25/02/2013
Les soldats de la Monusco en RDC. AFP PHOTO/PHIL MOORE |
Onze pays africains ont signé le 24 février à Addis-Abeba aux côtés du secrétaire général de l'oNU, Ban Ki-moon. Parmi les signataires, la RDC, le Rwanda, l'Ouganda et l'Afrique du Sud.
Le texte interdit tout soutien extérieur aux rebelles. Il mentionne aussi les réformes attendues de Kinshasa pour rétablir des institutions dans l'Est. Un accord destiné à ramener la paix dans l'est de la République démocratique du Congo. Enfin, l'accord appelle à une nouvelle stratégie de l'ONU en RDC. L'Organisation veut créer une force spéciale au mandat plus offensif pour lutter que les traditionnels casques bleus contre les rebelles.
Avec le correspondant de RFI à New York Karim Lebhour
Cette force spéciale baptisée Brigade d’intervention n’est pas explicitement mentionnée dans le texte de l’accord, mais elle est bien au cœur de la nouvelle stratégie de l’ONU en RDC. L’ONU agit donc deux temps : un accord diplomatique pour couper les soutiens extérieurs des groupes armés dans l’Est du Congo et un renforcement militaire pour les neutraliser.
Il ne s’agit plus seulement de faire du maintien de la paix comme le font déjà les 17.000 casques bleus présent en RDC et qui sont régulièrement accusés d’être inefficaces, mais de combattre directement les groupes armés, à commencer par les rebelles du M23. Cette brigade aura un mandat très offensif. Au siège de l’ONU, à New York, on parle « d’imposition de la paix ».
Cette force doit être autorisée par le Conseil de sécurité dans les semaines qui viennent. Tous les détails ne seront pas connus. On sait que la Brigade d’intervention se composera d’environ 2 500 hommes. L’Afrique du Sud et la Tanzanie ont promis de fournir des soldats. Ils seront appuyés par des hélicoptères de combat et des drones de surveillance.
Réactions partagées
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, présent à la cérémonie de signature, a salué cet accord tout en soulignant « qu'il ne s'agissait que du début d'une approche globale qui nécessitera un engagement soutenu » de la part de la communauté internationale. C'est aussi l'opinion de l'Afrique du Sud, qui est signataire de l'accord d'Addis et prête à contribuer à la future brigade d'intervention.
Mac Maharaj
Porte-parole de la présidence sud-africaine
C'est un instrument qui montre à la RDC et à ses voisins le chemin à suivre pour sortir le Congo des guerres récurrentes. La réussite de ce processus dépend bien sûr de l'engagement de toutes les parties.
Pour sa part , le président congolais Joseph Kabila s'est engagé à « respecter les obligations » comprises dans l'accord. Mais un collectif d'ONG congolaises et internationales est plus sceptique, notamment sur la révision du mandat de la Monusco, ouvrant la voie à la création d'une brigade d'intervention spécifique. Parmi elles, l'ONG Soprop, Solidarité pour la promotion sociale et la paix. Arnold Djuma est son représentant à Goma, dans l'est de la RDC, particulièrement touchée par l'instabilité s'en explique.
Arnold Djuma
Représentant à Goma de l'ONG Soprop
Cette brigade d'intervention est une bonne chose si elle vient pour imposer la paix. Si c'est pour observer, cela ne changera pas grand-chose.
Sur le terrain
Des tirs nourris ont été entendus le 24 février à Rutshuru-centre, au Nord-Kivu, dans une zone contrôlée par la rébellion du M23. Selon des témoins joints sur place, ils ont duré une demi-heure. Le porte-parole du M23 ainsi que son chef politique, Jean-Marie Runiga, joints par RFI affirment qu'il s'agissait d'une attaque de rebelles hutus rwandais des FDLR, Forces démocratiques de libération du Rwanda, qui se sont ensuite dispersés dans le parc des Virunga. Pas de bilan à l'heure actuelle.
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