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samedi 18 juin 2011

Loseke : «La santé de l’opposition congolaise n’est pas bonne!»

Congo Indépendant
18/06/2011

Tharcisse Loseke Nembalemba, neurologue,
membre co-fondateur de l’ECIDé. Photo CIC

Médecin-neurologue, membre co-fondateur du parti «ECIDé» (Engagement pour la citoyenneté et le développement), Tharcisse Loseke Nembalemba rentre d’un séjour à Kinshasa où il est allé se faire enrôler. Proche d’Etienne Tshisekedi wa Mulumba, candidat déclaré à l’élection présidentielle, Loseke nuance l’optimisme qu’affichent certains représentants de l’opposition. «La victoire de l’opposition n’est pas encore acquise. Il y a un grand travail à faire». Dans un entretien avec notre journal, il décrit la situation socio-politique au niveau de la capitale. Pour lui, «Le pays va très mal !».

Natif du district du Sankuru, le «pays» tetela, dans la province du Kasai Oriental, Tharcisse Loseke a préféré se faire enrôler à Kinshasa. En cause, l’insécurité qui règne dans son «patelin». Une insécurité qui découle notamment de la «guerre des chefs» qui oppose les partisans du député national Christophe Lutundula Apala à ceux de l’actuel ministre de la Communication Lambert Mende Omalanga. Pour la petite histoire, les deux adversaires appartiennent à la mouvance kabiliste dite «Majorité présidentielle». «Chaque camp possède sa milice, raconte Loseke. On assiste à une inquétante montée de l’intolérance politique s’illustrant par des intimidations et des agressions sur des personnalités de passage. Il ne se passe pas un jour sans que l’on déplore des maisons incendiées…» Que font les autorités locales pour mettre fin à ces troubles à l’ordre public? La réponse de «Tharcisse» est tranchée : « Rien n’est fait. Le pouvoir est complice». Selon lui, l’objectif est de créer une «psychose de la peur» au sein de la population pour faciliter la «fraude» lors des prochaines consultations politiques.

Le pays va très mal
A Kinshasa, l’ancien ministre de l’Environnement et du tourisme du gouvernement Tshisekedi (1992) a eu le temps de prendre la «température» de la situation socio-politique. «Le pays va très mal, dit-il. La pauvreté ne cesse de s’amplifier.» Pour étayer son propos, il cite le renchérissement des produits de première nécessité. C’est le cas du sac du riz de 50 kg dont le prix est passé de 25US$ à 60US$ en l’espace d’une année. «Le sucre est devenu tellement rare que les gens se mettent à partager un sachet». Il semble que les feuilles de manioc, le fameux "pondu", ne serait plus à la portée de toutes les bourses. La population kinoise peine toujours à s’approvisionner en eau courante. Il en est de même de l’électricité. Pas d’électricité, pas de chambres froides pour conserver les vivres frais. En conséquence, raconte Loseke : «Il est de moins en moins rare de voir sur le marché des produits alimentaires avariés». Dans la capitale, le médecin a eu à constater une autre manifestation de la pauvreté à travers la «promiscuité». Des familles recueillent de plus en plus leurs proches expulsés de leurs habitations pour non paiement de loyer. La santé et l’éducation poursuivent leur descente aux enfers.

La santé de l’opposition n’est pas bonne
Comment se porte l’opposition non-institutionnelle? Prenant le contre-pied de l’optimisme béat ambiant, il répond : «La santé de l’opposition n’est pas bonne!». Quelle en serait la cause? «On perd trop de temps à chercher de savoir qui est de l’opposition et qui ne l’est pas. Pire, il n’y a pas de réunions de concertation». A en croire Loseke, certains diplomates en poste à Kinshasa déploieraient des talents de négociateurs pour inciter les représentants des forces de l’opposition à créer un «forum» de concertation. «Pour le moment, il n’y a que les partis regroupés au sein de la Dynamique Tshisekedi Président (DTP) qui tiennent des réunions régulières». Selon lui, les partis regroupés ausein de la «DTP» ont même élaboré un «projet de protocole de partage du pouvoir». Quid de la désignation du «candidat unique» de l’opposition? «Le problème du candidat unique, répond Loseke, ne se pose plus. Nous préférons nous mobiliser derrière Etienne Tshisekedi wa Mulumba.»

