vendredi 13 décembre 2013

La fin de la crise au Nord Kivu? Gouvernement-M23 : "Arrangement de paix" signé à Nairobi

Congo Independant 
12/12/2013  
Le ministre congolais des Affaires étrangères, 
Raymond Tshibanda, chef de la délégation gouvernementale
 aux pourparlers de Kampala avec le M23

Le gouvernement congolais et les rebelles du M23 ont signé, jeudi 12 décembre, un "arrangement de paix" (deal peace) mettant fin à plusieurs semaines de querelle sur l’intitulé du document. Accord? Déclaration? Pour les observateurs, la situation reste "fragile" en dépit de cette issue. La cérémonie s’est déroulée au palais présidentiel à Nairobi, au Kenya. Depuis quelques temps, le gouvernement congolais mettait en cause l’impartialité du médiateur ougandais. Cinq ans après le CNDP (Congrès national pour la défense du peuple), le M23 va se transformer en parti politique. "Il n’y aura pas d’amnistie aveugle", assure le ministre des Médias Lambert Mende Omalanga. 


Un communiqué conjoint publié à l’issue de cette cérémonie indique que "le gouvernement et le M23 ont signé des déclarations qui reflètent le consensus auquel avait abouti le "Dialogue de Kampala" sur les étapes nécessaires pour mettre fin aux activités militaires du M23". 

Les deux "déclarations" qui reprennent les onze points convenus, par les deux parties, ont été également signées par les présidents Yoweri Museveni de l’Ouganda et Joyce Banda du Malawi. 

On apprend ainsi que les textes signés comportent notamment une disposition annonçant la fin de la rébellion du M23 et la transformation de ce mouvement en un parti politique. Les membres du M23 devraient, par ailleurs, bénéficier d’une amnistie "uniquement pour les actes de guerre et le mouvement insurrectionnel". Il est également question de la démobilisation mais aussi de la libération des prisonniers de guerre, détenus côté gouvernemental. 

Une commission sera mise en place pour statuer sur la question relative aux biens et terres confisqués, volés ou détruits. 

A Kinshasa, Lambert Mende Omalanga, ministre des Médias et porte-parole - plus de la Présidence de la République que - du gouvernement, a fait une sortie médiatique. Il a écarté toute idée d’"amnistie aveugle" en faveur des membres du M23. Selon lui, toutes les personnes présumées avoir commis des crimes de guerre ou crimes contre l’humanité au regard du droit international, ne bénéficieront pas d’une réinsertion sociale". Et d’ajouter que "justice sera faite". Peu importe que ce soit au Congo ou à la Cour pénale internationale à La Haye. 

Après avoir "chauffé à blanc" l’opinion congolaise dans une "mobilisation générale" contre les menées subversives du Rwanda de Paul Kagamé et ses supplétifs, "Joseph Kabila" paraît tiraillé entre deux intérêts antinomiques. D’un côté, une population congolaise opposée à toute idée de compromis avec les rebelles du M23 soutenus par le régime rwandais. Une position relayée par ailleurs par des partis de l’opposition mais aussi certaines composantes du "clan kabiliste". Et de l’autre, la "communauté internationale" incluant notamment les ex-parrains rwandais et ougandais dont la face doit être sauvée. La communauté internationale, elle, insiste sur la réintégration des anciens combattants étiquetés M23. Pour elle, la "victoire" des Forces armées congolaises n’aurait pas été possible sans l’appui de la Monusco et de la brigade d’intervention. Ici, il est illusoire d’escompter une paix durable sans la réinsertion sociale des ex-insurgés. 

Un vrai dilemme pour un "Joseph Kabila" suspecté de "félonie" par la grande majorité des Congolais. B.A.W (avec Reuters)

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