13/10/2012
Mbote, en lingala veut dire bonjour. Le lingala est la langue parlée à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo et dans plusieurs autres villes du pays. C’est par Mbote, une salutation qui passe aussi pour un accueil, lorsqu’on a des invités, que Kinshasa reçoit ses hôtes au XIVe sommet de la Francophonie qui s’y déroule du 12 au 14 octobre.
C’est le temps de la Francophonie dans la capitale congolaise. On rêve et ne parle que de cet évènement. Le centre-ville de la capitale de la République démocratique du Congo, principalement dans la commune de la Gombe, la venue du XIVe sommet de la Francophonie a apporté une certaine fraîcheur. Les rues sont propres, l’on balaie matin et soir.
C’est triste parce que l’on balaie et ne nettoie que là où c’est déjà propre, observe Tytyna, congolaise dans la trentaine. En plus, ils ont mobilisé plus d’une centaine de personnes seulement pour la propreté du centre-ville alors que les autres quartiers restent sales». «Que veut-t-on cacher ou faire semblant de montrer? s’interroge un internaute. Malgré tout, Mbote!
Même les centaines de malades mentaux que compte le centre-ville ont mystérieusement disparu. Un miracle à la congolaise, peut-on croire. Et les enfants de la rue qui vivent à Gombe eux aussi se sont fondus dans le décor de la Francophonie. L’on croirait vivre dans une autre ville. La métamorphose a été trop rapide. Certaines personnes se mettent à rêver.
«Je vous assure que si on organise encore le sommet de la Francophonie l’année prochaine, Kinshasa deviendra aussi belle que Johannesburg», confie Alexandre sur facebook. L’on parle déjà des zones francophonisées. Les francophonisées sont propres alors que dans les zones non francophonisées, les habitants n’ont que les pleurs, la misère et vivent dans la crasse.
Dans cette ville où la religion est présente un peu partout, les sceptiques trouvent des références dans la Bible pour parler de l’après Francophonie. Lorsqu’on chasse les démons, ils reviennent au centuple. Attendons voir l’après Francophonie, prévient un observateur.
Dans l’élan de la Francophonie, puisque ce le sujet à la Une de l’actualité à Kinshasa et sur toutes les bouches, les conséquences de certaines mesures sécuritaires posent plus de problèmes qu’autre chose. «L’avenue Kabinda est fermée à son croisement avec l’avenue des huileries. Les vendeuses de pain victoire n’ont pas pu s’approvisionner ce matin, interdites d’accès à leur site. N’attendez pas du pain victoire ce matin. Francophonie ou franco-tracasserie?» questionne un autre internaute. Il ne reste plus qu’on nous demande de ne plus respirer pendant ce sommet, soupire Mathilde.
Equation Francophonie
Pour faciliter la circulation des invités de marque et leur en mettre plein les yeux, les peu de routes que compte la ville de Kinshasa sont interdites de circulation à certaines heures de la journée et pendant la durée du sommet de la Francophonie.
«Si au moins tous ces hôtes étrangers savaient que dans Kinshasa, il n’y a pas des routes de secours ou raccourcis, ils auraient interdit au pouvoir en place d’interrompre l’accès aux populations kinoises et étrangères. Rien ne sert de tromper la vigilance des étrangers ou voiler l’image de Kinshasa, car tous ces étrangers savent que Kinshasa souffre, embouteillages monstres au quotidien, décrypte Francis. Qu’ils nous laissent circuler tranquillement chez nous, que cette franco-folie des dépenses aillent ailleurs pour que nous puissions tourner nos regards dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu où nos sœurs, mères et frères meurent tragiquement et sont violées».
Pour Francis, il ne faut même pas dire Mbote en pareille circonstance. Au lieu de la fête, l’équation de la Francophonie se résume en: routes bloquées à la circulation en plus marche à pied faute de transport et des bouchons. Le résultat, comme il faut s’y attendre, égale cacophonie!
«Souriez, vous êtes à Kinshasa… Mbote!»,
Jacques Matand
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