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vendredi 5 juillet 2013

L'édition célèbre le centenaire du poète rebelle

RFI 
25/06/2013 
Par Tirthankar Chanda 

Aimé Césaire en 2006, avec Kora Véron,
l'auteur des Ecrits de Césaire,
une Biobibliographie commentée
DR
 
A l’occasion du Centenaire de la naissance d’Aimé Césaire, le grand poète martiniquais disparu il y a cinq ans, de nombreuses manifestations ont lieu tout au long de cette année. Colloques et publications célèbrent l’œuvre du poète qui jouit d’une reconnaissance universelle. 

2013 a été décrété l’année Césaire. Aimé Césaire qui s’est éteint en 2008, aurait eu cent ans cette année. L’homme qui chanta la négritude est né le 26 juin 1913, à Basse-Pointe, au nord de la Martinique. Issu d’une famille de classe moyenne antillaise (son père était comptable et sa mère couturière), Césaire a grandi dans son île natale caribéenne avant de venir poursuivre ses études à Paris où il va se nourrir de la pensée humaniste et s’inventer poète et pourfendeur de l’ordre colonial. Ses écrits - poésie, théâtre et essais - s’inspirent de la modernité d’un Baudelaire et d’un Rimbaud, et chantent les heurs et malheurs de l’homme noir, aliéné par de longs siècles de servitude.


L’ami des surréalistes et des communistes 
Césaire fut l’ami des surréalistes et des communistes, participa à la décolonisation des terres et des esprits, avant de s’engager corps et âme dans le développement politique et social de sa terre natale. Elu député de la Martinique au sortir de la Seconde-Guerre mondiale, puis maire de Fort-de-France, l'homme fut un combattant total, qui a su mettre son action politique et poétique au service de l’« utopie », qui est le fondement et l’horizon indépassable de sa pensée. 

L’œuvre littéraire de Césaire qui commence par l’emblématique Cahier d’un retour au pays natal, publié pour la première fois en 1939. Il a écrit de poésie, du théâtre, mais aussi des essais. Cette oeuvre qui se caractérise d'une part par la lucidité de la réflexion politique qui la porte et par sa force poétique d'autre part, a eu un retentissement mondial à cause de ses thèmes universels de liberté, de quête et de réinvention de soi au temps d’impérialisme finissant. Elle a été traduite dans de nombreuses langues. 

Le Centenaire de la naissance de Césaire suscite des célébrations dans le monde entier depuis le début de l’année. Pour mieux faire connaître l’homme et son œuvre, ses admirateurs du poète organisent des colloques, des expositions et autres manifestations culturelles. Après Dakar où s'est déroulé en mars dernier le symposium proposé par l’Organisation internationale de la Francophonie à Dakar (Sénégal) en mars, c’est l’île natale du poète qui va accueillir un grand colloque sur le thème de « Aimé Césaire : œuvre et héritage ». Cette rencontre internationale se déroulera du 24 au 28 mars, et accueillera des intervenants du monde entier, dont le grand poète de Sainte-Lucie Derek Walcott, prix Nobel de littérature 1993. Une exposition de photos et d’arts plastiques multi-sites consacrée au Grand cri nègre » accompagnera les débats martiniquais, placés sous les signes de la mémoire et de l’héritage. 

L’année Césaire sera ponctuée par un dernier grand événement : le prestigieux colloque de Cerisy, organisé sous la houlette d’Anne-Douaire Banny et le biographe de Césaire, Romuald Fonkoua. Ce colloque réunira spécialistes et « nouvelles pousses », doctorantes et doctorants qui, espèrent les organisateurs, permettront d’éclairer d’une lumière nouvelle la pensée du poète rebelle. 

Des maux aux mots 
A moitié consumée, l’année du Centenaire d’Aimé Césaire s’avère déjà riche en publications. Citons au hasard : Aimé Césaire, frère volcan, de Daniel Maximin, Aimé Césaire. Liturgie et poésie charnelle sous la signature d’André Lucrèce, Aimé Césaire et le PCF, de l’engagement à la rupture, par David Alliot. Témoignage, essai littéraire et biographie. Lilian Kesteloot, la grande spécialiste de l’œuvre d’Aimé Césaire, propose pour sa part des lectures critiques de Ferrements et Moi, laminaire, deux recueils de poésie de Césaire un peu oubliés du grand public. Ces études s'intitulent : Du fond d’un pays de silence, édition critique de Ferrements et Introduction à Moi, laminaire… d’Aimé Césaire. 

