12/09/2014
Le gouvernement guinéen veut améliorer la prévention du virus Ebola en misant
sur la communication de proximité.
AFP/SEYLLOU
L'épidémie de fièvre hémorragique Ebola en Afrique de l'Ouest s'amplifie. Elle a tué plus de 2 400 personnes sur 4 784 cas, selon un dernier bilan annoncé vendredi 12 septembre par la directrice de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Margaret Chan, lors d'une conférence de presse au siège de l'organisation à Genève.
Elle n'a pas précisé si ces chiffres incluaient le Nigeria ou s'il s'agit du bilan concernant les trois pays les plus affectés, soit la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone.
Le ministre de la santé cubain, Roberto Morales Ojeda, a annoncé que Cuba allait envoyer 165 professionnels de santé – dont des médecins, des épidémiologistes, des infirmiers, des spécialistes des soins intensifs, etc. – en Sierra Leone, début octobre. Ils y resteront six mois.
Il s'agit de l'envoi « le plus important » de spécialistes de la santé dans la région, a souligné la directrice générale de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), lors de sa conférence de presse. Tous ces experts « ont déjà participé antérieurement à des situations post-catastrophe » et se sont déclarés volontaires pour partir, a déclaré pour sa part M. Morales Ojeda, précisant que certains se trouvaient déjà sur place. « Nous manquons de tout (...) mais ce dont nous avons besoin le plus tout c'est de gens », a souligné Mme Chan. Alors que l'épidémie s'amplifie, l'OMS estime qu'il manque encore 500 professionnels de la santé étrangers et quelque 1 000 travailleurs de la santé nationaux.
NOUVEAU PLAN D'URGENCE SANITAIRE EN GUINéE
Troisième pays le plus touché par le virus Ebola, la Guinée va lancer un « nouveau plan d'urgence sanitaire accéléré » afin de « réduire de façon drastique » les risques de contamination, ont annoncé les autorités sanitaires la veille. Ce plan, qui doit s'étaler sur deux mois, prévoit l'accroissement des mesures de contrôle sanitaire à travers le pays, vise à inverser la tendance et à briser la chaîne de contamination, a expliqué au cours d'une réunion d'information Sakoba Kéita, coordinateur national chargé de la lutte contre Ebola au ministère de la santé.
« Il s'agira pour les autorités sanitaires de changer de stratégie de communication, en privilégiant la communication de proximité, afin d'impacter sur la perception que certaines communautés ont de la maladie », a expliqué le Dr Kéita lors de cette réunion, en présence des partenaires de la Guinée. Les autorités sanitaires entendent ainsi redynamiser les mesures de riposte à l'épidémie, qui touche neuf localités du pays, selon le ministère de la santé.
La France a par ailleurs annoncé, jeudi, par la voix de sa secrétaire d'Etat au développement et à la francophonie, Annick Girardin, qu'elle renforcerait sa mobilisation pour aider le pays en y envoyant vingt-quatre experts français. Les contours de cette mobilisation, à laquelle d'autres nations devraient prendre part, pour agir également en Sierra Leone et au Liberia, devraient être évoqués lundi 15 septembre lors d'une réunion de l'Union européenne avec le coordinateur de l'ONU pour Ebola.
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