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mardi 12 juin 2012

En Inde, des pauvres s'éclairent à l'énergie solaire

LE MONDE
11.06.2012 

Dans une maison près de Puttur, dans le Karnataka, un panneau solaire alimente lampes et prises de courant.
Quand le soleil manque, une lampe au kérosène prend le relais. | JYOTHY KARAT Pour le Monde
Au milieu de la forêt dense des environs de Sullia, une petite ville du sud de l'Inde, il y a la lumière des pauvres et celle des riches. Le kérosène qui éclaire en abîmant les poumons, et dont le réapprovisionnement demande des heures de marche. Et l'électricité acheminée par des câbles vers des maisons cossues, le plus souvent occupées par des exploitants de plantations de caoutchouc. "Grâce à l'électricité, leur journée dure plus longtemps", s'émerveille Renuka, qui habite avec son mari et sa belle-mère dans une petite maison à flanc de colline, et passe souvent le long de ces riches plantations de caoutchouc. 


Il y a quelques mois, des techniciens de Selco, une entreprise d'énergie solaire basée à Bangalore, ont sorti de leurs Jeep des panneaux solaires dont ils ont vanté les mérites aux villageois. "On nous a expliqué que l'électricité pouvait venir directement du soleil sans passer par le gouvernement", se souvient Renuka. 

Après avoir pris le temps de vérifier chez un voisin que la "lumière du soleil" pouvait fonctionner même pendant la nuit, la famille a déboursé un peu moins de 7 000 roupies (près de 100 euros) pour un panneau solaire qui alimente deux ampoules et une prise électrique. "Ça ne vaut pas l'électricité des riches, mais au moins mon mari n'aura pas à parcourir des kilomètres pour recharger son portable et je pourrai fabriquer davantage de cigarettes le soir", se réjouit la jeune femme. 

Grâce au solaire, Selco a alimenté en électricité 135 000 foyers dans le Karnataka, un Etat du sud de l'Inde. Le gouvernement se targue d'avoir électrifié le territoire à 98 %, mais les poteaux électriques longent les maisons sans que les pauvres aient droit au moindre watt. Certains n'ont pas les 250 euros nécessaires pour payer les quelques mètres de câbles supplémentaires et les pots-de-vin qui vont avec, d'autres n'ont pas de titres de propriété pour demander un raccordement. Ils se sont installés sur des terres appartenant à l'Etat, parfois dans des zones forestières protégées, et sont tout juste tolérés. 

LES BANQUES AU SERVICE DU SOLAIRE 
Selco, qui se définit comme une "entreprise sociale", doit sa réussite aux banques, autant qu'au fort ensoleillement dont bénéficie la région. Dans le modèle qu'elle a imaginé, les banques sont mises au service du solaire : elles financent par des crédits les achats des installations et font la promotion de cette nouvelle énergie dans leurs agences. Les clients peuvent facilement rembourser leurs emprunts en économisant sur leurs dépenses en kérosène. 

"Nous ciblons ceux qui gagnent entre 2 et 3 dollars par jour [entre 1,6 et 2,4 euros] et près de 95 % de nos clients contractent un emprunt", explique Kannan Revathi, directrice financière de Selco. Cette stratégie ne va pas sans difficultés. "Les banques rechignent à monter un dossier pour un emprunt de seulement 100 euros et c'est souvent nous qui devons aller chercher l'argent chez le client, parfois tous les jours, pour rembourser la banque", reconnaît M. Radhakrishna, directeur de Selco à Sullia. 

En cas de refus des banques, il y a les selfhelpgroups, ou groupes d'entraide, qui se portent caution en cas de non-remboursement des emprunts. L'entreprise leur a accordé des tarifs préférentiels dans l'espoir de convertir leurs membres au solaire. Elle étudie désormais une alternative à l'emprunt, qui consiste à fournir des systèmes solaires fonctionnant au "prépayé". La start-up Simpa Networks, basée à Bangalore, a inventé une technologie qui permet de payer des heures d'électricité via son téléphone portable, jusqu'à ce que l'équipement solaire soit totalement remboursé. 

Les plus pauvres habitent dans les zones isolées rarement accessibles par la route. Les techniciens doivent marcher des heures sur des petits sentiers, avec une batterie et un panneau solaire sur le dos, pour installer quelques prises électriques. Sur ce marché, Selco doit en outre affronter la concurrence des lampes solaires, moins chères mais aussi moins fiables. 

L'entreprise met en avant ses systèmes conçus sur mesure, comme un panneau solaire érigé sur un tronc d'arbre planté à quelques mètres de la maison pour capter davantage de lumière, et surtout durables. Ses équipements sont garantis pour une durée allant jusqu'à huit ans. L'entreprise a beau être "sociale", elle doit se tourner vers d'autres clients que ceux du bas de la pyramide pour être rentable. Chaque année, les branches régionales de Selco doivent atteindre des objectifs mesurés en chiffre d'affaires. Ce sont les chauffe-eau alimentés par des panneaux solaires, ou l'installation de clôtures électriques protégeant les plantations des éléphants trop gourmands, qui dégagent les marges les plus importantes. Le solaire sert également d'énergie d'appoint pour les foyers déjà raccordés au réseau électrique, mais qui doivent subir sept ou huit coupures de courant par jour. 

UN MODÈLE QUI DOIT ÊTRE ADAPTÉ 
En Inde, plus de 300 millions d'habitants sont encore privés d'électricité. Selco a tenté de répliquer son modèle ailleurs, comme dans le Gujarat, en se reposant cette fois sur des micro-entrepreneurs qui louent des lampes solaires aux vendeurs de rue pour qu'ils puissent travailler à la nuit tombée. Mais le modèle n'a pas encore fait ses preuves. Les vendeurs de rue ne sont pas autorisés partout, et leurs lampes sont parfois confisquées par la police. 

Le soleil à lui seul ne garantit pas le succès du solaire. Le modèle économique doit être adapté à chaque Etat. Au Rajasthan, par exemple, Rustam Sengupta a créé l'entreprise Boond qui vend des lampes et des installations solaires à travers un réseau d'agents rémunérés à la commission. Les meilleurs sont ensuite formés puis intégrés à l'entreprise. 

Pour réduire les coûts de maintenance, ce jeune entrepreneur envisage également l'installation de mini-centrales solaires de 250 kilowatts pouvant alimenter 1000 foyers. "Le projet n'est pas encore tout à fait viable économiquement, car la distribution d'électricité génère des coûts supplémentaires. Mais, espère Rustam Sengupta, ces mini-centrales pourraient constituer la solution de demain." 
 Julien Bouissou, Sullia (Karnataka), 
envoyé spécial

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