Procès Chebeya : pour raison du décès d’un magistrat militaire, les plaidoiries renvoyés à jeudi prochain

Digital Congo

05/04/2011

C’est sous proposition du ministre public que les plaidoiries du procès Chebeya ont été renvoyés pour le jeudi prochain à cause des honneurs que l’on devait rendre au magistrat militaire décédé.

Sur proposition du Ministre public, le président de la Cour militaire a décidé, hier lundi 4 avril 2011 à la Prison centrale de Makala, de renvoyer au jeudi 7 avril prochain la poursuite des plai­doiries dans l’affaire « Chebeya » Raison évoquée: l’honneur solennel qu’on de­vait rendre hier à un magistrat militaire récemment décédé. Ainsi, sous la coordi­nation du bâtonnier Jean Joseph Muken­di Wa Mulumba, les avocats des parties civiles (les familles Chebeya, Bazana et les ONG des droits de l’homme) vont conclure, demain, cet exercice les plai­doiries en faveur de leurs clients dans le procès « Chébeya ».

Pour rappel, à la dernière audience de jeudi passé, le collectif de l’ac­cusation a longuement développé l’infraction d’association des malfaiteurs et le rôle joué par chaque membre du groupe. Pour lui, c’est au courant du mois de mai 2010 que le prévenu colonel Daniel Mu­kalay a formé une bande à laquelle d’autres prévenus (Christian Ngoy, Paul Milambwe, Georges Kitun­gwa, François Ngoy, Michel Mwila, Jacques Mugabo et Blaise Mandiangu) se sont affiliés dans le bût d’assas­siner Floribert Chebeya et Fidèle Bazana.

Outres ces personnes se connaissant car ayant œuvré ensemble au niveau de la force aérienne à l’époque où l’inspecteur général de la Po­lice nationale (PNC), John Numbi Banza Tambo, était encore aux commandes de cette unité en qualité de Chef d’Etat-major.

Ceux-ci, regroupés au sein du bataillon Simba, détenaient une quantité in­connue d’armes et autres effets de guerre, et ne ren­daient pas compte à une quelconque hiérarchie de la police ou de l’armée.

Pour accomplir leur forfait, l’avocat affirme qu’ils ont irrégulièrement réquisition­né la Jeep 238 de la police canine qu’ils ont retournée 4 jours après, au lieu de 24h. Sur le plan, financier, l’accusation révèle que c’est le colonel Mukalay qui prenait en charge tous les frais.

Notons par ailleurs qu’au cours de la dernière audience, récusation s’est employée à décliner le rôle de chaque membre de la bande. Pour elle, le colonel Mukalay Wa Mateso Daniel s’était livré a la suivi et à la récupération hors circuit administratif de la lettre signée par le général John Numbi en date du 27 mai 2010 afin de tendre un piége à Chebeya.

Après avoir reçu finale­ment la lettre, il a envoyé un sociétaire actif, Michel Mwila, pour la déposer en rencontrant personnelle­ment Chebeya afin de ne pas se tromper sur sa per­sonne lorsqu’il se rendra à l’IG.

Quant au prévenu Georges Kitungwa, il a été chargé de suivre toute l’en­quête de la Police scientifi­que. Il a donné même l’ins­truction à Nkuna de ladite police de ne faire aucun rapport au procureur de la République sans son aval. Pour leur part, Michel Mwila et François Ngoy Mulongoy, ont respective­ment servi d’appât et pour effacer les traces. Enfin, Blaise Mandiangu, proche du fugitif suspect, Chris­tian Ngoy Kenga Kenga du bataillon Simba, avait demandé à son chef intéri­maire Henry Ndati de brû­ler toutes ses SIM pour ef­facer les conversations entre lui et son chef en fuite.