Candidature unique de l’opposition/Tshisekedi et Kamerhe négocient : Un forum de l’opposition pour l’alternance s’ouvre la semaine prochaine

Le Potentiel

27/01/2011

parMartin Z

Les deux grosses pointures de l’opposition congolaise se sont retrouvées dans le cadre des concertations politiques, en présence des députés nationaux Jean-Claude Mvuemba et Delly Sessanga, en perspective du «forum de l’opposition pour l’alternance en 2011» dont l’ouverture est fixée la semaine prochaine.

L’heure semble donc être à l’union de toutes les forces du changement aux fins d’élaborer un programme commun de gouvernance, susceptible de propulser l’opposition au pouvoir au terme des échéances électorales à venir. De bonnes sources laissent entendre que les poids lourds de l’opposition congolaise ont convenu de n’ouvrir le débat sur la candidature unique de l’opposition à la prochaine présidentielle qu’au lendemain de la mise sur pied d’un projet conjoint de société. Question d’éviter de mettre la charrue devant le bœuf, précise-t-on.

Dans les états-majors des partis de l’opposition, fait-on savoir, l’on cogite sur la possibilité d’organiser un front commun tant pour la présidentielle que pour les législatives nationales et provinciales aux fins de s’assurer de la mise à l’écart de l’actuelle majorité du pouvoir à la prochaine législature. En effet, si le Chef de l’Etat, élu au suffrage universel, dispose d’un certain nombre des prérogatives constitutionnelles, c’est en réalité le Premier ministre, issu de la majorité à l’Assemblée nationale, qui assure la gestion quotidienne du pays.

A l’analyse de cette situation, des observateurs avertis annoncent que les tractations ne seront pas de tout repos au sein de l’opposition pour dégager le consensus non seulement sur la personnalité devant affronter, à la prochaine présidentielle, Joseph Kabila, le candidat naturel de l’actuelle majorité parlementaire, mais aussi sur la composition des listes communes pour les autres échelons d’élections.

En l’absence au pays de Jean-Pierre Bemba dont la participation au prochain round électoral n’est plus qu’hypothétique, qui de Tshisekedi ou de Kamerhe est disposé à s’effacer au profit de l’autre ? Cette question hante les esprits des militants de l’opposition qui redoutent que la mise en défaut de l’union de l’opposition ne favorise le candidat de l’AMP et alliés.

Des voix s’élèvent à l’opposition pour suggérer que l’on attende la promulgation de la loi électorale avant de définir le profil du candidat unique des forces du changement à la présidentielle. Des indiscrétions font état d’un amendement de la loi électorale de 2006 portant limitation de l’âge des candidats à la présidentielle qui serait en défaveur de Ya Tshitshi, l’opposant historique. Wait and see.

L’instauration du scrutin unique pour la présidentielle, explique-t-on, a brouillé les calculs de l’opposition qui misait sur la répartition géographique du pays en trois axes (Ouest MLC, Centre UDPS, Est UNC) pour donner une douche froide à la coalition au pouvoir dès le premier tour, quitte à rafler la mise au second tour. Contre toute attente, la majorité parlementaire a court-circuité l’opposition en optant pour l’élection présidentielle à un seul tour.

La politique a véritablement repris ses droits en RD Congo, en décembre 2010, au lendemain du retour au pays du «Sphinx» de Limete et de la sortie officielle de l’«Union pour la nation congolaise» de Vital Kamerhe, un transfuge de la majorité au pouvoir. Nous titrions déjà « ça va bouger ». On y est. L’effervescence a dès lors gagné plusieurs coins du pays, renforçant ainsi l’aura de l’opposition congolaise, alanguie des années durant.