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mardi 25 novembre 2014

Stanleyville : "Spaak et Davignon ont joué avec la vie des otages"

Source: Le Vif/L'Express
24/11/2014 
Olivier Rogeau 
Journaliste au Vif/L'Express

Il y a cinquante ans, les paras belges sautaient sur Stanleyville. Nom de code de la plus grande opération de sauvetage humanitaire de notre histoire : "Dragon rouge". Pour le chercheur Ludo De Witte, les priorités belges étaient surtout militaires, politiques et financières.

Deux paras photographiés le 26 novembre 1964 sur un AS-24, 
un véhicule à trois roues utilisé durant l'opération de sauvetage de Stanleyville. © Belga 

Mardi 24 novembre 1964, 6 heures : transportés par des C-130 américains, 545 para-commandos belges sont largués sur Stanleyville, aujourd'hui Kisangani. Quelque 1 600 Belges et étrangers y sont retenus en otages depuis trois mois et demi par les "Simba" (lion, en swahili), la rébellion qui occupe alors le nord-est de l'ex-Congo belge. La plus grande intervention de sauvetage militaro-humanitaire de notre histoire a commencé. Nom de code : "Dragon rouge". 


Le 26 novembre est déclenchée l'opération "Dragon noir" sur Paulis : les para-commandos belges y libèrent les étrangers menacés de mort. Six jours après le début de la mission, les paras rentrent au pays, où ils sont reçus en héros et défilent rue Royale. L'intervention a permis de libérer 2 375 otages de toutes nationalités, dont 600 Belges, au prix de 2 morts et 12 blessés dans les rangs paras. De nombreux blancs isolés, dont des religieuses et des missionnaires, n'ont pu être secourus. On compte, au total, 420 morts parmi les expatriés et des milliers de victimes congolaises. 

Cinquante ans après sort, en néerlandais, un livre qui explore les dessous de l'intervention. Titré Huurlingen, geheim agenten et diplomaten (Mercenaires, agents secrets et diplomates), l'ouvrage est signé Ludo De Witte, sociologue. Entretien. 

Le Vif/L'Express : Vous affirmez que Paul-Henri Spaak, le ministre des Affaire étrangères d'alors, et Etienne Davignon, son chef de cabinet, n'ont pas envoyé les paras belges à Stanleyville pour sauver des vies mais pour préserver les intérêts belges au Congo. 

Ludo De Witte : Les documents que j'ai retrouvés révèlent à quel point le ministre et son bras droit ont joué, non sans cynisme, avec la sécurité des otages. Beaucoup ont été laissés sans secours, à la merci de rebelles bien décidés à se venger des massacres commis par les troupes de reconquête. La priorité belge était d'écraser rapidement le fief des Simba pour renforcer le gouvernement de Léopoldville dirigé par Moïse Tshombe et préserver les intérêts de la Société générale et d'autres compagnies. Je ne nie pas l'aspect humanitaire de l'opération. Mais Bruxelles veut surtout en finir une fois pour toutes avec le chaos qui règne au Congo, secoué depuis 1960 par des insurrections. 

Quels autres reproches faites-vous à Spaak ? 
Il a fermé les yeux sur l'embauche de mercenaires en Belgique, officiellement illégal. J'ai retrouvé un document qui prouve la participation de la Sûreté de l'Etat à ce recrutement. Un télex de Spaak montre que le ministre désapprouve le départ de mercenaires depuis l'aéroport de Zaventem, pas assez discret. Il souhaite que ces mercenaires partent d'un pays voisin. Dans un autre télex, Spaak mentionne certes la "cruauté" de la répression après la prise de Stanleyville. Mais quand son ambassadeur au Congo lui annonce qu'il ferme le consulat belge de "Stan" aux réfugiés congolais, afin de ne pas provoquer l'ire de Mobutu, Spaak acquiesce. N'est-ce pas de sa part une abstention coupable, de la non-assistance à personnes en danger de mort ? 

