15/07/2014
Pour la matérialisation du projet d’érection des parcs agro-industriels à essaimer dans toutes les provinces pour servir de pool d’activités multisectorielles de développement, tels que prévus par le gouvernement qui y investit des fonds estimés à plus de 80 millions USD, le président Joseph Kabila s’est présenté en personne pour lancer à Bukanga Lonzo le premier Parc agro-industriel pilote de la série
Le Premier ministre, Matata Ponyo Mapon, aura tenu la promesse de concrétiser le projet du Parc agro-industriel de Bukanga Lonzo dans la province du Bandundu. Un projet que le gouvernement promet d’étendre sur l’ensemble du territoire national. Projet inscrit dans la vision de la « Révolution de la modernité », le chef de l’Etat a accepté de bousculer son calendrier pour assister personnellement à l’accomplissement de ce qui hier n’était qu’un rêve, mais qui devient une réalité à partir de ce mardi 15 juillet 2014. « Le temps est venu pour transformer l’agriculture congolaise d’un secteur de subsistance à un puissant moteur de développement économique global », assurait déjà le chef de l’État, Joseph Kabila Kabange.
« Cet engagement financier traduit la volonté du gouvernement, placé sous le leadership du chef de l’État, Joseph Kabila Kabange, pour que l’agriculture soit à la fois un levier de croissance économique et un secteur qui contribue au mieux être des populations, expliquait le Premier ministre, Matata Ponyo Mapon. Avant d’ajouter, le gouvernement veut renforcer l’agriculture pour permettre aux citoyens d’accéder à des denrées alimentaires à des prix acceptables ».
Un projet à la hauteur des enjeux
Sur les 75 000 hectares prévus, près de 10 000 hectares doivent être à terme consacrés à la culture de légumes et de produits maraichers. Les investissements d’accompagnement prévus comprendront l’énergie, les transports, le logement, l’eau, des centres de formation agricole, des écoles, des centres de santé et les infrastructures communautaires.
Véritable pilier de l’économie congolaise, l’agriculture contribue à près de 40% du Produit intérieur brut (PIB) et fait vivre les trois quarts de la population active. Avec 80 millions d’hectares de terres arables, le potentiel agricole du pays est par ailleurs énorme. Pourtant, la production a chuté ces dernières décennies, et ce dans toutes les filières, notamment en raison de la crise politique qui a frappé le pays à partir de la fin des années 1990. Résultat : la RD Congo va importer pour plus de 1,5 milliard de dollars de denrées alimentaires en 2014. La sous-utilisation de ce potentiel agricole constitue un immense gaspillage et empêche de valoriser ce gigantesque gisement de croissance et d’emplois.
Pour rappel, en mai 2013, le gouvernement a adopté le Plan national d’investissement agricole (PNIA 2013-2020) dont l’objectif est triple : sortir les populations de l’insécurité alimentaire ; faire du développement des filières agricoles et agro-industrielles l’un des principaux piliers de la croissance économique ; et atteindre le premier Objectif du millénaire pour le développement (OMD) fixé par l’ONU d’ici à 2025, à savoir la réduction de moitié de la pauvreté.
Avec un financement de plus de 5,73 milliards USD sur sept ans, le PNIA est articulé autour de cinq programmes : la valorisation des zones agricoles et agroindustrielles (3,65 milliards) ; la gestion des produits et de la sécurité alimentaires (536,9 millions) ; la recherche et développement (R&D) et la formation (738,3 millions) ; la gouvernance et le renforcement des capacités humaines et institutionnelles du secteur (607,3 millions) ; l’adaptation au changement climatique (195,8 millions).
La pierre angulaire du PNIA est le développement progressif d’une vingtaine de parcs agro-industriels sur plusieurs dizaines de milliers d’hectares à travers le pays. Pour assurer la durabilité, l’efficacité et la transparence de ce plan agro-industriel, le gouvernement a créé la Société de parcs agro-industriels (SOPAGRI) chargée de gérer les sites identifiés et les parcs mis en production. Cette société est conçue sur la forme d’un Partenariat public privé (PPP) composé d’institutions multilatérales, d’investisseurs privés et de l’État congolais.
Pour aider à identifier les sites potentiels, le gouvernement a, dans un premier temps, mandaté la société sud-africaine, Mozfood & Energy Ltd, pour mener des diagnostics préliminaires et effectuer les études de faisabilité. Il s’agissait d’identifier les sites potentiels sur base, notamment, de l’analyse des sols et de la disponibilité des ressources en eau. Ce travail a été achevé en février 2014. Dans un deuxième temps, le gouvernement congolais a alors ciblé le site de Bukanga-Lonzo pour être le premier parc agro-industriel, avec la promesse de le dupliquer dans d’autres sites à travers le pays. C’est sur ce même modèle que le Domaine agro-industriel présidentiel de la Nsele (DAIPN), près de Kinshasa, a déjà été relancé en 2013 avec un opérateur privé (LR Group) et des financements publics.
Le Potentiel
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