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mardi 9 juillet 2013

La République démocratique du Congo relance le barrage géant du Grand Inga

LE MONDE 
08.07.2013
Par Laurence Caramel

A 250 kilomètres à l'ouest de Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo (RDC), dort depuis près de trente ans l'un des plus gigantesques projets du continent : le barrage du Grand Inga. Les experts assurent qu'il serait à lui seul capable de fournir l'électricité consommée actuellement par l'Afrique subsaharienne, avec une puissance de 40 000 mégawatts (MW), deux fois plus que le barrage des Trois-Gorges en Chine. 

Ni son coût, ni l'instabilité politique du pays ne semblent plus effrayer les bailleurs de fonds multilatéraux. Pas plus que les piètres performances des ouvrages aménagés sur le fleuve Congo dans les premières décennies de l'indépendance. Mal entretenus, mal gérés, Inga 1 (350 MW à l'origine) et Inga 2 (1 420 MW), noyés dans les sédiments du plus puissant fleuve du monde après l'Amazone, ronronnent à la moitié de leur capacité. 



La Banque mondiale et la Banque africaine de développement (BAD), associées à d'autres bailleurs, s'apprêtent à débourser près de 150 millions de dollars (116 millions d'euros) pour mettre sur les rails le projet qui devrait coûter au total, pour sa première phase dite Inga 3, quelque 12 milliards de dollars. Soit à peu près autant que le revenu annuel du pays. "Le pétrole exploité en Afrique part pour l'essentiel à l'étranger. C'est le premier projet énergétique de cette envergure qui desservira uniquement le continent", met en avant Hela Cheikhrouhou, directrice du département énergie, environnement et changement climatique de la BAD. 

INTENSE DÉFORESTATION 
L'Afrique du Sud est la première intéressée. Confronté à des pénuries croissantes, le gouvernement de Pretoria fait depuis longtemps pression pour que son voisin congolais exploite ses ressources hydroélectriques. Un traité de coopération énergétique a été signé entre les deux pays en mars. Il doit encore être approuvé par les Parlements. 

L'Afrique du Sud sera destinataire de la moitié de l'électricité produite par Inga 3, dont la capacité s'élèvera à 4 800 MW. Pour cela, une ligne à haute tension de 3 800 kilomètres devra être construite. L'autre moitié desservira en priorité les entreprises minières du Katanga et, dans une moindre mesure, la population, dont pourtant 10 % à peine est raccordée au réseau, le charbon de bois restant pour l'immense majorité des Congolais l'unique source d'énergie, au prix d'une intense déforestation. 

Cette portion congrue fait tousser les organisations non gouvernementales (ONG) qui redoutent, de surcroît, que ce mégaprojet ne se transforme en un nouvel "éléphant blanc", plombant les finances du pays à peine sorti de son processus de désendettement avec le Fonds monétaire international. "Il suffirait de réhabiliter Inga 1 et Inga 2 pour fournir de l'électricité à tout le pays. Pourquoi se lancer dans un tel projet alors que nous connaissons des problèmes de gestion et de gouvernance avec les ouvrages existants ?", critique Jean-Marie Muanda, de l'association Action pour les droits, l'environnement et la vie. "Comment le gouvernement peut-il affirmer que ce projet n'aura pas d'impact sur les populations ? Elles n'ont pas été consultées", ajoute-t-il. 

"Aucune étude environnementale sérieuse n'a été réalisée jusqu'à présent. La RDC va répéter les erreurs du passé en se lançant dans ce projet colossal, affirme Rudo Sanyanga, représentante de la branche africaine de l'ONG International Rivers. La majorité des pauvres vont rester sans électricité alors que d'autres solutions existent. Avec le changement climatique, les grands barrages vont accroître la vulnérabilité des pays fragiles." 

"IL N'Y A PLUS DE TEMPS À PERDRE" 
Les études préliminaires menées par le français EDF et l'américain Aecom concluent pourtant à un "impact minime" d'Inga 3. "Comparé à d'autres projets hydroélectriques, Inga 3 est parmi ceux qui ont le moins d'impact, assure Zakou Amadou, de la BAD. Un canal de dérivation de 12 km acheminera l'eau du fleuve jusqu'à la vallée de la Bundi, qui sera inondée. C'est là que sera construit le futur barrage. Aucun habitant ne sera déplacé, au contraire de ce qui s'est passé avec le barrage des Trois-Gorges – 71 personnes déplacées par mégawatt – ou celui d'Akosombo, au Ghana – 96 personnes déplacées par mégawatt." 

Les superficies inondées seront réduites, poursuit-il : "0,5 hectare par MW pour Inga 3, contre 6 hectares pour les Trois-Gorges." Mais les experts se montrent beaucoup plus prudents sur les bouleversements que pourrait entraîner le Grand Inga. "Avec un réservoir d'une superficie de 40 km2, le barrage aura un sérieux impact sur le milieu aquatique et les moyens de subsistance des populations locales", préviennent-ils. 

Kinshasa n'en est pas encore là. Pour l'heure, les bailleurs s'emploient à encadrer les procédures de sélection du futur opérateur d'Inga 3. Trois entreprises étrangères sont à ce jour en lice : China Three Gorges Corporation, le consortium canado-coréen Daewoo-Posco-SNC et le tandem espagnol Eurofinsa-ACS. Ils planchent aussi sur les contours de la future autorité du développement d'Inga. "Cette structure est capitale. Elle devra être la plus indépendante possible pour se mettre à l'abri des problèmes de gouvernance, répartir équitablement les revenus entre l'opérateur et l'Etat et assurer un accès à l'électricité à bas prix", admet un conseiller proche du dossier. 

Le ministre congolais des ressources hydrauliques et de l'électricité, Bruno Kapandji, se dit certain que la première pierre sera posée en 2015 comme prévu. "Nous avons pris du retard, il n'y a plus de temps à perdre", estime-t-il en énumérant les projets plus modestes destinés à mailler le pays, aussi grand que l'Europe de l'Ouest, d'un réseau électrique. Il ne doute pas que la RDC puisse avoir sa part de l'initiative "Power Africa" annoncée par Barack Obama lors de son voyage en Afrique début juillet : 7 milliards de dollars (5,44 milliards d'euros) sur cinq ans, destinés à l'électrification. Pourtant, Kinshasa ne figure pas sur la liste des cinq pays prioritaires que sont, aux yeux des Etats-Unis, l'Ethiopie, le Ghana, le Kenya, le Nigeria et la Tanzanie. Laurence Caramel 

Un pays miné par la pauvreté et la corruption 
71 millions C'est le nombre d'habitants de la RDC. Ils vivent avec en moyenne 319 dollars (248 euros) par an. 
186e La RDC se classe – avec le Niger – au dernier rang de l'indice de développement humain des Nations unies. 
160e sur 176. La RDC se situe dans le groupe des pays les plus corrompus, selon le classement de l'ONG Transparency International.

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