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mardi 31 juillet 2012

La rançon de la naïveté

Congo Indépendant
27/07/2012 
Le passeport congolais qui a permis à "Joseph Kabila"
de se faire enrôler lors des élections de 2006.
 
 
Rarement un «chef d‘Etat» et son gouvernement n’ont donné la preuve de leur impuissance face à une menace qui plane sur l’intégrité physique de l’Etat dont ils ont la charge. Rarement un peuple n’a fait preuve de tant d’apathie - comme tétanisé – face à l’inertie et l’incompétence de ses gouvernants. Sous d’autres cieux, un soulèvement populaire aurait déjà eu lieu. Au Congo démocratique : Rien! Clochardisée à dessein, la population congolaise a perdu tout sens critique et toute capacité de faire le départ entre l’acceptable et l’inacceptable. Le peuple congolais est réduit au rang d’observateur passif de son destin. Un destin pris en otage par d’autres nations.


Voilà bientôt quatre mois que les fameux mutins étiquetés CNDP - intégrés dans les Forces armées de RD Congo par la seule volonté de "Joseph Kabila" - ont décidé de pointer leurs armes en direction de leurs camarades «loyalistes». Les insurgés ont le signe particulier d’appartenir à une même communauté tribale : Tutsi. Le Congo en compte plusieurs centaines. La province du Nord Kivu qui sert de théâtre des opérations regroupe en son sein plusieurs ethnies autochtones. C’est le cas notamment de : Nandé, Nyanga, Hundé, Tembo et Hutu. 

Depuis le mois de mai dernier, le gouvernement du Premier ministre Augustin Matata Ponyo assure que tous les moyens seront mis à la disposition de l’armée nationale pour rétablir la paix et la sécurité dans cette partie du pays. Les propos du chef du gouvernement congolais n’étaient que de la forfanterie. Il est désormais clair que les «soldats» de «Joseph Kabila» ont trouvé plus forts qu’eux. Le soutien des troupes rwandaises aux mutins n’excuse rien. La réalité tragique est là : le Congo dit démocratique n’a pas d’armée capable de garantir l’inviolabilité du territoire national face aux invasions étrangères. C’est une lacune impardonnable. 

En mai 1997, les Zaïro-Congolais avaient applaudi les «libérateurs» lors de leur joyeuse entrée à Kinshasa sans se poser une question : Qui a libéré qui ? Pour la grande majorité de la population, «fatiguée» par 32 années de mobutisme, c’est un fils du pays qui a libéré l’ex-Zaïre de la dictature. Son nom : Laurent-Désiré Kabila. «C’est Kabila qui a fait venir les troupes rwandaises et ougandaises», entendait-on dire. «Il fallait inclure les Tutsi dans l’AFDL pour bénéficier de l’aide», déclarait l’intéressé lors de sa visite à Bruxelles en novembre 1998. En vérité, LD Kabila n’avait pas dit la vérité. Ce sont les régimes rwandais et ougandais qui l’avaient désigné porte-parole de l’AFDL, une pseudo-rébellion zaïroise qui a été conçue au Rwanda par les «services» rwandais. LD Kabila a été «recommandé» à Paul Kagame, alors vice-président et ministre de la Défense du Rwanda, par le président ougandais Yoweri Museveni. «Je n’ai jamais fait confiance à cet homme». Ainsi parlait Kagame de LD Kabila dans une interview à Jeune Afrique n°2179. 

Dans cet entretien, Kagame dira qu’en portant LD Kabila au pouvoir, il visait deux objectifs : traquer les «génocidaires» ayant trouvé asile dans l’ex-Zaïre ; réaliser un «investissement à long terme» par l’installation d’un «régime ami» à Kinshasa, censé ne pas menacer la sécurité du Rwanda. Plusieurs personnalités sorties du néant, tels des conquistadors, vont effectivement occuper des postes névralgiques dans ce pays rebaptisé, République démocratique du Congo. Déogratia Bugéra (secrétaire général de l’AFDL), le colonel James Kabarebe (chef d’état-major général de l’armée congolaise), Bizima Karaha (Affaires étrangères), Moïse Nyarugabo (secrétaire particulier du chef de l’Etat) etc. Tous les secteurs de la vie nationale ont été «infiltrés». Ce beau monde va se livrer à un travail de «démolition» des principaux attributs de l’Etat zaïrois : la Présidence de la République, l’armée, les services de sécurité, la diplomatie. Dieu seul sait ce que les archives de tous ces organismes publics sont devenus… 

Lassé par son rôle de «marionnette de luxe» et face à la grogne populaire, LD Kabila décide en juillet 1998 de rompre la «coopération militaire» de plus en plus envahissante avec ses mentors ougandais et rwandais. La suite est connue. D’autres «rébellions» vont voir le jour. Sortis par la grande porte, Kagame et Museveni vont revenir par la «fenêtre» à travers un nouvel homme lige. Un homme mystérieux. Un homme à plusieurs lieux de naissance (Hewa Bora II, Lulenge, Fizi, Mpiki…) et plusieurs identités. Il s’appelle officiellement «Joseph Kabila». Auparavant, il s’appelait Mtwale, Christopher, Hyppolite, Kanambe. L’homme a fait son service militaire dans l’armée tanzanienne. Lors de la guerre de l’AFDL, il a foulé le sol zaïrois en tant que chauffeur et bras droit du chef des opérations militaires, le colonel James Kabarebe qui n’est autre que l’actuel ministre rwandais de la Défense. Il va sans dire que « Joseph » a appartenu à l’ex-APR (Armée patriotique rwandaise). Selon ses propres dires, il a évolué dans les maquis du Ruwenzori en Ouganda. 

