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mardi 21 octobre 2014

Ebola : pourquoi les pays riches ont tardé à se mobiliser

LE MONDE 
20.10.2014 
Par Christophe Châtelot

Enfouissement par une équipe spécialisée d'un cadavre contaminé, 
le 10 octobre au cimetière de Fing Tom, à Freetown. 
Florian Plaucheur / AFP

Ce ne peut être une coïncidence. Il aura fallu que l’épidémie d’Ebola, qui ravage le Liberia, la Guinée et la Sierra Leone depuis des mois, essaime une poignée de cas en Europe et aux Etats-Unis pour que la réaction internationale et l’inquiétude se placent à la hauteur du défi à relever. 

Il y a urgence. « Le temps des discussions est terminé. Seule une réponse coordonnée sauvera notre pays et ses voisins [Guinée et Sierra Leone] », s’est alarmée Ellen Johnson Sirleaf, dans une lettre diffusée samedi 18 octobre par la BBC. Mais la présidente libérienne devra patienter. Certes, le président américain Barack Obama a annoncé, le 16 septembre, un vaste plan d’action. La mission spéciale anti-Ebola créée par le Conseil de sécurité de l’ONU est en cours d’installation à Accra, la capitale du Ghana. La Grande-Bretagne, qui a déjà mobilisé 750 militaires, vient d’envoyer un navire médical de l’armée au large de la Sierra Leone. Cuba dépêche plusieurs centaines de médecins, la Chine en a aussi envoyé. Paris va construire un centre de traitement dans la forêt guinéenne. Des fondations privées contribuent à un effort financier total chiffré à 1 milliard de dollars (784 millions d’euros). Et lundi à Luxembourg, l’Union européenne devait examiner un accroissement de son aide. Mais sept mois après la confirmation du premier cas, la communauté internationale cherche encore une réponse adaptée et coordonnée. 

Lire aussi : Dans la lutte contre Ebola, évitons le néocolonialisme

Officiellement, le virus d’Ebola a déjà tué 4 555 personnes, dont plus de la moitié au Liberia. Et le bilan est probablement deux à trois fois supérieur car l’épidémie continue de tuer, en ville comme dans les campagnes, loin de toute structure médicale et du regard des épidémiologistes. « On ne voit que la partie émergée de l’iceberg », avertit Luis Ancina, membre de Médecins sans frontières (MSF) Espagne, au retour d’une tournée dans la région. 

Les pays mobilisés courent toujours après une catastrophe dont l’ampleur a été sous-estimée dès le début. Notamment par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui n’a pas joué son rôle de vigie. Le premier cas est probablement apparu début décembre 2013 dans la forêt guinéenne. Le 23 mars, à l’issue de multiples vérifications, l’OMS alerte sur « l’évolution rapide d’une épidémie d’Ebola dans le sud-est de la Guinée » et confirme la mort de 29 personnes. Quelques jours plus tard, les deux premiers cas sont identifiés au Liberia voisin, puis en Sierra Leone, le 1er avril. « C’est relativement limité pour le moment », minimise toutefois l’OMS. 

TERRIBLEMENT LÉTAL 
Seul MSF prend alors la mesure du péril. Ses antennes suisse et belge suivent depuis des années chaque résurgence de cette maladie identifiée pour la première fois en 1976 dans l’est du Congo. Le virus est terriblement létal (près de 50 %) mais sa propagation peut-être contenue, dès lors que les malades sont rapidement identifiés et isolés du reste de la population. Le 31 mars, ce n’est déjà plus le cas. Le premier malade apparaît à Conakry, la capitale guinéenne distante de 850 kilomètres du foyer originel. 

Pour MSF, il est alors évident qu’il s’agit « d’une épidémie sans précédent au regard de la répartition géographique des cas ». Au Congo ou en Ouganda, Ebola avait frappé de petites communautés essentiellement rurales, isolées et isolables. Là, c’est très différent. Ce que l’OMS ne semble pas avoir pris en compte. Le berceau du virus est à cheval sur la Guinée, la Sierra Leone et le Liberia (22 millions d’habitants à eux trois). Les populations voyagent, se jouant de frontières virtuelles. 

Dès la fin mai, des cas sont identifiés à Freetown et Monrovia. Les capitales des trois pays sont dorénavant touchées. Trois centres urbains densément peuplés, parsemés de bidonvilles qui constituent autant de bombes virales. Si le virus se propage, c’est aussi parce que les systèmes de santé locaux sont à genoux. Le Liberia et la Sierra Leone ne se sont pas encore relevés des guerres désastreuses des années 1990 et 2000, ni la Guinée de longues années de dictature et d’instabilité sociale appauvrissantes. Démunis face à un virus qu’ils découvrent, les personnels médicaux paient un lourd tribut. Le virus les contamine à leur insu durant les premiers mois de l’épidémie et décime un secteur de la santé déjà insuffisant. 

« NOUS PERDONS BATAILLE SUR BATAILLE » 
Malgré cela, il faudra attendre le 8 août pour que l’OMS proclame l’épidémie « urgence internationale de santé publique », puis présente un plan d’action. Le virus n’a pas attendu. Fin août, on comptait déjà 1 500 morts. « On aurait sans doute dû répondre plus rapidement, reconnaît un membre de l’OMS rencontré au Liberia, mais la dynamique de cette épidémie est sans précédent », tente-t-il de justifier. Preuve de ces défaillances, « le responsable de l’OMS à Monrovia a été remplacé », confie un diplomate étranger. Selon l’agence Bloomberg, ceux de Guinée et de Sierra Leone ont subi le même sort. Et un rapport interne, révélé par l’agence Associated press vendredi, confirme que l’institution onusienne, par sa lenteur et ses erreurs, a manqué l'occasion de contenir l’épidémie. 

Les pays en mesure de réagir à une crise de cette ampleur ont également tardé. Mi-septembre, le président Obama a annoncé l’envoi de 3 000 militaires au Liberia, notamment chargés de construire 17 centres de traitement de 100 lits chacun. Mi-octobre, seuls 10 % de ce contingent avaient débarqué. « Cela signifie, qu’au mieux, dans quatre à six semaines, nous disposerons des moyens dont nous avons besoin aujourd’hui », calcule Luis Ancina. D’ici là, selon l’OMS, le virus infectera entre 5 000 et 10 000 personnes par semaine. « Depuis six mois, nous perdons bataille sur bataille. On gagnera vraisemblablement cette guerre, mais à quel prix ? C’est un échec. », conclut M. Ancina. 

Christophe Châtelot 
Journaliste au Monde

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