LE MONDE
20.10.2014
Par Christophe Châtelot
Enfouissement par une équipe spécialisée d'un cadavre contaminé,
le 10 octobre au cimetière de Fing Tom, à Freetown.
Florian Plaucheur / AFP
Ce ne peut être une coïncidence. Il aura fallu que l’épidémie d’Ebola, qui ravage le Liberia, la Guinée et la Sierra Leone depuis des mois, essaime une poignée de cas en Europe et aux Etats-Unis pour que la réaction internationale et l’inquiétude se placent à la hauteur du défi à relever.
Il y a urgence. « Le temps des discussions est terminé. Seule une réponse coordonnée sauvera notre pays et ses voisins [Guinée et Sierra Leone] », s’est alarmée Ellen Johnson Sirleaf, dans une lettre diffusée samedi 18 octobre par la BBC. Mais la présidente libérienne devra patienter. Certes, le président américain Barack Obama a annoncé, le 16 septembre, un vaste plan d’action. La mission spéciale anti-Ebola créée par le Conseil de sécurité de l’ONU est en cours d’installation à Accra, la capitale du Ghana. La Grande-Bretagne, qui a déjà mobilisé 750 militaires, vient d’envoyer un navire médical de l’armée au large de la Sierra Leone. Cuba dépêche plusieurs centaines de médecins, la Chine en a aussi envoyé. Paris va construire un centre de traitement dans la forêt guinéenne. Des fondations privées contribuent à un effort financier total chiffré à 1 milliard de dollars (784 millions d’euros). Et lundi à Luxembourg, l’Union européenne devait examiner un accroissement de son aide. Mais sept mois après la confirmation du premier cas, la communauté internationale cherche encore une réponse adaptée et coordonnée.