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dimanche 8 janvier 2012

L'ANC sud-africain fête ses 100 ans dans l'allégresse

Le Monde.fr
07.01.12
 Des Sud-africaines vêtues du costume traditionnel dansent 
à l'occasion de la célébration du 100e anniversaire de l'ANC, le 7 janvier 2012.
Reuters/SIPHIWE SIBEKO  

MANGAUNG (BLOEMFONTEIN) ENVOYÉ SPÉCIAL - Ce n'est peut-être qu'une petite ville de province, mais pour le Congrès national africain, (ANC), elle a longtemps porté un surnom : "la Mecque". C'est dans une petite église de Bloemfontein ("la fontaine des fleurs" en Afrikans), la troisième capitale d'Afrique du Sud (siège du pouvoir judiciaire), qu'a été fondé, en 1912, le mouvement qui allait arriver au pouvoir plus de huit décennies plus tard, avec Nelson Mandela, ancien "prisonnier le plus célèbre de la Terre", en premier président sud-africain noir. Mais c'est ici, d'abord, qu'eut lieu une bonne partie de ses congrès annuels, où furent décidées certaines grandes orientations, jusqu'à ce que l'organisation soit interdite, en 1960. 



C'est ici que l'ANC vient triomphalement fêter son siècle d'existence, du 6 au 8 janvier. Le "plus ancien mouvement de libération du monde", vainqueur du régime d'apartheid a des raisons de voir la fête en grand : en un siècle, il a compté douze présidents, dont trois ont été au pouvoir en Afrique du Sud ; il obtient, depuis 1994, plus de 60 % de suffrages à chaque élection, compte 264 députés sur 400 au Parlement, bénéficie d'une aura mondiale inédite et d'un statut de parti "de la lutte" révéré au sein de la vaste majorité des Noirs sud-africains, même s'il n'est pas un parti "racial". Tout cela en dépit d'affaires de corruption et d'enrichissement personnel sur fond d'inégalités persistantes dans le pays. 

Le programme du centenaire a commencé par un tournoi de golf pour ses dirigeants... Son porte-parole a même affirmé espérer voir bientôt des golfs partout en Afrique du Sud, "à la manière des terrains de football". Dans un pays où écoles et hôpitaux sont en difficulté, faute de financement. 

Mais l'heure n'est pas aux interrogations, mais aux célébrations. A Bloemfontein, rebaptisée Mangaung ("l'endroit des guépards" en sesotho), l'ANC organise un gigantesque dîner de 1 500 personnes avec 46 chefs d'Etat (actuels ou anciens), des cérémonies de purification dans l'église où a été créé le mouvement, une immense commémoration racontant cent ans en cent minutes de musique, devant 100 000 personnes, et un discours où Jacob Zuma, président de l'ANC et de l'Afrique du Sud, donnera le ton pour l'année en cours, qui culminera en décembre avec.... la prochaine conférence du parti, au même endroit, où s'affronteront les tendances de l'ANC pour le pouvoir. 

Nelson Mandela, Thabo Mbeki et Jacob Zuma le 16 décembre 1997, 
lors du 50e congrès national de l'ANC.
AFP/WALTER DHLADHLA 

Il y a cent ans, le 8 janvier 1912, qui pouvait entrevoir un tel destin ? En 1911, venait d'être créée l'Union d'Afrique du Sud réunissant colonies britanniques et Etats indépendants afrikaners en une seule entité politique destinée à servir les intérêts des Blancs et des groupes miniers, pour l'essentiel. 

 L'année suivante, un petit groupe de notables noirs inquiets de ces perspectives se réunit à "Bloem". Il y a parmi eux des chefs traditionnels, des responsables religieux, des intellectuels. "Chefs de sang royal et gentlemen de notre race", se décrivent-ils, ayant "découvert que dans leur pays de naissance, les Africains sont traités comme des ramasseurs de bois et des porteurs d'eau", et qui souhaitent défendre leurs "droits et privilèges". 

Ils donnent naissance au South African Native National Congress, qui changera de nom pour devenir l'ANC une décennie plus tard. 

Dans l'intervalle, en 1913, un texte de loi encadre la confiscation des terres des paysans noirs, rejetés vers des "réserves" qui ne représentent qu'un peu plus de 7 % de la superficie du pays, créant des armées de paysans sans terre qui seront les bras à bon marché de l'industrie minière sud-africaine. 

