La Belgique sous protectorat congolais !
Par Le Potentiel
02/10/2010
Chuuut ! Chuuut ! La nouvelle est encore confidentielle, mais certaines fuites bien organisées ont vendu la mèche. Mais moi, je n’ai pas attendu ces indiscrétions pour connaitre le fin mot de la fin. Je tiens tout cela de mon patron le Ministre des Affaires stratégiques ( à prononcer avec respect…).
Mon patron m’a appris que notre chère ex-métropole, pays de nos « Nokos », était en train d’imploser. Il m’a dit que jusqu’à présent, cela paraissait une chimère chez les Nokos, toutes tribus confondues, Flamands comme Wallons. D’ailleurs à chaque fois qu’un hurluberlu sortait l’idée, ça provoquait un fou-rire général, en flamand comme en wallon. L’idée paraissait tellement saugrenue qu’elle n’était exploitable qu’en milieu atypique, chez des politiciens démagos et extrémistes. La Belgique, n’est -elle pas la métropole qui nous a appris que « L’Union fait la force » ? Ou encore « Congo uni, pays fort » ? Mais, comme le dit mon patron de Ministre, « l’histoire s’écrit avec des lignes courbes ». Ou encore (lorsqu’il avait un verre de trop dans le nez, ce qui lui donnait des inspirations inédites) : « Dunia iko mapumbu ya mbuzi ; anapiga apa, anapiga kule » (« La vie ressemble aux testicules d’un bouc ; ils balancent tantôt à droite, tantôt à gauche »). J’avoue que je ne comprends toujours pas cette expression, et surtout cette fixation obsessionnelle sur le totem des testicules d’un bouc, dans le cadre respectable de la coopération bilatérale et du dialogue des civilisations.
Je me suis donc rapproché un peu plus de mon patron de Ministre pour en savoir plus. Mon patron m’a appris quelque chose d’étonnant : il aurait reçu, chuuut ! la nuit dernière, un coup de téléphone insolite. La voix, volontairement étouffée et sourde, ressemblait étrangement à celle de l’ex-futur-ex - Premier Ministre Leterme. Mais comme ce dernier s’exprimait en flamand, sans doute pour des raisons de discrétion (les murs francophones et wallons sont réputés comme ayant des oreilles longues jusqu’au Congo…), mon patron me dit n’avoir rien compris. La conversation entre mon patron de Ministre et l’ex-futur-ex Premier Ministre Noko a ainsi duré une bonne heure dans un vrai dialogue de sourds.
Aux petites heures du matin, un autre homme politique belge a aussi appelé. C’était une voix plutôt wallophone. Mon patron de Ministre a cru reconnaitre la voix de Di Rupo. Mais ce dernier parlait d’un ton si bas et si secret que son discours était incompréhensible. Et par-dessus le marché, sans doute pour des raisons de discrétion (les oreilles des Flamands auraient des antennes plus sensibles et plus espionnes que celles des satellites…), l’interlocuteur lointain s’exprimait en son dialecte de terroir calabro-wallo-namurois.
Le matin suivant, le même Di Rupo a rappelé, mais cette fois-ci en français de la francophonie : mon patron m’a dit que son interlocuteur lui a dit, chuuut ! qu’il en avait assez de ne trouver que l’introuvable, de ne comprendre que de l’incompréhension chez ses collègues politiciens belges; assez de dialoguer en monologue. Di Rupo a confié à mon patron de Ministre qu’il avait l’impression de danser une sorte de farandole giratoire et vertigineuse. Alors, comme informateur, il a décidé d’arrêter. Stop ! Finis les pourparlers oiseux et les palabres bananières. Di Rupo a vu le Roi et lui a donc dit qu’il jetait l’éponge. Et c’est alors que l’irréparable a été prononcé : « On s’en fout, qu’elle éclate donc pour une bonne fois, cette sacrée Belgique, puisqu’elle ne s’aime plus ! ».
Et, toujours au téléphone, d’après les ...confidences de mon patron de Ministre, Di Rupo a éclaté en sanglots, mais dans son dialecte de terroir !
Après ces sanglots longs, longs, longs, l’ex-informateur-ex-formateur a enfin sorti sa requête : il sollicitait le concours urgent de mon patron de Ministre pour deux démarches …confidentielles et non moins …stratégiques : primo, mon patron était chargé de chercher, chuuut ! en toute discrétion, dans la périphérie de Kinshasa, un des féticheurs les plus vertébrés. Genre Mor-Mor. Et d’ajouter : féticheur et exorciste serait un atout en plus… Tâches dévolues à cet oiseau rare : suppléer aux carences de tous les informateurs et les formateurs désignés par le Roi, et tenter l’impossible en ramenant les Nokos à la raison. Secundo, disait l’ex-informateur-formateur, mon patron devrait déjà chuuuut ! en secret, préparer une pétition pour une sorte de protectorat du Congo sur la Belgique. Si pas toute la Belgique, du moins la portion « utile ». 60 millions de signatures pétitionnaires des 60 millions de Congolais suffiraient à faire basculer le statut de cette Belgique bicéphale, et qui ne s’aime plus… Pendant toute cette conversation mystérieuse, mon patron de Ministre n’a pas pu placer un seul mot, tant son interlocuteur semblait excité au bout du fil. Mais en fin de compte, lorsque Di Rupo a fini par s’épuiser, mon patron de Ministre lui a posé une seule question : mais la Belgique implosée, que devient le mannekenpis ?
YOKA LYE
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