08/12/2012
Une patrouille l'armée ougandaise dans la jungle sur les traces
des rebelles de la LRA, en avril 2012.
AFP /STRINGER
L’Armée de résistance du seigneur (LRA) existe depuis plus de 20 ans en Ouganda, et ses quelques centaines voire milliers de combattants sont toujours considérés comme l’un des groupes les plus brutaux au monde. Son champ d’action ne concerne même plus l’Ouganda, mais une zone grande comme la France traversant les frontières de la RDC, du Soudan du Sud et de la République centrafricaine. En novembre 2011, la LRA a été formellement désignée par l’Union Africaine (UA) comme un groupe terroriste, qui a ainsi coordonné une opération conjointe aux pays concernés pour l’éliminer. Un an plus tard, le bilan esquissé à Addis Abeba lors d’une conférence sur le sujet est mitigé.
Autorisée et non mandatée, donc financée par l’UA, la mission pour éliminer l’Armée de résistance du seigneur n’a pas encore atteint son objectif. De nombreux combattants se sont certes rendus, le groupe semble désorganisé et ne peut plus utiliser les moyens de communication modernes, à cause de la surveillance américaine.
Pour Alléluia Luli, de l’institut Force Security Studies, le pur banditisme persiste : « A cause de problèmes diplomatiques, logistiques, financiers ou opérationnels, les résultats de l’opération n’ont pas été à la hauteur des espérances initiales. Aujourd’hui, ce n’est plus seulement un problème pour l’Ouganda, mais une crise régionale, et qui n’a rien de religieuse comme le groupe a pu le dire au début. Ils ont totalement perdu le soutien de la population du nord de l’Ouganda ».
Le pays n’a d’ailleurs plus été touché depuis 2008. Ce sont désormais les populations du Soudan du Sud, de la République centrafricaine et de la RDC, qui sont victimes des exactions, vols, viols, enlèvements ou enrôlements d’enfants soldats.
Le père Sugulé Kongo Yongala assure, par exemple, que les populations congolaises n’ont senti aucune différence cette année. Il dénonce la faiblesse de l’Etat et son peu d’entrain à participer activement à l’opération, alors que la sauvagerie de l’Armée de résistance du seigneur est unanimement condamnée dans la région.
« Nous avons vu sur le terrain que le gouvernement a beaucoup de problèmes comme le M23. L es ONG internationales veulent aussi quitter l’endroit, alors que les attaques de la LRA n’ont jamais fini ».
Financé en grande partie grâce à divers trafics comme l’ivoire ou la drogue, le groupe profite d’un manque de coordination des pays engagés.
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