Je suis noir et je n'aime pas le manioc.

Gaston Kelman

Un noir, n'est-ce pas, ce n'est pas très intelligent ni très cultivé. Il a certes de bons côtés : il se nourrit de manioc, il est rieur, enfantin, doué pour la musique (sauvage et rythmée, pas classique), mais c'est surtout sous-féveloppé et ça compense par un membre surdimensionné ... Tout le monde le sait.

Or, la France compte un nombre incalculable de ces individus qui font partie intégrante de la nation, comme Gaston Kelman. L'auteur vit depuis vingt ans en France et se définit avant tout bourguignon. Fort de son expérience, il définit avec une verve féroce les lieux communs qui pèsent sur les Noirs, alternant le sérieux de son propos avec des anecdotes pathétiques, hilarantes et parfois cruelles. En véritable sociologue, il porte aussi un regard lucide sur les Noirs "qui se complaisent trop souvent dans le rôle de victimes".

L'exercice ne doit rien au masochisme : c'est en fait un exposé analytique des bases du racisme ordinaire, lequel frise le niveau intellectuel de l'homme de Néandertal. Peu d'essais posent aussi brutalement la question à laquelle généticiens et anthropologues ont pourtant déjà répondu : tous les hommes, enfants de Lucie, viennent d'une même race.

Ecrivain, né à Douala (Cameroun) le 1er septembre 1953, Gaston Kelman est élevé dans une culture chrétienne. Après un passage par l’Angleterre, où il obtient une maîtrise de littérature, il arrive en France en1982.

En 2003, son bestseller Je suis noir et je n’aime pas le manioc est publié. Dans ce livre, il dénonce certains préjugés des blancs (et des noirs) envers les noirs.

Kelman défend le droit de chacun de choisir dans sa culture d'origine ce que l'on garde ou non. Selon ses partisans, il ouvre une nouvelle sortie face au racisme, en ne prônant pas seulement la faute des blancs ou celle des noirs, mais des deux.

Sa bibliographie :

• Les hirondelles du printemps africain (2008)
• Les blancs m'ont refilé un dieu moribond (2007)
• Parlons enfants de la patrie (2007)
• Au-delà du noir et du blanc (2005)