05.11.2013
Des militaires en mission de reconnaissance dans une zone occupée par
les rebelles du M23, le 27 octobre. / AP Joseph Kay
Le gouvernement de la République démocratique du Congo a annoncé, mardi 5 novembre au matin avoir obtenu une "victoire totale" sur la rébellion du Mouvement du 23 mars (M23). "Les derniers résidus du M23 viennent d'abandonner leurs retranchements de Chanzu et Runyonyi sous la pression des FARDC [Forces armées de la RDC] qui viennent d'y entrer", a indiqué à l'AFP le ministre de la communication et porte-parole du gouvernement congolais.
Selon le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, le chef militaire des rebelles Sultani "Makenga a fui vers le Rwanda". A Kabindi, sur la route près de la frontière avec l'Ouganda, deux journalistes de l'AFP ont croisé une jeep des FARDC dont les passagers chantaient en faisant des appels de phares.
DIFFICILES POURPARLERS DE PAIX
Depuis la prise, la semaine dernière, de leur fief et dernière place forte, Bunagana, à 80 km au nord de Goma, la capitale du Nord-Kivu, les rebelles se sont retirés sur trois collines des environs, dans les montagnes aux confins du Rwanda et de l'Ouganda, à près de 2 000 mètres d'altitude : Mbuzi, Runyonyi et Chanzu, d'où leur mouvement avait été lancé en avril 2012.
Au début de l'offensive contre ces derniers bastions rebelles, samedi, les combattants du M23 étaient entre 200 et 300, selon les estimations. Mbuzi est tombée lundi à la mi-journée, et, dans l'après-midi, des éléments de la Brigade d'intervention de la Mission des Nations unies pour la stabilisation de la RDC (Monusco) se sont joints aux force gouvernementales pour pilonner au mortier les positions rebelles après la mort de six civils tués par des chutes d'obus sur Bunagana.
Le M23 est né de la mutinerie d'anciens rebelles – essentiellement tutsi – qui avaient été réintégrés dans l'armée. L'armée congolaise combat ce mouvement depuis mai 2012 au Nord-Kivu, à la frontière avec le Rwanda et l'Ouganda. L'ONU accuse régulièrement ces deux pays de soutenir la rébellion, ce que Kigali et Kampala ont toujours démenti. Le Rwanda et l'Ouganda ont fait l'objet d'intenses pressions diplomatiques, notamment américaines, pour que leur soutien cesse.
Les deux parties discutent à Kampala, sous l'égide de l'Ouganda, depuis décembre, mais ces pourparlers bloquent depuis plusieurs semaines, essentiellement sur la question de l'amnistie dont pourraient bénéficier les rebelles, la RDC et les Nations unies refusant que celle-ci profitent aux responsables du M23 accusés de crimes de guerre, crimes contre l'humanité et autres violations graves des droits de l'homme.
Lundi, les envoyés de l'ONU, de l'Union européenne, de l'Union africaine et des Etats-Unis pour la région des Grands Lacs avaient appelé à la fin des combats. Ils avaient pressé Kinshasa et le M23 "de mener à bien" leurs discussions "jusqu'à un accord final fondé sur des principes permettant d'assurer le désarmement et la démobilisation du M23 et que les personnes responsables de violations des droits de l'homme rendent des comptes".
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