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vendredi 17 août 2012

Un voyage à hauts risques pour Didier Reynders

Le Carnet de Colette Braeckman 
17/08/2012 

Lors de son premier séjour à Kinshasa, en mars dernier, le Ministre des Affaires étrangères Didier Reynders avait exprimé son intention de découvrir d’autres facettes de la réalité congolaise et de profiter de la trêve estivale pour se rendre à l’Est du pays. Ce projet, conçu de longue date, est aujourd’hui marqué du sceau de l’urgence : les militaires mutins du M23 ne se trouvent qu’à une vingtaine de kilomètres de Goma, la capitale du Nord Kivu. Plus au nord, ils occupent la ville de Rutshuru où ils ont installé une nouvelle administration et frappent de lourdes taxes les convois de vivres qui se dirigent vers Goma, provoquant des hausses des prix spectaculaires. Appuyées par les casques bleus de la Mission des Nations unies au Congo, les forces gouvernementales tentent de barrer l’accès à Goma mais d’autres bastions du Nord Kivu pourraient tomber, comme le Masisi où vivent de nombreux Tutsis congolais. Les combats et l’insécurité ont entraîné le déplacement de plus de 250.000 personnes, qui, ayant abandonné leurs champs et leurs cultures, se retrouvent dépendantes de l’aide humanitaire : cette réalité dramatique, marquée par le retour de la guerre et des violences, sera au cœur de la mission du ministre Reynders. Ce dernier, qui s’est jusqu’à présent abstenu de prendre position nettement, entend écouter toutes les parties et terminera donc son périple par deux jours à Kigali, où il rencontrera son homologue la ministre des affaires étrangères Louise Mushikwabo, qui lui dira une nouvelle fois que le Rwanda n’a pas soutenu les mutins « congolais ».


Entamant sa visite à Kinshasa, M. Reynders aura plusieurs contacts classiques : le ministre des Affaires étrangères Raymond Tshibanda, le président de l’Assemblée nationale Aubin Minaku et une audience avec le président Kabila devrait, en principe, clôturer le séjour dans la capitale. La guerre à l’Est ne sera pas le seul sujet abordé : il sera aussi question du prochain sommet de la francophonie, et, en sa qualité d’ancien ministre des Finances, M. Reynders s’intéressera aussi au climat des affaires. En effet, si, en termes macro économiques, Bruxelles juge encourageante la situation du Congo où le taux de croissance atteint les 8%, reste à savoir si les investisseurs belges se sentent encouragés et surtout si la population partage les fruits du redressement. Au Katanga, le ministre visitera les installations de la nouvelle compagnie « Korongo », dans laquelle le Belge Georges Forrest a une participation importante et il découvrira l’ampleur du projet minier Tenke Fungurume, longtemps contesté mais qui a désormais trouvé son rythme de croisière. 

S’il examinera quelques dossiers bilatéraux et s’informera du devenir du processus électoral et de la situation des droits de l’homme, Didier Reynders, à Bukavu et surtout à Goma, sera confronté à la réalité de plusieurs guerres. Car outre les mutins tutsis du M23, plusieurs groupes armés ont repris du service en arrière de la ligne de front, multipliant les violences contre les civils et surtout les femmes. 

C’est nourri de témoignages recueillis sur le terrain, d’entretiens avec des acteurs locaux et des responsables de la Monusco, que le ministre prendra la route de Kigali après avoir visité un centre d’accueil pour rapatriés. 

Dans la capitale rwandaise, il sera précédé d’une réputation de « modéré ». En effet, alors que plusieurs pays européens, dont les Pays Bas, la Suède, la Grande Bretagne ont suspendu leur aide au Rwanda à la suite des rapports dénonçant le soutien apporté aux mutins par Kigali, la Belgique jusqu’à présent, s’est contentée d’écouter les arguments développés de part et d’autre et de considérer comme positif le fait que Kigali ait longuement répondu au rapport des experts de l’ONU. Les Congolais ont pris note de cette position « morale » du ministre mais ils diront sans doute à M. Reynders qu’en diplomatie, la morale ne suffit pas, que des sanctions concrètes doivent frapper ceux qui ne respectent pas les règles du jeu et que la Belgique, qui accorde au Rwanda 160 millions d’euros sur trois ans, ne manque pas de moyens de pression. Et les Rwandais, pour leur part, ne manqueront pas d’évoquer plusieurs dossiers bilatéraux, comme le blocage des comptes de l’ambassade ou les agressions dont ont été victimes des ressortissants rwandais vivant dans l’ancienne métropole. Bref, les sujets chauds ne manqueront pas…

Vers Goma dans l’étau de la guerre
Si M. Reynders doit connaître au Kivu quelques heures de répit, ce sera lors de l’escale qu’il fera sur l’île d’Idjui, entre Goma et Bukavu où il visitera un hôpital géré par l’Ordre de Malte. Car au Nord comme au Sud Kivu, il sera confronté à la réalité de la guerre, qu’elle soit ouverte dans le cas de la mutinerie du M23 ou cachée dans le cas des nombreux mouvements qui ont repris les armes, semant la terreur dans les campagnes et sapant chaque jour un peu plus l’autorité de Kinshasa dans l’Est du pays. Au Sud Kivu en effet, où l’armée a dégarni ses effectifs pour se concentrer autour de Goma les massacres de civils se multiplient et la population craint un coup de force inattendu. Dans le Nord Kivu, l’étau se resserre autour de Goma : les rebelles sont à 20 km de la ville et contrôlent les voies d’accès depuis l’Ouganda et les centres d’approvisionnement agricoles tandis que le porte parole du gouverneur, M. Kyaviro, a dénoncé de nouveaux renforts rwandais mais aussi ougandais qui continuent à venir prêter main forte aux mutins qui poursuivent les recrutements forcés. Même si le front n’a pas bougé depuis plusieurs jours, les rebelles montent en puissance, ils arborent de nouveaux équipements, des radio motorola, des voitures 4×4 et se vantent recevoir des salaires supérieurs à ceux des soldats gouvernementaux ! Face à ce renforcement militaire, les réunions diplomatiques régionales ressemblent à … une danse au dessous des volcans et l’idée d’une « force neutre » d’interposition, avancée par la diplomatie congolaise, ne réunit guère de consensus, Kigali s’opposant au déploiement de troupes originaires des pays d’Afrique australe et de l’Angola tandis que l’opinion congolaise n’arrive pas à comprendre pourquoi le Rwanda, considéré comme l’agresseur, pourrait déployer sur la frontière des troupes considérées comme neutres

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