un riz ?tout en un?, reconnaît Glenn Gregorio. Même si certains restent sceptiques et pensent que ce riz idéal n'existe pas." 

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