Le Monde
20/05/2015
Par Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen)
Un chercheur d'or illégal au Liberia. Crédits : Zoom DOSSO/AFP |
Le dossier des minerais de sang a franchi une étape importante mercredi 20 mai au Parlement européen réuni à Strasbourg. La gauche européenne a réussi à imposer un texte plus contraignant, pour les entreprises, que la version originale de la Commission européenne, concernant l’importation des minerais provenant des zones de conflits armés. Toutes les entreprises qui produisent, importent et transforment l’étain, le tantale, le tungstène et l’or seront soumis à une obligation de transparence. Les intervenants en amont de la chaîne, (exploitants, négociants, fondeurs) devront procéder à un audit pour s’assurer de la provenance des minerais. En aval, les intervenants auront l’obligation de vérifier leur traçabilité. Le vote des parlementaires constitue une avancée historique mais le texte devra encore être examiné par le trilogue, une formation tripartite de conciliation qui réunit parlementaires, ministres du Conseil européen et membres de la Commission. C’est seulement à l’issue de ces négociations que le nouveau règlement sera adopté dans sa partie finale.
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Le but de ce projet de règlement, présenté début 2014 par la Commission européenne, est d’éviter que, par manque de vigilance, les entreprises européennes entretiennent le lien, avéré, entre l’exploitation illicite de mines, dans les zones de conflit, et le financement des groupes armés qui y sévissent. En Afrique, notamment, qui contient 30 % des ressources mondiales en minerais, où la production minière pèse en moyenne 24 % du produit intérieur brut, et où 27 conflits sont connus pour être liés aux ressources.