24/01/2015
Par Habibou Bangré (Kinshasa, République démocratique du Congo)
L'artiste congolais Freddy Tsimba devant une de ses sculptures représentant une femme victime de viol.
Crédits . Habibou Bangré
Monumentales. Saisissantes. Inoubliables. Les créations de Freddy Tsimba, toutes de fer conçues, restent gravées en mémoire. Comme ses fameuses « silhouettes effacées » – des troncs d’hommes, de femmes et d’enfants nés de la savante soudure de capsules, de fourchettes, de cuillères ou de clés, mais aussi de douilles et de cartouchières, foisonnantes en République démocratique du Congo où, dans l’est, des groupes armés locaux et étrangers sèment la mort depuis une vingtaine d’années.
Tout jeune déjà, Freddy Tsimba pratiquait l’art de la ferraille. « Étant né dans une famille nombreuse, il fallait se débrouiller : je m’en suis sorti en fabriquant des voitures en fil de fer pour mes amis. Leurs papas me commandaient des jouets, ce qui me permettait de m’acheter des sous-vêtements, des tee-shirts à la friperie, dans les marchés les plus proches de notre maison », se souvient l’artiste de 47 ans, né dans une famille de 15 enfants : sept garçons et huit filles.