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jeudi 16 février 2012

"Tabu", de Miguel Gomes, enchante la Berlinale

Lemonde.fr 
16/02/2012

C'est un joli spectacle que celui d'une salle de cinéma dont les lumières se rallument sur des spectateurs aux yeux rêveurs, laissés dans l'étonnement et l'enchantement par le film qu'ils viennent de voir. Tabu, du réalisateur portugais Miguel Gomes, a ainsi réussi à désarmer une armée de critiques professionnels, lors de sa projection de presse à la Berlinale, le 14 février. Le film est long (deux heures) et bref, puisqu'il est divisé en deux parties égales parfaitement distinctes. Tabu est ingénu et ingénieux, désespérément tragique et énergiquement comique, parlant et muet. Il est en noir et blanc, de bout en bout.



Son prologue montre un explorateur en casque colonial, à la tête d'une colonne de porteurs qui ne refusent jamais d'avancer. C'est l'explorateur qui est frappé d'une mélancolie si violente qu'il se laisse tomber entre les mâchoires d'un crocodile. Vient ensuite l'histoire de Pilar, Aurora et Santa, trois femmes seules dans le Lisbonne d'aujourd'hui : une quinquagénaire catholique et tiers-mondiste, une octogénaire au seuil d'une démence qui lui fait croire que Santa, sa garde-malade africaine l'a ensorcelée. Cette partie est dialoguée, elle a été filmée sur pellicule 35 mm. La seconde moitié est occupée par l'histoire d'Aurora, cinquante ans plus tôt. Elle "avait une ferme sur les pentes du mont Tabu", au Mozambique. L'histoire d'amour charnelle et transgressive n'a pourtant rien à voir avec l'idylle nostalgique que conta jadis Karen Blixen. Les personnages de Tabu perdent alors la parole, on les voit échanger, mais on n'entend que la bande-son et une voix off. L'image, elle, perd en netteté et en contraste et trouve une texture presque fantomatique. Elle a été fixée sur une pellicule super-8.


Tabu clip 1 par Flixgr

Miguel Gomes a fait part de cette idée extravagante à son producteur Luis Urbano au printemps 2008. "Nous attendions la réponse de la Quinzaine des réalisateurs, se souvient Luis Urbano. Nous avions proposé Ce cher mois d'août (le précédent long métrage de Miguel Gomes). Beaucoup de choses dépendaient de cette réponse. Miguel m'a dit qu'il avait deux films en tête, un riche et un pauvre et m'a demandé ce que je préférais."

Ce cher mois d'août a été un succès et O Som et a furia (le bruit et la fureur), la société de Luis Urbano s'est lancée dans la production de ce film riche fondé sur la mémoire coloniale du Portugal. Les repérages au Mozambique, commencés dans la région de Maputo ont bientôt conduit producteur et réalisateur dans le nord du pays, à la frontière avec le Malawi, dans un paysage de plantations de thé et de montagnes, dont l'une est devenue le mont Tabu sorti de l'imagination de Miguel Gomes. Le tournage a eu lieu à l'automne 2011 pour la partie lisboète, au printemps 2012 pour l'africaine. Le film a coûté 1,6 million d'euros, un gros budget pour O som et a furia, le centième de celui d'Hugo Cabret, de Martin Scorsese.

Miguel Gomes, aime à jouer avec la réalité. Il refuse la distinction entre fiction et documentaire et préfère parler de la "contradiction entre le désir et la matérialité des choses". Le cinéaste frise la quarantaine et n'a pas de "lien biographique" avec le passé ultramarin de son pays. Il n'a surtout pas voulu faire oeuvre d'historien ou de pédagogue.

C'est en inventant l'histoire d'Aurora qu'il s'est retrouvé au Mozambique, dans des fazendas longtemps restées à l'abandon et aujourd'hui habitées par de jeunes planteurs portugais ou argentins. Là-bas, l'équipe réduite dormait dans une mission catholique. Le manque de projecteurs a été compensé par des jeux de miroirs captant la lumière du soleil, et les magasins de super-8 étaient conservés dans un réfrigérateur en attendant de partir pour le laboratoire. Miguel Gomes a ainsi mis en scène "une société éteinte, dans une forme de cinéma (le récit colonial) éteint, sur un matériau en voie d'extinction, la pellicule".


Tabu clip 2 par Flixgr

Il a si bien fait son office de medium qu'on oublie que Tabu - dont la sortie française est prévue pour décembre - est un film coupé en deux. Les désirs éteints d'Aurora finissent par envelopper le présent brutal. Le Portugal désespéré d'aujourd'hui trouve refuge dans les souvenirs trompeurs de l'Afrique fantôme.

Qui est Michel Gomes ?

 Miguel Gomes lors de la présentation 
de son film "Tabu" à la 62e Berlinale,
le 14 février 2012.

Né en 1972 à Lisbonne, Miguel Gomes se forme à l'Ecole Supérieure de Théâtre et de Cinéma (ESTC), puis œuvre comme critique de film entre 1996 et 2001. 
Il commence aussi à réaliser des courts métrages, qui font le tour des festivals : 
- ENTRETANTO (1999), 
- INVENTARIO DE NATAL (2000), 
- 31 (2003) ou 
- KALKITOS (2002). 

Puis vient le temps du premier long métrage, avec LA GUEULE QUE TU MÉRITES (2004), évocation poétique, onirique et décalée, entre la fable et le conte, et en deux parties, d'un carnaval d'école à une revisite de « Blanche-Neige et les sept nains ». Suit CE CHER MOIS D'AOÛT (2008, photo), peinture humaine et chorale de l'été au cœur du Portugal, entre montagne, fête, farniente, baignade, liesse et rencontres inédites, qui enchante les festivals et sort aussi en France.
Lu pour vous sur Canal+

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