En matière de nouvelles publications, l’événement a été créé cette année par la parution d’une biobibliographie commentée intitulée simplement Les Ecrits d’Aimé Césaire. Cet ouvrage, qui établit avec rigueur et minutie le parcours littéraire et politique du poète, est destiné à devenir l’outil de travail indispensable de tout chercheur dans le champ césairien. Leurs auteurs sont Thomas A. Hale, professeur de littérature africaine, française et comparée aux Etats-Unis, et Kora Véron, professeur de lettres à Paris. C’est cette dernière qui est la véritable cheville ouvrière de cette somme monumentale de 900 pages en 2 volumes, comportant 1025 notices et 565 éléments contextuels. 

Kora Véron qui aime se définir comme « chercheur indépendant », a travaillé pendant sept ans dans les bibliothèques spécialisées à Paris, mais aussi en Martinique où, grâce au parrainage de Césaire en personne qu’elle connut de près pendant ses dernières années, elle a pu accéder à des archives privées. En fournissant aux lecteurs les éléments matériels et historiques nécessaires à la compréhension de la complexe œuvre, cette biobibliographie commentée, impressionnante d’érudition, répond, comme l’ont expliqué leurs auteurs dans leur préface, à la grande inquiétude de Césaire d’avoir été et d’être mal-compris. 

L'ouvrage se terminent en citant l’épitaphe gravée sur le tombeau du poète au cimetière de la Joyau, dans les hauteurs de Fort-de-France : « la pression atmosphérique ou plutôt historique/agrandit démesurément mes maux/même si elle rend somptueux certains de mes mots… ». Il est raisonnable de penser que les futurs chercheurs remercieront le duo Véron et Hale d’avoir su si bien baliser le chemin escarpé qui mène des maux aux mots « somptueux » du poète. 

TROIS QUESTIONS À ... KORA VÉRON 
Votre biobibliographie d’Aimé Césaire est un somme de références, à destination des universitaires et des spécialistes essentiellement. 
Pas seulement. S’il est vrai que le premier objectif de ce travail était de proposer des informations fiables aux chercheurs césairiens qui ont souffert du flou qui a longtemps caractérisé ce champs d’études, les clarifications que nous apportons peuvent intéresser aussi le grand public. Par exemple, de nombreuses erreurs se sont glissées jusques dans la chronologie de la vie de Césaire. Je pense à la légende tenace selon laquelle Césaire aurait rencontré Senghor sur les bancs du lycée Louis-le-Grand. En allant vérifier la date dans les registres de l’école, j’ai constaté que Senghor avait déjà quitté Louis-le-Grand en juillet 1931, lorsque Césaire a débarqué à Paris trois mois plus tard, en octobre, plus précisément. Matériellement, le duo n’aurait pas pu se rencontrer sur les bancs du lycée ! C’est un détail qui intéresse aussi le grand public. 

Qu’avez-vous appris sur Césaire en écrivant ce livre ? 
J’ai été frappé par l’extraordinaire cohérence entre l’homme, son action politique et sa poésie. La culture est l’élément majeur de la désaliénation coloniale, c’est le point de départ de l’oeuvre poétique de Césaire. Cette prise de conscience est aussi ce qui a motivé son action politique, sans oublier pour autant que la désaliénation culturelle passe par le développement économique. D’où l’acharnement de Césaire pour arracher la population martiniquaise à l’immense pauvreté qui était son lot. Je crois qu’il aimait véritablement son peuple. 

Et en ce qui concerne son œuvre ? 
C’est une œuvre profondément enracinée dans le terroir martiniquais. C’est de là que la poésie de Césaire prend son envol, pour embrasser l’universel. (Propos recueillis par T. Chanda) 

Quelques parutions du Centenaire d'Aimé Césaire
Le communisme est à l’ordre du jour. Aimé Césaire et le PCF, de l’engagement à la rupture (1935-1957), par David Alliot. Ed. Pierre-Guillaume de Roux. 383 pages. 26,90 euros. 
Aimé Césaire, liturgie et poésie charnelle, par André Lucrèce. Ed. L’Harmattan. 104 pages. 11,40 euros 
Aimé Césaire, frère volcan, par Daniel Maximin. Le Seuil. 271 pages. 18 euros. 
Du fond d’un pays de silence… Edition critique de Ferrements, par Lilyan Kesteloot, René Hénane et M. Souley Ba. Orizons. 329 pages. 30 euros. 
Introduction à Moi, laminaire d’Aimé Césaire, par Lilyan Kesteloot, René Hénane, M. Souley Ba. L’Harmattan. 275 pages. 29 euros. 
Les Ecrits d’Aimé Césaire. Biobibliographie commentée par Kora Véron et Thomas A. Hale. Ed. Honoré Champion, coll. « Poétiques et esthétiques ». 888 pages. 120 euros.

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