mercredi 29 juin 2011

Procès Chebeya : le dossier en appel à la Haute Cour militaire

Digital Congo
28/06/2011

Me Richard Bondo, avocat des parties civiles, a qualifié d’une avancée le verdict rendu par la Cour militaire de Kinshasa-Gombe dans le dossier de cet assassinat.

Les défenseurs des droits de l’homme se sont engagés d’aller en appel à la Haute Cour militaire, après le verdict de la Cour militaire de Kinshasa-Gombe qui a condamné jeudi le 23 juin dernier à la peine capitale le Colonel Mukalay de la Police nationale congolaise (PNC) ainsi que d’autres officiers de ce service d’ordre public et sanctionné ainsi le procès de l’assassinat de Floribert Chebeya, alors secrétaire exécutif de l’ONG « La Voix des sans voix ».
Ces activistes des droits de l’homme ont décidé ainsi d’aller en appel à cette haute instance judiciaire militaire au cours d’une conférence de presse organisée vendredi conjointement par le Réseau national des droits de l’homme (RENADHOC) et la Voix des sans voix (VSV) dans la maison des droits de l’homme au Centre Carter. Ils se sont dits contents parce que cet arrêt a eu à condamner un certain nombre d’exécutants, mais se sont inquiétés du fait que seuls les exécutants aient pu être condamnés alors que le suspect commanditaire n°1 de l’assassinat n’est pas pris en compte dans ce verdict, a déclaré l’administrateur du RENADHOC, Emmanuel Kabengele.

Selon lui, il y a des éléments objectifs qui leur permettent de chercher satisfaction à la Haute cour militaire. « Maintenant ce n’est plus une question de rumeurs, mais de vérité judiciaire. L’assassinat a été établi et personne ne peut contester », a-t-il dit.

Un verdict qualifié d’avancée

Me Richard Bondo, avocat des parties civiles, a qualifié d’une avancée le verdict rendu par la Cour militaire de Kinshasa-Gombe dans le dossier de cet assassinat. C’est une avancée, a-t-il dit, parce que cet arrêt, bien attaquable, vient de faire voir à l’opinion publique que, par la destitution des policiers de leurs charges, ceux qui sont restés policiers ou militaires ne pourront plus poser n’importe quel acte ostentatoire aux défenseurs des droits de l’homme, a-t-il indiqué.

Me Bondo qui commentait l’arrêt de ce verdict, a dit qu’aujourd’hui, ceux de leur écurie, qui sont tapis dans l’ombre, se voient même en difficulté d’aller rendre demain visite à Daniel Mukalay». De son côté, le directeur exécutif actuel de la Voix des sans voix, Dolly Ibefu Mbunga a indiqué que ce verdict a fait un pas par rapport aux assassinats et à la lutte contre l’impunité, qui est institutionnalisée en République démocratique du Congo, soulignant que la VSV n’est pas satisfaite sur certains points par rapport à ce verdict, car la Cour n’est pas arrivée à préciser les circonstances dans lesquelles Floribert Chebeya et son chauffeur Fidèle Bazana ont trouvé la mort.

Le porte-parole du RENADHOC, Emmanuel Kabengele, a, pour sa part, fait part de la ferme décision des défenseurs congolais des droits de l’homme de poursuivre jusqu’au bout ce dossier, en portant l’affaire devant la Haute Cour militaire et, en cas d’insatisfaction, d’aller avec l’affaire devant les instances internationales.

Quant au porte-parole du Collectif des ONGDH, Christopher Ngoyi Mutamba, il a fait savoir que l’appareil de protection est ébranlé en ce moment et la stratégie de l’industrie du crime était de faire ou de tuer, sans qu’il y ait témoins. Etant donné qu’il n’y a pas de témoins, on déclare tout simplement qu’ils sont morts dans des conditions mystérieuses, a-t-il noté.

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