27/02/2015
par Iseewanga Indongo-Imbanda
On ne le dira jamais assez : il importe, pour des raisons historiques et, surtout, pour éviter que d’aucuns se défaussent de leurs responsabilités, de thématiser la Conférence de Berlin , appelée aussi la Conférence Africaine de Berlin, et ses conséquences sur le développement du continent africain pendant l’époque coloniale et postcoloniale.
A l’occasion de mes visites dans des écoles à Berlin (RFA) où je suis souvent invité à parler de l’Afrique, j’ai fait l’expérience que moult élèves allemands ne sont pas informés sur le déterminant rôle joué par le « Reich » (empire) allemand, à travers le Chancelier de l’empire, Otto von Bismarck, dans la préparation et la tenue de cette Conférence. La raison de cet état des faits est simple et claire : la Conférence Africaine de Berlin et le continent africain ne faisant pas partie du cursus (programme) scolaire officiel, (ils) ne sont, en conséquence, traités que sporadiquement.
Quel est le niveau de connaissances de l’Allemand adulte sur cette partie de l’histoire de son pays ? J’ai constaté le même manque en la matière auprès de quelques adultes … avec lesquels il m’était arrivé d’échanger sur le continent africain.
Mais hélas… ! Ce n’est pas, en fait, mon propos d’aujourd’hui et, afin de ne pas sortir des clous, revenons à notre sujet du jour, à savoir la Conférence Africaine de Berlin : une rétrospective historique.
Entre le 15 novembre 1884 et le 26 février 1885 avait eu lieu, à l’invitation des gouvernements de l’empire allemand et de la République française, un sommet auquel 10 pays européens avaient, à côté des Etats-Unis d’Amérique et de l’empire ottoman[2], pris part.
J’aime à citer, dans cet ordre des choses, le Chef de la délégation britannique, M. l’Ambassadeur Sir Edward Malet, qui dans son discours d’ouverture de la Conférence Africaine de Berlin avait déclaré : « Je ne peux pas passer sur le fait que les ‘allochtones’[3] ne sont pas parmi nous et que les décisions de cette Conférence seront pourtant capitales pour eux ». Cette absence remarquée des Africains avait aussi suscité un tollé auprès des commentateurs et journalistes britanniques et américains invités à couvrir la rencontre, absence qui dérive de la perception de Bismarck par rapport à l’Afrique : « Terra nullius », donc « terre sans homme », pour définir le continent africain et, par conséquent, « abaisser ses habitants au niveau d’objets du droit international ».
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