14/06/2012
Eploré par la mort de Ndombe Opetum, le Chef de l’Etat Joseph Kabila qui s’est impliqué aux funérailles de cet artiste décédé le 24 mai, a instruit le ministre de la Culture de d’en superviser les cérémonies.
Plusieurs personnalités ont assisté à ce culte religieux célébré par près d’une dizaine des prêtres.
C’est le cas du Président de l’Assemblée nationale l’Honorable Aubin Minaku, du ministre de la Culture des Arts de la République démocratique du Congo M. Banza Mukalayi et de son collègue de la République sœur du Congo Brazzaville qui conduisait une importante délégation à cette cérémonie, des sénateurs et députés, du Gouverneur de la ville de Kinshasa, M. André Kimbuta.
C’est autour de 12 h 30 que le corps du défunt, transporté par un corbillard a fait son entrée dans l’enceinte de la cathédrale suivi d’un autre, en provenance du stade des Martyrs où il a été exposé pour des hommages populaires, bondé des couronnes des fleurs, précédé par l’arrivée des officiels.
Vers 13 heures, M. l’Abbé Lwanga, Recteur de la Cathédrale, accompagné par d’autres prêtres dont M. les Abbés Joseph Lukelo, Augustin Madimba, Jim Lumu Mutombo, Yves Koko Bolinda se sont présentés à l’esplanade de l’église pour accueillir les corps du défunt.
Introduisant le culte, le célébrant principal, M. l’Abbé Joseph Lukelo a d’abord rappelé le parcours de Ndombe Opetum après avoir salué son talent.
Pour ce prêtre, ses nombreuses compositions sont la preuve de ce talent. La nouvelle da sa mort qui est apparue d’abord comme une rumeur pour se confirmer ensuite est un coup de tonnerre provoquant dans les milieux des mélomanes une tristesse profonde.
Pépé Ndombe nous quitte à l’âge de 68 ans alors qu’il était en train de mettre la dernière main sur son album « Tendresse », laisse une veuve et neuf enfants.
« Je souhaite qu’à ma mort l’opinion puisse juger et dire que j’étais un modèle dans la musique congolaise », ne cessait de dire Ndombe Opetum, a rappelé M. l’Abbé Lukelo qui évoquait ces paroles du défunt.
Et d’ajouter : « Il nous a quittés mais par ses œuvres, il est présent parmi nous ».
Pour sa part, dans sa prédication, M. l’Abbé Madimba, se basant sur le livre d’Ecclésiaste à son chapitre 3, versets 1 à 8 a d’abord rappelé qu’il y a un temps pour tout.
« Un temps pour naître et un temps pour mourir. En 1944, une première cloche avait sonné pour Ndombe Opetum. Le 24 mai 2012, une nouvelle autre a sonné pour cet artiste. On s’y attendait le moins », a dit le curé Madimba.
Ce dernier a ensuite souligné : « On attendait la nouvelle de la sortie de son nouvel album mais c’est celle de sa mort qui est venue. C’est horrible. Mais Jésus dit, ne soyez pas effrayés ».
Pour l’Abbé Madimba, la présence dans un lieu de funérailles est une invitation pour les hommes à méditer. La mort réunit les personnes. Et de son vivant, Ndombe Opetum a par sa musique rassemblé les gens. Car la musique n’a pas de couleurs.
Le prédicateur a ainsi invité les participants à construire l’unité après la mort de Ndombe Opetum.
S’adressant aux orphelins, il a relevé que les enfants aiment toujours voir leur père, le voir le pus longtemps possible mais, mais ce qu’il faut savoir c’est que plus que l’on avance en âge, on décroit, on devient fragile.
C’est une réalité de la vie. Et tant que chrétien, a-t-il soutenu, nous devons savoir qu’après la mort, il y a la vie.
M. l’Abbé Madimba a par ailleurs souligné qu’à 68 ans, Ndombe Opteum était encore sur scène. Il participait activement aux concerts de son orchestre tous les vendredis, samedis et dimanches. De même qu’il continuait à composer des chansons. Les militaires diraient qu’il est mort au front.
S’appesantissant sur l’œuvre de cet artiste, il a évoqué le contenu de quelques compositions. C’est le cas de «Mokolo nakokufa». C’est un fait de société qu’il a peint et aujourd’hui cela se réalise dans notre société. Le lieu de deuil est devenu un lieu de rencontre, de négoces où se créent des relations de copinage…
La rumba comme identité du Congolais
Il a en outre précisé que la rumba congolaise c’est une richesse que les autres n’ont pas. C’est cela qui fait l’identité du Congolais. Mais, s’est-il interrogé, que fait-on de ceux qui font cette rumba. Si les autres ont leur panthéon, pourquoi nous on en a pas ?
Il a profité de sa prédication pour évoquer aussi le cas de la Francophonie en citant le cas de Voltaire dont on parle tant lorsqu’il s’agit de la langue française et qui n’était ni chef de l’Etat ni ministre.
Ndombe Opetum, a-t- il insisté, était aussi un moraliste lorsqu’il chante dans « Chance ya Mondele », il dit : « Moto Moyindo pasi na ye division »(le mal du nègre c’est la division).
Il dénonce la division qui caractérise l’homme noir.
Après la messe, est arrivé le moment des témoignages qui a vu défiler tour à tour le frère ainé, la fille de Ndombe, le président de l’Union des musiciens congolais (Umuco) M. Kiamwangana Mateta, les ministres de la Culture du Congo Brazza, de la Rdc.
Larmes aux yeux, la fille de Ndombe a remercié son père pour l’éducation qu’elle a reçu de lui. Tandis que le frère ainé de l’artiste défunt a rendu un hommage au chef de l’Etat, à la première dame et au Premier Ministre pour leur implication dans l’organisation de ces funérailles.
Le Chef de l’Etat affecté
En ce qui le concerne le ministre de la Culture du Congo Brazza a fait les éloges de ce musicien en évoquant notamment sa chanson « Hortense », qu’il a qualifié de sublime. Pour le numéro un de la Culture du Congo Brazza, le de duo entre Ndombe et Tabu Ley reste le plus fabuleux.
Il a aussi évoqué la participation de Ndombe au Fespam (Festival panafricain de musique) que son pays organise.
«C’est véritablement une redoutable douleur. L’émotion est très puissante. En pareille circonstance, nous avons une seule consolation : Dieu », a encore exhorté le ministre de la Culture du Congo Brazzaville avant son collègue de la Rdc qui a déclaré que la mort de Ndombe a affecté le Chef de l’Etat et le Premier ministre qui l’ont chargé de transmettre à la famille du défunt et à la corporation des musiciens leurs condoléances et instruit son ministère à superviser les funérailles de cet artiste.
Il a n’a pas oublié de saluer la présence de son collègue de Brazzaville. C’est dans le malheur qu’on reconnaît ses vrais amis, a-t-il dit.
A l’instar du jour de la sortie de la morgue où on attendait voir le corps de Ndombe transiter dans son quartier à Bandalungwa, le programme des funérailles de Ndombe Opetum a été quelque perturbé mardi.
En effet, au lieu de 13 heures 30, heure prévue pour le départ au cimetière, la levée de corps de l’Eglise vers ce lieu de repos n’est intervenue que vers 15 heures.
D’où, l’escale de la Place des artistes dans la commune de Kalamu où il était prévu une cérémonie a été tout simplement annulée.
Boni Tsala/MMC
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