La chute de Ntaganda, prélude à la paix en RDC ?

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LeMonde.fr 
21/03/2013

Quelques réactions de medias dans le monde sur la reddition de "Bosco"

Sur le vaste échiquier qu'est la région africaine des Grands Lacs, une pièce maîtresse vient de choir. 

Recherché par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité, le général congolais Bosco Ntaganda, en cavale depuis sept ans, s'est rendu à l'ambassade des Etats-Unis au Rwanda, où il demeure en attente d'un transfèrement à La Haye (Jeune Afrique). 

Cette reddition est d'autant plus surprenante que l'homme a longtemps semé le chaos en toute impunité, explique le Guardian. 

Pourquoi "Terminator", ainsi surnommé en raison de son implacabilité, a-t-il renoncé de lui-même à la liberté ? 

A défaut de vérités, le Washington Post se livre à quelques spéculations. Pour le quotidien américain, l'ex-chef du mouvement rebelle M23 - en butte au pouvoir de Kinshasa depuis mai 2012 - aurait perdu le soutien de ses protecteurs rwandais. 

Il a peut-être aussi réalisé que ses jours dans le maquis étaient comptés du fait des dissensions qui agitent le M23 - théorie accréditée par la BBC et Le Temps. 

Sans surprise, les associations de défense des droits de l'homme ont salué la chute de Bosco Ntaganda, indique le LA Times. 

Mais, au sein de la population congolaise, l'optimisme est plus tempéré, explique Voice of America, d'aucuns redoutant qu'il n'échappe aux griffes de la justice. 

Pour le CS Monitor, la "capitulation" de ce boutefeu madré et sans états d'âme donne un peu d'air à la CPI. 

Ntaganda hors jeu, la RDC va-t-elle retrouver le chemin de la paix ? La BBC est sceptique, eu égard au nombre élevé de combattants susceptibles de combler le vide laissé par "Terminator". 

Une incertitude partagée par Al-Jazira et The Atlantic, qui conclut : "l'ex-chef de guerre est (...) derrière les barreaux. 

Mais le chaos et la souffrance qu'il a incarnés demeurent d'actualité et représentent, plus que jamais, un défi".