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jeudi 2 décembre 2010

Ce « pilote noir dans le Jumbo jet » qui a transporté Mobutu, Baudouin et le Pape

Lesoir.be
30/11/2010

Né en 1942, il fut l’un des premiers pilotes d’Air Congo (qui devint Air Zaïre en 1971). Il pilota, entre autres, le roi Baudoin et Mobutu. Sa carrière prit fin en 2003, huit ans après la faillite d’Air Zaïre. L’exposition Ligablo lui consacre actuellement une vitrine. Il publiera en 2011 son autobiographie.





Non, Simon, tu ne voleras pas avec le Président Mobutu aujourd’hui. Tu vas piloter le Pape. Il arrive. » « J’étais tellement ému que lors du premier compte rendu de vol j’ai oublié de l’appeler Saint-Père ! ». Un rire étouffe sa grosse voix, mais ses yeux brillent. Simon Diasolua Zitu se redresse, réajuste les pans de son costume. Et reprend son récit.
Dans le salon de son petit appartement bruxellois, il fait revivre par les mots les années qu’il a passées comme commandant de bord, puis comme administrateur et directeur des opérations au sein d’Air Zaïre. Des années qui paraissent d’autant plus extraordinaires qu’elles sont racontées par un homme à l’apparence des plus banales, paisiblement assis sur un sobre canapé en cuir.

Celui que beaucoup appellent « le commandant » a été l’un des premiers pilotes civils du Congo indépendant. Et sans doute le plus connu. Ses premières sensations aériennes, il les a vécues en Belgique, dans l’école d’aviation gérée par la Sabena. « J’avais vu une publicité d’Air Congo à Léopoldville, quelque temps après l’Indépendance. La compagnie cherchait des pilotes. J’ai posé ma candidature et j’ai été retenu ». Il s’envole alors pour la Belgique pour y suivre sa formation. En parallèle, il termine ses humanités à l’école Saint-Barthélémy, à Liège. Un premier contrat avec Air Congo en 1966, puis s’enchaînent plusieurs allers-retours entre l’Afrique, l’Europe et les USA, où il continue à se former sur différents avions. C’est en juillet 1973 que débute sa carrière sur DC-10.
Une carrière de près de 30 dont il est très fier. Simon Diasolua compte parmi ses passagers quelques illustres personnages. Le Pape Jean-Paul II, mais aussi, auparavant, le boxeur Mohammed Ali, qu’il a emmené vers Kinshasa pour le fameux « combat du siècle ». « Ali a dit qu’il était très heureux de voler avec “le pilote noir dans le grand jet”. Il n’en revenait pas qu’aucun membre de l’équipage ne soit Blanc. Il a fait le décollage dans le cockpit. Il était blême. Il m’a tapoté sur l’épaule pour me demander si j’avais suffisamment d’expérience ! ». Le couronnement de sa carrière intervient lorsqu’il devient pilote du Président Mobutu. Au lendemain du coup d’Etat et pendant les 19 années suivantes, Simon Diasolua va accompagner le Président congolais dans ses voyages. Et côtoyer ainsi le pouvoir de près. « J’ai vu et entendu des choses que je n’étais pas supposées voir ou entendre », glisse-t-il gravement. Il n’en dira pas plus.
Mais la mission qui l’a le plus marqué n’est pas celle-là. En 1970, le pilote est aux commandes de l’appareil qui conduit le Roi Baudoin et la Reine Fabiola vers le Congo. « À cet instant, j’ai eu le souvenir du petit colonisé. Lorsque les inspecteurs scolaires m’avaient demandé ce que je voulais faire plus tard et que j’avais répondu ’’pilote ou docteur’’. Ils m’avaient dit que ces métiers-là n’étaient pas pour les Congolais ». Il s’interrompt. À travers ses lunettes à monture dorée, son regard balaie le sol devant ses pieds. « Je ne sais pas comment l’expliquer, mais j’ai eu un sentiment de satisfaction immense. Je pilotais le Roi et la Reine. J’avais prouvé que j’étais capable. Et le Congo avec moi ».
Il relève les yeux, sourit. De fierté, certes, mais on y décèle aussi beaucoup d’humilité. Celle d’un homme qui, malgré son parcours, n’a pas oublié d’où il venait. Se reposer sur ses lauriers ? Jamais. Il veut agir. Le Boeing 727 qui fait office d’avion du Président Kabila, c’était son idée. La modification des moteurs des avions DC-10, c’était lui aussi. Et la plupart des pilotes d’Air Zaïre ont fait leurs premiers vols sous ses yeux attentifs.
Simon Diasolua a marqué le paysage de l’aviation, mais cela ne l’empêche pas de dénoncer le laisser-aller de l’aéronautique congolais. « Le Congo est le seul pays au monde qui n’a pas de Code de l’air. J’en suis malade ». À coups de rapports auprès du gouvernement, il a essayé de faire évoluer les choses. Sans succès. « Ma lutte, c’est la sécurité aérienne. Personne ne va me faire croire que les Congolais ne sont pas capables de faire ce que d’autres font sans problème ! ». Sa voix vibre tant il est en colère. Il s’était spécialisé pour devenir enquêteur lors d’accidents d’avion. Ironie du sort, c’est en rentrant de l’une de ces enquêtes, en 1996, qu’il a été victime d’un grave accident de voiture. Rapatrié en Belgique, où il vit depuis lors, il n’a pourtant pas oublié sa cause.
De ce voyage papal en 1980, il avait conservé une médaille, offerte par Jean-Paul II lui-même. Elle ne l’avait jamais quitté jusqu’au jour où on lui déroba son sac à la gare du Midi. La médaille est perdue, la carrière est finie, mais l’espoir d’un changement, lui, ne s’efface pas.



















3 commentaires:

  1. c'est une fièreté pour moi et plus encore un encouragement, car c'est évident que c'est possible. Nous pouvons aussi faire mieux

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  2. je suis fièr d'être congolais et pilote, si aujourd'hui nous sommes au dernier rang à cause de l'irresponsabilité de ceux qui dirigent notre pays, gens sans vision, prédateurs etc... il vient un congo qui fera parler de lui ...

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  3. Je l'espère de tout coeur !

    Jacqueline Maquet

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