L'ANC pétitionne, envoie des courriers, exprime son désaccord, sans obtenir de résultats probants. 

En 1942, le Dr "AB" (Alfred Bitini) Xuma, son président, écrit au premier ministre blanc Jan Smuts en précisant : "Nous sommes très attachés à la nécessité de ne pas être une source d'embarras pour le gouvernement" ; et promet de tout faire pour éviter les grèves. 

Nelson Mandela, avant de devenir, dans la psyché internationale une sorte de patriarche bienveillant (ce qu'il n'a jamais été), fait partie de la jeune garde qui va bouleverser cette "organisation de gentlemen aux mains propres" voulue par AB Xuma. Les jeunes loups de l'ANC des années 1940 comptent mobiliser les masses pour arracher des droits similaires pour tous, sans distinction de couleur de peau. La Ligue de la jeunesse de l'ANC (Ancyl), créée en 1944, en sera le laboratoire. Bientôt, une branche armée suivra. Des liens étroits sont tissés avec le Parti communiste d'Afrique du Sud. 

D'autres mouvements et partis vont naître dans cette longue lutte. Seule l'ANC en sortira comme le flambeau de la résistance à l'apartheid qui s'installe. Pendant des années, l'ANC a des branches clandestines à l'intérieur du pays, et surtout des responsables en exil à l'extérieur. Entre ces deux groupes se préparent des rivalités, lorsque l'effondrera le pouvoir blanc, à l'orée des années 1990. 

Depuis son accession au pouvoir en 1994, l'ANC a terrassé ses rivaux, par les seules armes de la politique. Le parti, qui gouverne dans le cadre d'une alliance avec le Parti communiste et la centrale syndicale, la Cosatu, n'est pas un parti unique, puisque plus de dix formations sont représentées au Parlement, et parfois au gouvernement, dont certaines sont très marquées "parti de Blancs", comme le Freedom Front Plus (FF +). 

Mais les partis d'opposition, comme le dissèque la politologue sud-africaine Susan Booysen, professeur de sciences politiques à l'Université de Witwatersrand, dans un livre sur l'évolution du parti centenaire, ont été jusqu'ici réduit à un rôle mineur. "Pour arriver à cela, elle (l'ANC) travaille continuellement sur tous les fronts pour régénérer son pouvoir politique." 

Un exemple ? Alors que l'ANC traverse une période de "guerre de factions", selon Mme Booysen, le parti est parvenu à augmenter son nombre d'adhérents au cours des dernières années passant d'un peu plus de 600 000 après la conférence de Polokwane en 2007, à un million au moment où le parti fête son centenaire.  

L'ANC règne mais se déchire. Ces derniers mois, le président de la Ligue de la jeunesse, Julius Malema, menait la bataille contre Jacob Zuma, avec un groupe rival. Il a été suspendu de l'ANC (la procédure est en appel) et interdit de discours au centenaire. Il réplique par de petits rassemblements sur la route de Bloemfontein. Vendredi, il était à Taba Nchu, à la Moroka High School. Les bâtiments sont modestes. Dans la salle, la sono crachote, mais il se fait entendre quand il dit attendre qu'on voit enfin "des employés de maison blancs" en Afrique du Sud. 

L'ANC est arrivé au pouvoir sur la base d'un "compromis historique" avec le pouvoir blanc qui a conservé, depuis, l'essentiel du pouvoir économique. Une nouvelle tendance au sein de l'organisation va-t-elle bouleverser cette situation ? L'ANC n'en est pas là, mais M. Malema maîtrise les symboles. Moroka est le nom de famille de James Sebe Moroka, né et mort à Thaba Nchu, président de l'ANC de 1949 à 1952, élu grâce aux chefs de la Ligue de la jeunesse.... 

Avec l'ANC, il ne faut jamais perdre l'Histoire de vue. En tout cas pas pour le "siècle à venir de l'ANC" promis par les responsables du parti, quand ils n'affirment pas, comme Jacob Zuma, que l'ANC sera au pouvoir "jusqu'à ce que Jésus revienne". 
 Jean-Philippe Rémy

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