18/01/2015
Un important dispositif policier avait été déployé, lundi 12 janvier 2015,
alors que l'opposition voulait manifester contre la loi électorale.
Une dizaine de personnes ont été blessées.
AFP/Papy Mulongo
Les débats ont été interminables, samedi, à Kinshasa. Les députés congolais étaient réunis en séance plénière pour débattre du projet très controversé de la loi électorale. Sans surprise, le texte a été adopté à la majorité des voix. La balle est désormais au Sénat.
Le texte a été adopté peu après 22h30 TU par 337 députés ayant voté pour, 8 contre et 24 se sont abstenus. De nombreux députés de l'opposition, affirmant que cette loi servira à décaler la présidentielle de 2016 et à maintenir Joseph Kabila plus longtemps au pouvoir, avaient boycotté la séance. Le Sénat pourrait examiner le texte à compter de ce dimanche en vue de son adoption avant la fin de la session parlementaire extraordinaire, le 26 janvier.
Pour la majorité au pouvoir, la procédure a été respectée. La loi a été examinée article par article. Après être passée entre les mains d’une commission mixte de députés. La session parlementaire se termine dans neuf jours ; il fallait donc passer à la vitesse supérieure.
Tous les amendements rejetés
Mais en réalité, beaucoup s’interrogent : pourquoi convoquer une plénière un jour férié, en pleine commémoration de Patrice Lumumba, jour aussi d’ouverture du championnat d’Afrique des Nations, et dans un parlement bouclé par des dizaines de policiers ?
Le débat lui-même devant l’Assemblée laisse certains députés perplexes et aussi dans les rangs de la majorité. Comme sur l’article 8, objet de toutes les controverses, puisque c’est lui qui lie l’organisation des élections à un recensement. Dix-sept amendements sont présentés, certains sont très bien argumentés. Comme celui qui propose de distinguer l’identification des électeurs et le recensement de la population, ou un autre qui propose de ne pas rendre les élections conditionnées par le comptage de la population.
Tous sont rejetés, souvent sans argumentaire.
Au final, quasiment tous les articles sont adoptés. Un seul suscite une véritable levée de boucliers, celui qui devait imposer la parité hommes-femmes sur les listes électorales. Il est rejeté avec une grosse majorité des voix. Les 55 députées, furieuses, quittent la salle, avant de revenir plus tard pour voter.
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