Quel rôle joue Davignon dans la crise ?
Homme de confiance de Spaak, il agit en tandem avec le ministre. En tant que responsable des affaires congolaises, il rédige les projets de télex du cabinet. Il assure aussi les liaisons avec les interlocuteurs américains et britanniques, et avec les officiers belges en poste au Congo. Le même Davignon ira discuter avec Mobutu, après son coup d'Etat du 24 novembre 1965 - un an exactement après l'opération sur Stanleyville -, pour voir comment la Belgique peut aider son régime. 

Huurlingen, geheim agenten et diplomaten, par Ludo De Witte, éd. Van Halewyck.
Le livre sera traduit en français et paraîtra dans le courant de l'année 2015

L'interview intégrale dans Le Vif/L'Express de cette semaine

Voici les premières réactions à l'interview de Ludo De Witte


Quelques réactions
Walter Huybrecht 201411-24 16:32:59
Une de mes amies , épouse d'un militaire de carriére, est décédé au Congo vers cette époque. Comment retrouver les noms des victimes ,?

Jacques Chantraine2014-11-24 15:59:28
Ma réaction est tout à fait émotionnelle et personnelle : mon oncle,André Laurent,ex-sénateur,avait un frère, celui qui a commandé l'opération sur Stanleyville : le colonel André Laurent.Ces parachutistes belges ont fait un travail admirable et ont sauvé des milliers de villes. Etudiants,nous sommes alors monté à Bruxelles pour aller applaudir les paras qui défilaient rue Royale.Peu importe maintenant les critiques et les jugements a posteriori sur le rôle de Spaak,de Davignon et,de la finance belge : ces gars-là étaient des héros, et c'est peut-être la seule chose qu'il faut en retenir.

DIEGO MARTINEZ2014-11-24 14:50:57
Et encore ... ce n'est qu'un coin du voile ... !!!!!!!!!!!!

Robert STAINIER2014-11-24 14:25:45
Que le gouvernement belge ait voulu à l'époque en finir avec le chaos régnant au Congo, quoi de plus normal? C'était aussi une manière de protéger la vie et des expatriés et des Congolais. Cette opération se justifiait donc, même si elle a aussi été portée par la défense des intérêts économiques de la Belgique. Il me semble parfois qu'il reste dans l'esprit de certains flamands une rancoeur vis-à-vis du colonialisme belge, qui - il est vrai - était quasi monopolisé par les francophones. Et certains en usent pour défendre des intérêts politico/régionalistes flamingants actuels.

Elène Delacroix2014-11-24 13:12:37.
Signaler que nous sommes encore en monarchie, est-ce dans le contexte de l'article? Or justement, dans le cadre de cette monarchie constitutionnelle, même sous le règne de Baudouin, le roi, entre autres chef des armées, a donc des responsabilités concernant les décisions prises par ses ministres et les actions sur le terrain. Même si cela sort strictement du cadre de l'article, il n'est pas inopportun de signaler effectivement que la monarchie à cette époque est peut-être aussi coupable de passivité voire porte un rôle actif dans la crise de l'indépendance du Congo et les manoeuvres et assassinats qui suivirent. Isoler les responsabilités est aussi une entorse aux vérités historiques. Maintenant qui fait l'association avec la monarchie actuelle? Cette association qui aurait un but politique aujourd'hui n'a pas de sens. Au même titre que de signaler que nous sommes encore en monarchie, il n'y a pas lieu de faire d'amalgame sous peine d'être autant complice d'une distorsion de la réalité.

Michel Lauwers2014-11-24 12:20:23
Ah oui,dernière chose pour Eric Justus. je ne suis pas royaliste mais il se fait que la Belgique est encore une monarchie. Ca vous dérange ?.
...

Vous pouvez, vous aussi, donner vos réactions sur ce sujet, soit sur mon blog, soit sur la page du Vif/L'Express dont voici le lien :

http://www.levif.be/actualite/belgique/stanleyville-spaak-et-davignon-ont-joue-avec-la-vie-des-otages/article-normal-354561.html

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