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lundi 7 mars 2011

Bruxelles : Bras de fer entre Werrason et des «Patriotes»

Congo Indépendant
07/03/2011

Henry Muke Disuishe, leader d’une aile du groupe de pression
"Bana Congo". Photo CIC

L’orchestre kinois Wenge Musica Maison Mère de l’artiste-musicien Noël Ngiama Makanda, alias "Werrason", n’a pas livré son concert prévu samedi 5 mars 2011 à 23 heures dans la prestigieuse salle «Concert Noble» à Bruxelles. Dès 18 heures, un important dispositif policier a été mis en place. La soirée musicale s’est transformée en une épreuve de force musclée entre les membres de groupe musical - encadrés par des agents d’un service de gardiennage et quelques karatékas et judokas congolais - et des «Patriotes» de la diaspora congolaise de Belgique. A 23 heures, les musiciens et les danseuses ont tenté sans succès d’accéder dans la salle. Vers minuit, la police s’est interposée entre les pro et anti-Werrason. C’est aux environs de 2 heures du matin que les membres du groupe Wenge ont quitté définitivement les lieux. La "manif’" a été organisée par les deux ailes des «Bana Congo» dirigées par Henri Muke Disuishe et Aubin Kikonka Kilu Kanda. Marie-Paul Kapinga de l’association «Un euro pour sauver une vie au Congo» fait partie aussi du comité organisateur. Dans une interview accordée à Congo Indépendant, Henri Muke explique le sens de cette action.


Pourquoi avez-vous organisé une manifestation contre le concert de Werrason et son groupe?
Il y a plusieurs raisons. D’abord, nous ne voulons plus de la présence de l’artiste-musicien Werrason en Europe parce qu’il répand de la propagande en faveur de Joseph Kabila. Lors de deux concerts qu’il a livrés dernièrement à Goma et à Kisangani, il a demandé au public, composé essentiellement de jeunes misérables, de lever les mains en signe de soutien à l’actuel chef de l’Etat congolais. Ceux qui veulent visionner les images n’ont qu’à consulter You Tube en tapant notamment «concert de Werrason à Goma». Au cours de ces deux productions - c’est la deuxième raison -, les danseuses exposaient leur nudité.

Complètement nues ?
Sur les images, on peut voir les danseuses se trémousser en enlevant leurs soutiens-gorges. Quand le public ne réagit pas, elles montaient les enchères en se débarrassant de leurs sous-vêtements. C’est tout simplement scandaleux d’exhiber ainsi nos «filles». Vous pouvez convenir que les scènes obscènes ne valorisent nullement la culture congolaise encore moins l’image du pays.

Avez-vous entrepris des démarches auprès des autorités compétentes belges afin d’obtenir l’annulation de ce concert ?
Absolument ! Nous avons adressé trois correspondances respectivement au ministère de l’Intérieur, au bourgmestre de la commune de Bruxelles ainsi qu’à celui d’Etterbeek. Il nous a été répondu par les autorités policières que le concert ne sera pas annulé. Alors que le concert de JB Mpiana prévu en octobre dernier a été décommandé par le bourgmestre de Molenbeek en invoquant «des raisons de sécurité». Pourquoi pas celui de Werra? «Werrason et son orchestre vont se produire sur un lieu privé. Tous les contrats ont été signés». C’est en tous cas la réponse que nous avons reçue au niveau de la police. Celle-ci invoquait une décision prise par le bourgmestre. Voilà pourquoi nous avons lancé une vaste mobilisation. Nous avons pu réunir près de 400 personnes.

Les médias belges ont fait état d’incidents graves dont des actes de vandalisme…
Il y a eu quelques échauffourées. Nous avons affronté les agents de la société de gardiennage qui escortaient les membres de l’orchestre Wenge. Nous avons eu également à affronter les «maîtres», c’est-à-dire des karatékas et autres judokas. Sans oublier, des jeunes appartenant à des «bandes urbaines», recrutés contre des espèces sonnantes et trébuchantes par l’ambassadeur de la RD Congo à Bruxelles.