Dans la capitale congolaise, Dr Loseke est allé se faire enrôler. Il a mis à profit cette occasion pour voir l’ambiance qui règne dans les bureaux de la Ceni à travers la ville. Notons que Kinshasa compte 514 bureaux d’enrôlement. «En dehors du PPRD et de l’ECIDé, je n’ai pas rencontré les témoins des autres partis de l’opposition. Ni UDPS, ni MLC». C’est le constat inquiétant fait par le médecin. Il impute cette «lacune» à «l’incurie» prévalant, selon lui, au sein des partis politiques. L’incurie uniquement? Pour en avoir le cœur net, l’auteur de ces lignes a contacté, jeudi soir, le représentant du MLC au Benelux, le docteur Jean-Jacques Mbungani Mbanda. Voici sa réponse : «Chaque parti devait transmettre les noms de ses témoins à la Ceni dans un délai de neuf jours. Suite au retard, les personnes proposées ont été disqualifiées». C’est tout comme raison? Mbungani de revenir à la charge en imputant ce dysfonctionnement à un souci financier. «Chaque parti d’opposition devait mobiliser plus ou moins 1028 témoins – soit deux témoins par bureau - auxquels il fallait donner à boire et à manger pendant trois mois», souligne-t-il avec une pointe d’amertume comme pour tirer la sonnette d’alarme sur l’impécuniosité des forces de l’opposition.

Cette situation pousse Loseke à appeler ses camarades de l’opposition à rester "lucides". «Sur papier, clame-t-il, la victoire de l’opposition est acquise. Il y a cependant beaucoup de travail à faire pour que la volonté populaire au changement devienne réalité». Il insiste sur le consensus nécessaire qu’il importe de promouvoir autour du «candidat unique» et des actions à mener pour contrer la fraude.

«Gouvernement de transition»
Au cours de son séjour kinois, Loseke a eu vent des «rumeurs» faisant état du report des élections. «Le sujet est évoqué non seulement dans les milieux diplomatiques mais aussi politique», dit-il. Et d’ajouter : «Si ce report était confirmé par la Commission électorale nationale indépendante, on pourrait dire que celle-ci développe un double langage». «Tharcisse» de rappeler la réunion présidée par Daniel Mulunda Ngoy le samedi 4 juin dernier à l’hôtel Sultani au cours de laquelle le président de la Ceni avait confirmé que les élections présidentielle et législatives «auront lieu impérativement le 28 novembre». Et de s’interroger : «A quoi joue Mulunda Ngoy ?». Pour Loseke, les acteurs politiques de l’opposition devraient continuer à préparer les élections «sans baisser la garde».

Que pense-t-il de l’hypothèse lancée notamment par International Crisis Group de la mise en place d’un "gouvernement de transition" chargé de préparer les élections après le 6 décembre? « Dans ce cas, estime-t-il, la Ceni sera disqualifiée. Il faudra instituer un autre pouvoir organisateur des élections.» Pour Loseke, si cette hypothèse devenait réalité, il faudrait confier le pouvoir d’Etat à des personnalités «non-éligibles», désignées «de manière consensuelle». Et d’ajouter : «Joseph Kabila doit être disqualifié étant donné que son mandat prend fin le 6 décembre». Pour Loseke, cette «disqualification» serait en application de l’article 64 de la Constitution. «Si les partisans de Joseph Kabila n’acceptent pas cette tournure, il ne restera plus aux forces de l’opposition qu’à recourir à l’insurrection…», conclut-il.

Baudouin Amba Wetshi

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