Cet étrange parcours n’a suscité que peu d’interrogations. Le 26 janvier 2001, «Joseph» est propulsé à la tête de l’Etat congolais. A en croire des «kabilistes historiques», c’était en exécution du «testament» laissé par le «Mzee». Jeannot Mwenze Kongolo et Abdoulaye Yerodia Ndombasi devraient clarifier l’opinion. Le «promu» allègue qu’il a été désigné suite à un «vote secret» au sein du gouvernement. Quels sont les critères qui ont été pris en compte ? Mystère. Un mystère qui s’est épaissi par les atermoiements du nouveau chef de l’Etat à publier son «CV» notamment sur le site Internet de la Présidence de la République. La note biographique publiée en 2004 était truffée d’inexactitudes voire des contrevérités. 

Lors des travaux du dialogue inter congolais en 2002, «Joseph» est reconduit au sommet de l’Etat. Le successeur de Mzee s’est illustré par une volonté inébranlable de « liquider » ce qui restait de l’armée zaïroise. On ne compte pas les rapts, arrestations, détentions arbitraires et exécutions extrajudiciaires dans les rangs des Faz. Près de 1.500 militaires sont détenus sans inculpation ni jugement à Makala. Tous ceux des journalistes ou militants des droits de l’Homme qui cherchaient à percer le secret sur les origines du «raïs» ont été intimidés ou «éliminés». Au fil du temps, l’opinion congolaise a commencé à se poser une question. La question de savoir si le très mystérieux «Joseph» n’a pas reçu la mission de «terminer» le «travail» commencé par les Rwandais et Ougandais. De 1998 à 2003, le Rwanda de Paul Kagame et l’Ouganda de Yoweri Museveni ont essaimé des milices armées non seulement dans les deux provinces du Kivu mais aussi dans le district de l’Ituri (Province Orientale). Les chefs miliciens Thomas Lubanga et Bosco Ntaganda sont des purs produits de l’occupation de ces régions. 

En 2006, le candidat à l’élection présidentielle "Joseph Kabila" n’avait qu’un passeport…congolais en guise de pièce d’identité. Et ce, en lieu et place d’un jugement supplétif. Et pour cause, son lieu de naissance reste controversé. Il aurait vu le jour au lieu dit «Hewa Bora II». Une localité qui n’a pas d’existence légale et qu’on ne peut même pas situer sur une carte du Congo. Lors de la campagne électorale, sous prétexte de faire l’éloge de la «congolité», les adversaires du «président sortant» devaient aborder tous les thèmes sauf ceux relatifs au parcours ainsi qu’aux origines de ce dernier. La thèse a été défendue le plus sérieusement du monde par le ministre belge des Affaires étrangères de l’époque, le libéral francophone Louis Michel. Selon lui, parler des origines de "Joseph" équivaut à de la "xénophobie". Est-ce un aveu implicite? 

En onze années d’exercice du pouvoir d’Etat, «Joseph Kabila» a eu l’occasion d’«éloigner» ses adversaires les plus coriaces – c’est le cas de Jean-Pierre Bemba – sans oublier toutes les personnalités politiques pouvant lui faire ombrage. C’est le cas de tous ces «kabilistes» restés «fidèles» à la «pensée politique» de LD Kabila : Mwenze Kongolo, Gaëtan Kakudji (décédé), She Léonard Okitundu, Yerodia Abdoulaye Ndombasi, Eddy Kapend (en prison), Raphaël Ghenda, Eddy Angulu etc. Et pourquoi pas Vital Kamerhe et autre Mutombo Tshibal? 

Depuis sa «victoire» en 2006, «Joseph» exerce un pouvoir solitaire. Sans contradicteurs. L’homme s’est fait une clientèle politique. Après la présidentielle du 28 novembre 2011, l’homme s’est entouré des hommes et femmes politiques sans envergure. Des individus qui lui doivent leur ascension sociale. Cela est vrai non seulement pour le gouvernement mais aussi pour l’Assemblée nationale. La corruption. La presse congolaise n’est pas épargnée. Elle est divisée en pro et anti-Kabila. Pire, l’église catholique ne fait pas non plus exception. Elle est secouée par des clivages ethnico-financiers. 

Quatre mois après le déclenchement de la mutinerie des éléments du CNDP, la société congolaise est comme paralysée. Elle ne sait que faire face au gâchis provoqué par sa naïveté. La naïveté d’avoir cru en mai 1997 que des "mercenaires" venus du Rwanda et de l’Ouganda allaient «libérer» les captifs de la «dictature mobutiste» et rentrer chez eux. Hélas non ! Ils ont infiltrés toutes les institutions nationales. Les «libérateurs» se sont mués en oppresseurs. 

En ce mois de juillet 2012 finissant, le Congo est un pays paralysé et tiraillé. Il est paralysé par un "chef d’Etat" félon qui s’est muré dans un silence étrange depuis quatre mois alors qu’il s’est arrogé tous les pouvoirs. Le pays est paralysé du fait d’un gouvernement incompétent et qui manque de l’audace. Le Congo est tiraillé entre deux camps qui s’observent. Il y a d’un côté, tous ces "mangecrates" qui doivent leur carrière politique et les avantages y afférents à "Joseph". Pour eux, celui-ci est toujours "l’homme de la situation". Qui oserait scier la branche sur laquelle il est assis ? De l’autre, il y a la grande majorité des Congolais qui veut le Changement. Un Changement qui passe par l’éviction de "Joseph Kabila", qualifié unaniment de traître à la cause nationale. Il s’agit, pour la masse, de refermer ce chapitre douloureux de l’histoire du Congo. Une histoire avec un petit "h". Et de couper définitivement le cordon ombilical rattachant le pays aux avatars de l’AFDL, du RCD, du CNDP. Les deux camps antagonistes s’observent. Qui dégainera le premier ? 
Baudouin Amba Wetshi

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