Avez-vous des preuves de l’implication de l’ambassadeur à Bruxelles ?
Tout ce que je puis vous dire est que des "jeunes à nous" nous ont confié avoir reçu des «enveloppes» venant de notre ambassade. Il leur a été assigné la mission de tout faire pour que ce concert ait lieu. L’ambassadeur de la RD Congo à Bruxelles a tenté d’imiter Hosni Moubarak pour contrer les manifestants anti-Kabila. Selon mes informations, Kabila s’est entretenu samedi avec l’ambassadeur {Henri} Mova en lui demandant de peser de tout son poids pour que Werrason et son groupe puissent donner ce concert.

Voulez-vous dire que le concert de Werrason était un défi lancé par le «pouvoir kabiliste» à la diaspora congolaise d’Europe?
Effectivement ! C’était un défi. Derrière Werrason se cachait le gouvernement congolais. Personne ne peut le nier. A titre d’exemple, le garde du corps de l’ambassadeur Mova, bien connu sous le nom de «maître Kaza», s’est présenté aux barricades érigées par les policiers à 1h45 et à 2h30. Les images sont là ! Il s’est présenté comme membre de l’ambassade de la RD Congo à Bruxelles avant de pouvoir s’engouffrer dans la salle.

Que répondez-vous à ceux qui plaident en faveur de la libre circulation des musiciens congolais?
Nous avons au moins deux exigences.
Primo : nos musiciens doivent rester apolitiques. Neutres. Ils doivent s’abstenir de tout soutien à un régime sanguinaire.
Secundo : Les scènes obscènes de nature à porter atteinte à l’honneur de la «maman congolaise» sont à bannir.
Aussi longtemps que les autorités congolaises feront preuve de laxisme face à l’immoralité véhiculée par nos musiciens, nous n’hésiterons pas à prendre nos responsabilités en disant «non» à cette musique qui encourage le banditisme et la débauche. Je vous signale que «Werra» avait exprimé le désir de nous rencontrer samedi avant son concert. Un émissaire nous a fait part de son intention de faire son mea culpa.

Il semble qu’il y a des blessés lors des échauffourées. Ne redoutez-vous pas que les actes de violence ne desservent votre combat?
Il faut reconnaître que des réactions violentes ont eu lieu après que des policiers aient lancé des gaz lacrymogènes vers les manifestants. Ils voulaient nous repousser. Il y a eu de l’énervement. J’ai d’ailleurs vu des policiers en civil suffoquer sous l’effet de gaz lacrymogène lancé par leurs collègues. Je ne peux que regretter et condamner les actes de violence. Nous ne sommes pas des casseurs.

Y a-t-il eu des blessés ?
Il y a notre compatriote Marie-Claire Lusamba qui a eu une fracture à la jambe. Elle doit subir une intervention chirurgicale dans un établissement hospitalier de la place. Deux manifestants ont été blessés dont l’un au niveau de la tête.

Quel sentiment éprouvez-vous après l’annulation de cette production musicale?
Pour nous, c’est une victoire. Werrason et le gouvernement de Kabila nous avaient, en effet, lancé un défi. Un défi que nous avons relevé.

Intervenant, samedi, sur la tranche africaine de la radio associative «Air Libre», vous avez laissé entendre que Werrason aurait menacé de s’en prendre aux proches, restés au pays, de ceux qui allaient «gêner» ses concerts…
Je le confirme. Il a fait cette déclaration à côté de Papa Wemba pendant que celui-ci tenait un discours plutôt apaisant mais très critique à l’encontre des politiciens. Werra, lui, clamait qu’il allait visionner les images pour identifier ses détracteurs. Mardi 1er mars, le même Werrason avait amené un groupe des «Shegués» pour chahuter des voyageurs qui partaient pour Paris au niveau de l’hôtel Memling à Kinshasa...

Et maintenant ?
Je peux vous dire, en conclusion, que la «révolution congolaise» est en marche au niveau de la diaspora congolaise. D’aucuns pourraient sourire en objectant que le Congo ne sera pas libéré par des révolutionnaires "planqués" à 8.000 kilomètres du territoire national. L’Histoire nous apprend cependant que toutes les révolutions ont été impulsées à partir de l’extérieur. L’avenir le dira. En attendant, nous ne voulons plus voir les personnalités politiques congolaises venir se pavaner à l’extérieur pendant que la population n’a pas le minimum vital pour satisfaire ses besoins quotidiens. Nous sommes préparés à affronter les «bandits» payés par le pouvoir kabiliste …

Propos recueillis par Baudouin Amba Wetshi
© Congoindépendant 2003-2011

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