04/12/2012
Un rebelle maï-maï près du village de Shasha, au sud de Sake, le 26 novembre 2012. AFP PHOTO/PHIL MOORE |
Entre les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et les différents groupes maï-maï, il existe aujourd’hui une trentaine de groupes armés aux Nord-Kivu, avec chacun leur agenda différent. Au moment où les autorités congolaises s’apprêtent à lancer des discussions avec le Mouvement du 23-Mars (M23), cela donne forcément des idées à certains.
Reportage.
RDC : le répit avant le dialogue
04/12/2012 - RDC |
Nzoulo est une petite localité poussiéreuse faite de maisons décaties. Les Maï-Maï des forces spéciales de résistance viennent à peine d’investir les lieux. Leur chef, le colonel Chriso, fait depuis 17 ans des allers-retours entre l’armée et les milices. Aujourd’hui, il se dit à la tête d’un mouvement indépendant, mais qui partage les mêmes objectifs que les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC).
« Les FARDC, ce sont des amis, confie-t-il. S'ils pouvaient nous appuyer, ça ferait vraiment quelque chose de bon. Parce que sans moyens, nous exécutons quand même la mission. Eux, ils ont des moyens, ils n'exécutent pas. Il faut que nous nous retrouvions sous un arbre, autour d'une table avec les amis, parce que toute peine mérite salaire, quand même ! »
Didier Bitaki, lui, n’est plus un maquisard. Il donne ses rendez-vous dans un hôtel de Goma. Celui qui se présente comme le chef des Maï-Maï Kifuafua ne cache pas que ses alliances changent au gré des circonstances. Ses armes, dit-il, il les a reçues des autorités. Mais aujourd’hui, politiquement du moins, il affirme se sentir proche des revendications de la rébellion du M23. Et pour cause.
Didier Bitaki décrypte : « Si réellement, il s'agit de réévaluer les accords du 23-Mars avec le M23, le gouvernement se doit de rappeler autour d'une table tous les groupes qui ont participé à la signature de cet accord, pour que l'on fasse la paix d'une manière définitive. Et si on ne le fait pas, il y a un risque de voir tous ces groupes aussi se retrouver en face de ce même gouvernement pour réclamer la même chose que le M23.
»
La galaxie des Maï-Maï navigue aujourd’hui entre un patriotisme exacerbé, la défense d’un territoire bien précis, le contrôle de richesses minières et le banditisme.
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