06/01/2012
Un rapport de Fitch souligne l'explosion du commerce entre le continent et l'empire du Milieu. Et estime qu'en dix ans, l'Exim Bank chinoise a prêté davantage à l'Afrique que la Banque mondiale.
Au cours de la dernière décennie, les exportations africaines vers la Chine (pour l'essentiel du pétrole et des produits miniers) ont été multipliées par plus de trois, passant de 100 milliards de dollars à 330 milliards fin 2010.
Banques chinoises
En matière de flux de capitaux, le poids de la Chine en Afrique est plus contrasté. Les investissements directs à l’étranger (IDE) chinois restent ainsi encore modestes, représentant environ 3% des IDE totaux du pays. Ils restent de surcroît concentrés sur une poignée de pays : Afrique du Sud, Nigeria, Zambie, RDC et Angola. En revanche, le poids des grandes banques chinoises est devenu très important. Les principaux prêteurs chinois à l'Afrique sont l'Export-Import Bank (Exim Bank) et la China Development Bank (CDB), la première se concentrant sur les grands projets d'infrastructures et la seconde sur le développement économique en général.
Selon Fitch, entre 2001 et 2010, la première aurait prêté pour l'Afrique 67,2 milliards de dollars. Davantage que les prêts accordés au continent sur la même période – 54,7 milliards – par la Banque mondiale. 20% des prêts d'Exim Bank seraient ainsi destinés à l'Afrique. Avec des taux certes supérieurs à ceux accordés par la Banque mondiale mais nettement inférieurs à ceux pratiqués par les banques internationales et, surtout, assortis de conditionnalités bien plus légères.
Pourquoi la Chine prête massivement en Afrique ? Depuis très longtemps, des très longues années, le Continent africain est la réserve bien protégé de l'Occident. Depuis 1885, l'Afrique est demeuré me réservoir de l'air économique de l'Occident. Et durant toutes le cinquante années des indépendances du Continent, l'Occident en a extirpé les richesses incommensurables pour son développement, paupérisant d'avantage les peuples d'Afrique. En complicité avec les dirigeants véreux, l'Occident a garé les relations de comptoirs pour le contrôle d'immenses richesses que regorgent nombreux des pays du Continent. En retour, cinquante ans durant, les tissus des économies des pays se délabraient et les dirigeants s'étaient plus adonné à acheter des biens en Europe que construire leurs pays et donner de l'emploi qui améliorerait les conditions de leurs peuples. La nouvelle génération subissant les affres de la mondialisation ont compris que le partenariat unilatéral avec l'Occident conduisait le Continent à la dérive. La Chine guettant son heure, se jeta sur le gibier et offrit les énormes possibilités dans un commerce et les échanges nouveaux. Donnant donnant gagnant gagnant. Et voici que l'Occident pris de court se préoccupe du sort des africains délaissés depuis des siècles. Au réveil, la Chine avait déjà gagné et l'Afrique aussi. L'Afrique s'éveille et se relève.
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