Le président sortant "Joseph Kabila" use et abuse des moyens de l’Etat

Congo Indépendant
10/11/2011





"Joseph Kabila" lors de
l’élection présidentielle de 2006.

Depuis le lancement de la campagne électorale le 28 octobre dernier, on ne voit que lui, il a loué - requisitionné? - tous les emplacements pour ses affiches à lui y compris sur les édifices publics. On entend que lui à la radio. On ne voit que lui, sans oublier son épouse, à la télévision d’Etat. Ces médias publics retransmettent à satiété les images de "l’initiateur des cinq chantiers" en campagne. Onze jours après le démarrage de la campagne électorale, il est le seul à effectuer la tournée des provinces avec l’avion de l’Etat tous frais à charge du Trésor. Lui, c’est le «raïs», alias la «haute hiérarchie», alias le "commandant suprême" des forces armées et de la police nationale de la République très très démocratique du Congo.

Selon mon ami qui sait tout sur tout et presque tout sur rien à Kinshasa-Lez-Immondices, le "raïs" n’attend plus que la date du 6 décembre prochain pour que son "conseiller spirituel" qui dirige la Commission électorale nationale dépendante, pardon, indépendante, annonce sa "victoire" lors de la publication des résultats provisoires de l’élection présidentielle. Et pour cause, la tricherie tant redoutée commence en amont. Le système mis en place par le "raïs" et son entourage consiste à neutraliser les autres prétendants. Tous les aéronefs de la République sont ainsi réquisitionnés pour ne servir que la «haute hiérarchie» et ses alliés. Le kérosène indispensable aux avions n’est disponible que pour les avions loués par la Présidence.

A en croire mon ami qui sait décidément tout, le «raïs» a recruté les «Pomba» (Batu ya makasi) à l’image de ces villageois égyptiens juchés sur des chameaux chargés par ...le raïs Hosni Moubarak pour attaquer les manifestants de la place Tahrir au Caire. Selon mon ami, les fameux "Pomba" sont gérés par le secrétaire général du PPRD qui n’est autre que l’actuel président de l’Assemblée nationale le nommé Evariste Boshab. "C’est Boshab en personne qui distribue les motos au chefs des Pomba", assure mon ami. Ces voyous sillonnent la ville chevauchant leurs engins peints aux couleurs du parti du «raïs». Ils sont armés des battes de «base-ball» avec pour objectif traquer les partisans de l’oppposition et détruire toutes les affiches autres que celles avec l’effigie de la «haute hiérarchie».

Mon ami de poursuivre : "Les policiers ne font aucune différence entre les militants et les candidats dont le sort n’est guerre plus enviable. Ceux qui prétendent battre campagne, malgré toutes les tracasseries, sont caillassés ou jetés au «gnouf» sous le fallacieux prétexte de trouble à l’ordre public. A coup de matraque et des gaz lacrymogènes parfois, à balles réelles". Mon ami de me rappeler cette déclaration faite jadis par les évêques du Congo : "Un pouvoir conquis par la force des armes se conserve par la force des armes". Pour mon ami, le "raïs" a intégré le terrorisme d’Etat comme moyen de conservation du pouvoir. Il n’a cure du fait que la grande majorité de la population congolaise l’abomine.

Philosophe, mon ami d’estimer que les nombreuses arrestations opérées dans les rangs de l’opposition pro-Tshisekedi ne resteront pas longtemps sans réaction. De l’Afrique du Sud où il se trouve, «Mwena Nkwassa», alias "Mukulumpa", a ordonné à ses militants de prendre d’assaut les prisons et autres cachots pour libérer tous les prisonniers politiques. Le «lider maximo» dont le retour est prévu ce mercredi 9 novembre au pays, débutera sa campagne par Kisangani. On peut gager que la "lutte finale", attendue entre les forces de l’ordre et les militants de l’Udps et alliés, va enfin ajouter le "piment" qui manque à une campagne électorale sans saveurs qui fait la part belle au seul président sortant.

En attendant, le "raïs" et son épouse surnommée "Huile d’Olive" continuent à user et abuser des moyens de l’Etat. Les médias d’Etat en premier.