24/10/2012
Au cours d’un point de presse tenu dans son cabinet de travail, le porte parole du gouvernement, Lambert Mende, a dénoncé la campagne de dénigrement dont est victime le Président Kabila dans les médias internationales, en l’occurrence RFI et France 24.
Le gouvernement de la République du Congo (RDC) a dénoncé mardi 23 octobre à Kinshasa une « infamie pour discréditer l’indocile Joseph Kabila et donner une justification morale à ceux qui pourraient se charger de le neutraliser ». Il réagissait à « tant d’incohérences et d’approximations » relevées dans le « lynchage médiatique » lié à l’assassinat en juin 2010 de l’activiste congolais des Droits de l’homme Floribert Chebeya, dont fait actuellement l’objet le chef de l’Etat congolais dans deux médias publics français.
"Nombreux sont ceux qui pensent à Kinshasa que les graves accusations contre le président Joseph Kabila répercutées sans le moindre début de preuve et avec une rare légèreté par RFI et France 24 s’inscrivent dans le cadre d’une campagne de dénigrement. Un lynchage médiatique pour livrer un dirigeant africain de plus à la vindicte de l’opinion avant de lui régler son compte. Après Patrice Lumumba en 1961, Mzee Laurent-Désiré Kabila en 2001, est-ce le tour de Joseph Kabila Kabange ? », s’est alarmé le porte-parole du gouvernement, le ministre des Médias Lambert Mende Omalanga lors d’un point de presse à son cabinet.
En effet, « qui, dans notre pays, ne se souvient pas de cette affaire, plus récente, de massacre des étudiants de l’université de Lubumbashi (Katanga) qui affaiblit sans le faire tomber le régime du défunt président Mobutu Sese Seko tout en plongeant notre peuple dans un profond marasme en raison de l’embargo imposé à notre pays et de la rupture de la quasi-totalité des accords de coopération qui le liaient à ses partenaires à l’étranger depuis lors ? », a-t-il interrogé.
Rappelant que cette «véritable campagne de lynchage médiatique a été lancée contre la RD Congo et son président Joseph Kabila quelques jours après la fin du Sommet de la francophonie et des polémiques qui l’ont traversé », il a fait remarquer que « c’est RFI qui a ouvert les hostilités le 17 octobre avec des révélations exclusives sur l’affaire Chebeya ».
« Une personne, parlant à visage couvert mais se présentant comme l’ancien major de la Police nationale congolaise Paul Mwilambwe, formule des accusations graves contre le chef suspendu de la police congolaise le général John Numbi mais aussi contre le président de la RD Congo Joseph Kabila. Selon le personnage qui se cache tout en multipliant des preuves de sa +véritable+ identité en brandissant son passeport à l’écran, Floribert Chebeya et son compagnon Fidèle Bazana auraient été assassinés sur ordre du général Numbi qui exécutait une instruction reçue du président Joseph Kabila à cette fin », a rappelé le porte-parole du gouvernement congolais.
Il a aussi signalé que la dernière sortie de Mwilambwe est intervenue dans les journées qui ont suivi la polémique entre François Hollande et Joseph Kabila au Sommet de la francophonie et à moins d’une semaine de la reprise de la procédure judiciaire sur l’affaire Chebeya. A l’analyse de ces faits, « le gouvernement de la République ne croit pas à un simple effet du hasard », a-t-il affirmé.
« Mais, il n’est pas impossible que Thierry Michel (cinéaste belge qui a réalisé un documentaire sur l’assassinat de Chebeya) et Stéphanie Braquehais (journaliste de RFI ayant interviewé Mwilambwe) aient été abusés du fait de leur propension à céder à cette illusion du savoir immédiat qui entraine certains médias peu rigoureux à des contradictions flagrantes et des appréciations complètement erronées des faits abordés avec les œillères de la passion ou des intérêts particuliers. Les dernières conclusions du procès, que nous devons laisser la justice mener seule jusqu’à son terme, nous le diront », a ironisé le porte-parole du gouvernement congolais.
Kinshasa « attend des explications » de Kampala
Le gouvernement congolais, qui a pris « acte » des conclusions finales du récent rapport des experts des Nations unies sur la violation de l’embargo à l’Est de la RD Congo, « attend en ce moment des explications de la part des autorités ougandaises au sujet de ces graves accusations ».
« Pour l’essentiel, ce rapport ne surprend pas car il confirme ce qui était déjà connu des services du gouvernement congolais, à savoir que nos voisins sont impliqués dans la situation d’insécurité qui secoue l’Est du pays. Il s’agit pour nous d’établir les responsabilités et d’élucider s’il s’agit d’une implication personnelle de criminels agissant individuellement ou d’une action délibérée du gouvernement de ce pays, à l’instar de ce qui s’observe avec le Rwanda », a expliqué le ministre Lambert Mende.
Le Sommet de Kinshasa, « un vrai succès »
Le gouvernement de la RDC a exprimé mardi à Kinshasa une réelle satisfaction au regard du « vrai succès » enregistré par le 14ème Sommet de la Francophonie qui s’est tenu à Kinshasa samedi 13 et dimanche 14 octobre. « Ce Sommet a été un vrai succès tant sur le plan de la participation que des résolutions qui en sont sorties. La RDC est fière d’avoir pu abriter sans encombres une si importante manifestation internationale avec tout ce que cela comporte en terme de défis logistiques, d’exigences sécuritaires et de capacités managériales », s’est réjoui le ministre des Médias Lambert Mende.
Le Potentiel
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