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vendredi 28 décembre 2012

Aux Philippines, l'essor de l'huile de palme divise les indigènes

LE MONDE 
28.12.2012 
Par Gilles van Kote

Palmiers à huile. | AFP/TENGKU BAHAR
REPORTAGE. Une trouée dans le brouillard matinal laisse apparaître, en cette fin de novembre, un paysage montagneux quadrillé de points verts à l'espacement régulier, typique des plantations de palmiers à huile. Au pied des arbres, la végétation brûlée trahit l'usage d'herbicides.


La plantation de palmiers à huile, créée en 2005 par Nakeen, filiale du groupe philippin A. Brown, est de taille très modeste (200 ha), mais a suffi à rompre certains équilibres dans cette région isolée du nord de Mindanao, la grande île du sud des Philippines, frappée début décembre par le typhon Bopha. 

"Il n'y a plus d'unité dans la population", se désole Brando Pantaon, 29 ans, habitant de la commune de Hagpa et représentant d'une association catholique qui aide les opposants à la plantation à tenter de faire valoir leurs droits. La région est majoritairement habitée par des Higaonons, l'un des nombreux peuples indigènes du pays. 

En 2008, les Higaonons de Hagpa ont obtenu un certificat de domaine ancestral couvrant 14 000 ha de leur territoire, en application de la loi sur les peuples indigènes. Une victoire qui ne les met pas à l'abri des convoitises. Nakeen a annoncé qu'il avait des projets d'agrandissement pour son exploitation, qui empiète déjà sur le domaine ancestral, et des représentants du groupe japonais Secura sont venus parler aux habitants d'un projet de culture d'herbe à éléphant pour produire du biocarburant. 

MINDANAO FUTURE "CAPITALE DE L'HUILE DE PALME" ? 
"Nous sommes à un tournant de notre histoire", assure Brando Pantaon, à quelques mètres du terrain de basket de Lamingan, autour duquel les jeunes du village se sont rassemblés dans la fraîcheur du soir. A Lamingan, on cultivait le café, le manioc et l'abaca, un bananier dont on tire une fibre à tresser. 

L'arrivée de Nakeen et du palmier à huile a divisé la population. Avec le soutien des autorités locales, qui veulent faire de la région "la capitale de l'huile de palme" à Mindanao, l'entreprise a proposé aux habitants disposés à louer leurs terres de leur verser entre 5 000 pesos et 8 000 pesos (92 euros à 147 euros) par an et par hectare sur une durée de vingt-cinq ans. Ceux qui ont accepté ont le droit de travailler sur la plantation ou d'y faire travailler un membre de leur famille pour un salaire journalier de 200 pesos (3,68 euros). 

Mère de huit enfants, Flora Suday, 56 ans, est de ceux qui ont loué leurs terres à Nakeen. "Ça a amélioré ma vie, assure-t-elle. Je gagne maintenant assez d'argent pour nourrir et vêtir ma famille et je ne crains plus les mauvaises récoltes, comme du temps où je cultivais le café à mon compte." 

Le Forum alternatif pour la recherche à Mindanao (Afrim), une association philippine, affirme que ces contrats de location "transforment les agriculteurs en salariés agricoles" et que "les emplois ne sont disponibles que pour une minorité et à un salaire inférieur au salaire minimum". 

Selon les opposants à la plantation, seulement deux des treize datu, les chefs de clan, étaient favorables à l'exploitation du palmier à huile sur les terres du village. "Ils ont signé le contrat à l'insu du reste du conseil du village, affirme Brando Pantaon. Mais, chez nous, une fois que le chef a parlé, plus personne ne peut contester sa décision." Parmi les deux datu favorables au projet figurait le plus ancien, et à ce titre le plus respecté, qui est mort en août. Aujourd'hui, le village bruisse de rumeurs sur la corruption des deux chefs par Nakeen. "Quand le plus ancien des datu est tombé malade, la société a envoyé un hélicoptère le chercher, assure Brando Pantaon. Elle avait aussi promis de construire des écoles et des centres de santé, mais n'a rien fait. Elle finance juste les études de quelques jeunes du village".

EAUX ET RIZIÈRES INFECTÉES PAR LES PRODUITS CHIMIQUES
Pour Flora Suday, les dissensions sont à mettre sur le compte de "la jalousie". "Ce que veulent les gens d'ici, c'est avoir les moyens d'envoyer leurs enfants au collège à Malaybalay ", dit-elle tout en regrettant que quelques villageois aient utilisé l'argent reçu de Nakeen pour s'acheter des motos, dont ils ont aujourd'hui du mal à honorer les traites. 

Si la plantation de palmiers à huile à la place d'une forêt déjà exploitée n'est pas considérée aux Philippines comme de la déforestation, l'impact environnemental n'est pas anodin. "L'utilisation de produits chimiques a provoqué un problème de qualité des eaux, déclare Brando Pantaon. Les gens ressentent des démangeaisons quand ils se lavent, et les rizières situées en contrebas sont affectées." Les investissements du groupe A. Brown dans l'huile de palme sont sous surveillance. Une mission internationale menée par des ONG au sujet d'un autre projet du groupe philippin dans le nord de Mindanao a conclu, en juin, à l'illégalité des contrats de concession de terres et à des violations des droits de l'homme. Le 3 octobre, un des principaux opposants higaonons au projet, Gilbert Paborada, a été abattu de plusieurs balles.

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