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jeudi 17 octobre 2013

Bikoro, au bord du Lac Tumba

"Le Zaïre Aujourd'hui"
Editions Jeune Afrique 1975. 


Merci à Guy Volckaert d'avoir trouvé ce texte et de m'autoriser à vous le faire partager

Photo Alain Beguin
2012
C'est un modeste chef-lieu de zone de 1 200 habitants, mais il est bâti sur la rive Est du lac Tumba (500 km2), large nappe d'eau verte surgie on ne sait comment au milieu de l'épaisse forêt équatoriale.

Mais plus que le site lui-même, la route qui conduit au lac captive l'attention. Une route latéritique de 132 kilomètres qui s'enfonce littéralement dans une des forêts les plus insolentes de vitalité qui soient. 


A la sortie de Mbandaka, la route débouche sur le village de pêcheurs de Bolenge. Son marché aux poissons établi en bordure du fleuve vaut une halte. Des piroguiers, torse nu, y accostent à coups de rames en fredonnant des mélodies indéchiffrables. Ils débarquent leurs poissons dans de grands paniers que les clients massés sur la rive s'arrachent au milieu des cris, des apostrophes et des gesticulations. Vaine bousculade, puisque la pêche, ici très variée, est toujours miraculeuse et que tout le monde finit par être servi. 

Il faut pourtant quitter Bolenge pour s'enfoncer vers l'est dans la forêt, au milieu des arbres géants, protégés par une inextricable haie d'arbustes et de lianes. La route de latérite, tantôt rouge, tantôt noire, est droite et bordée d'immenses plantations de palmiers à huile. Une usine fume au milieu des terres... 

Quelques kilomètres plus loin, changement de décor : les palmiers font place aux hévéas, l'arbre à caoutchouc au profil majestueux. Une armée d'ouvriers s'affaire au milieu de ces troncs grisâtres qui bouchent l'horizon de chaque côté de la route. 

Encore des palmeraies, des plantations de café, d'hévéas... 
Les cultures industrielles se confondent parfois avec les arbres de la forêt. Les diverses essences atteignent une taille si impressionnante qu'elles semblent devoir un jour toucher le ciel. 

De temps à autre, une rivière aux eaux noires comme de l'encre croise la route. Pendant la saison des pluies, elle emporte souvent les petits ponts de bois qui l'enjambent et envahit la chaussée. Il est courant que la voiture patauge, s'enfonce jusqu'aux essieux dans cette gadoue. Sous ces latitudes, le temps ne se mesure pas : il se consume imperceptiblement au gré de mille sollicitations jaillies de l'environnement. Ainsi, un camion des Ponts et Chaussées, immobilisé dans un de ces cours d'eau capricieux, attend que les cantonniers finissent leur sieste pour tâcher de l'en sortir. 

L'eau est partout, transformant le bas-fond de la forêt en véritable marais où femmes et enfants, une nasse à la main, vont pêcher pois- sons et fretin. 

Parfois, quelque chasseur solitaire, silhouette fugitive, portant une espèce de salopette en peau de panthère et un collier garni de griffes de fauves au cou, se laisse happer par les branches et disparaît sous les lianes, son arc et son carquois en bandoulière. Il rentrera le soir au village avec une antilope, un singe ou quelque autre gibier. A moins qu'il ne s'attarde toute la nuit dans la forêt pour quelque pratique mystérieuse. 

Ici, la différence entre chasseur, magicien et sorcier est parfois difficile à établir. 

La forêt n'est pas seulement pourvoyeuse de vivres, mais source d'inspiration et terrain d'incantations. Elle est la vie dans sa totalité : fondement et structures, force, souffle, mémoire et imagination. 

Les villages, on en traverse de toutes tailles et de toutes catégories. Celui de Penzele, à une quarantaine de kilomètres de Mbandaka, est habité par des Pygmées ; l'amateur de folklore et d'images risque d'être quelque peu déçu, car les Batwa, comme on les appelle, sont considérés désormais comme des citoyens à part entière. Ils s'intègrent progressivement dans la société rurale environnant leur village. 
Devenus sédentaires, ils ne se laissent plus photographier comme des bêtes curieuses. 

Les autres villages sont presque tous bâtis suivant le même modèle. 

Les concessions comportent des paillotes aux murs rectangulaires. Celle du centre est généralement réservée aux hommes. Il s'agit d'une sorte de hangar au toit supporté par quelques pieux, ouvert aux quatre vents. Son mobilier est fait de quelques sièges en bois. 

Quand les hommes ne sont ni aux champs, ni à la pêche, ni à la chasse ou ailleurs, ils s'y réunissent pour des conciliabules sans fin. On y trouve une grande gourde remplie d'eau et parfois des aliments. 
Tout visiteur peut s'arrêter pour boire et manger à sa guise, se reposer en période de grande chaleur ou s'abriter des fortes pluies. 

Inutile de dire que ces prestations de service sont gratuites. 

Inutile d'ajouter qu'elles ont tendance à disparaître avec l'apparition de l'argent dans les hameaux les plus reculés. 

Le savoir-vivre de ces communautés interdit à l'étranger de pénétrer dans les autres cases et, en particulier, dans celles des femmes. Même si la maison d'accueil, celle des hommes, est vide (ce qui est rare), le visiteur doit y patienter jusqu'à ce que le chef de famille vienne à lui. 

La loi de l'hospitalité est sacrée, et nul ne se risquerait à la transgresser. 

Vers Bikoro
Photo Alain Beguin 2012
Telle se présente la belle route qui relie Mbandaka à Bikoro. 

Elle bifurque à droite au niveau du gros village de Kalamba, mais le paysage est le même jusqu'au lac. 

Bikoro, le paisible chef-lieu de zone tapi au bord du lac Tumba, est la station balnéaire des habitants de Mbandaka. 
Une belle plage de sable fin borde une eau bleue claire qui se détache d'un lit peu profond. 
Le lac, très poissonneux, se prête à la pêche, au ski nautique, à la
pêche sportive et à la voile.

Un pittoresque marché se tient à quelques mètres du rivage. On peut y acheter des objets artisanaux en raphia ou en terre cuite et divers souvenirs de l'Equateur. 

Photo H Lagarde
Bikoro languit sous le soleil parmi ses petites maisons au toit rouge, sa belle église, ses grands arbres qui se reflètent dans l'eau du lac. 

L'ancien « Hôtel du Lac » n'existe plus. 
Le Commissariat général au Tourisme a décidé la construction d’un établissement moderne. 
En attendant cette réalisation, le visiteur trouvera un bon accueil à la mission ou chez quelque particulier. 

Photo H Lagarde
Pour les passionnés de curiosités scientifiques, une visite à la station de I'IRSAC (Institut de recherches scientifiques en Afrique centrale) à Mabali (24 km de Bikoro) constitue une excursion intéressante. 
Le cadre forestier de cette station de réputation internationale est de toute beauté. 

Une piste saisonnière relie Bikoro à Inongo via le lac Mai Ndombe. 
Un aéroport pour petits porteurs fonctionne à la mission*. 
Bikoro est également reliée à Mbandaka et aux autres ports du fleuve par bateaux réguliers.




*Mission catholique des RR. PP. Lazaristes et des de la Charité se Saint-Vincent-de-Paul.

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