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dimanche 23 octobre 2011

Sept maisons en France de Bernardo Atxaga

Lu pour vous sur le journal Le Soir du 03/06/2011

Il y a un siècle, dans la jungle du Congo, les personnages de Bernardo Atxaga cherchent la fortune et la gloire !
On avait de bonnes lectures à Yangambi, au début du siècle dernier. Si La Gazette de Léopoldville y arrive régulièrement, les cours des matières premières, comme on dit aujourd’hui, sont fournis par Le Soir. Des informations qui sont une mine d’or, au sens propre quand les cours montent, pour le capitaine Lalande Biran, le chef de ce petit poste situé sur le fleuve Congo. Quand il ne se préoccupe pas de sa vocation de poète en écrivant des vers de mirliton, il accomplit sa mission officielle et dirige avec zèle les récoltes de caoutchouc pour fournir au pays, cette chère Belgique qui coûte cher à sa colonie, les quantités fixées. Il n’oublie pas pour autant son devoir familial et entretient une correspondance hebdomadaire avec son épouse Christine, installée en France. Elle lui fait régulièrement part de ses exigences : Biran, dans le poste lointain où la hiérarchie exerce une molle surveillance, se trouve en position idéale pour accroître leur fortune et leur patrimoine immobilier. Sept maisons en France, le titre du roman de Bernardo Atxaga, est aussi le but du couple. Le trafic d’ivoire et d’acajou y pourvoira, surtout si les cours sont à la hausse.


Le jeudi, Lalande Biran n’écrit à sa femme qu’après s’être purgé de quelques humeurs malsaines. Ce jour-là, son aide de camp conduit vers lui une jeune vierge dont la consommation (comment le dire autrement, même si Biran, décidément artiste jusqu’au bout, commence par la dessiner ?) ne risque pas de provoquer les maladies qui atteignent bien de ses hommes.

L’énigme du meilleur tireur du Congo
Quelques-uns, parmi ceux-ci, sont des figures hautes en couleurs. Mais l’attention est fixée sur le moins bruyant d’entre eux, Chrysostome Liège. Peu bavard, il ne boit pas et s’intéresse si peu aux femmes qu’il passe pour un « pédé ». Cette rigueur morale pour le moins inhabituelle le place à l’écart du groupe des autres officiers.
Qui envient, voire jalousent, son habileté au tir. Il passe rapidement pour le meilleur tireur du Congo. Mais il reste une énigme, comme le note l’envoyé spécial du Soir (encore) venu accompagner une statue de la Vierge qui surplombera le fleuve.

La petite communauté attendait un événement plus spectaculaire. Léopold II, « le plus grand palmier de Belgique », qui s’était entiché d’une danseuse américaine à Saint-Jean-Cap-Ferrat, avait projeté de lui montrer son jardin africain, d’en faire la reine, de se faire accompagner par Stanley, de rassembler « pour une messe solennelle la plus grande foule qu’on eût jamais vue sur le sol africain »… Ayant eu vent des souveraines intentions, Lalande Biran s’était empressé de faire savoir au duc Armand Saint-Foix, son ami et frère en poésie autant qu’assistant du roi, qu’un passage par Yangambi serait du meilleur effet pour la suite royale. Avec quelques retombées positives sur la gloire du chef de poste…
Le roi ayant annulé sa visite, le grandiose s’efface d’autant plus rapidement que les tensions ont eu le temps de s’installer et de grandir entre les officiers. L’heure n’est plus à la paix conquérante mais à la vengeance et à la haine.

L’écrivain basque installe une tragédie au cœur de l’ancienne colonie belge. Les ambitions humaines, si minuscules soient-elles, suffisent pourtant à les dresser les uns contre les autres, dans le décor moite d’où la petite Belgique qui se voulait grande tirait une grande partie de sa richesse.

Bernardo Atxaga est allé farfouiller dans le passé de la Belgique
quand Léopold II avait fait du Congo son terrain de jeu. Copyright D.R.

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