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samedi 28 décembre 2013

Les déchets électroniques intoxiquent le Ghana

LE MONDE
 27.12.2013

Dans le bidonville d’Old Fadama, à Accra. Kai Loeffelbein/Laif-REA 

Tablettes, écrans plats, Smartphones, etc. Les cadeaux high-tech offerts à Noël vont pousser à la poubelle une ancienne génération d'équipements. Et beaucoup de ces rebuts électroniques termineront dans des décharges à ciel ouvert dans les pays les plus pauvres de la planète, notamment en Afrique. 

Le problème est connu mais n'en finit pas de s'amplifier. Une étude, chapeautée par l'ONU et qui vient d'être publiée, prédit que les déchets électroniques mondiaux vont croître d'un tiers d'ici à 2017 pour représenter chaque année une montagne de 65,4 millions de tonnes de détritus – soit près de 200 fois la masse de l'Empire State Building. Le Ghana est l'un des pays les plus touchés.

« Après Noël, beaucoup de ces produits vont arriver ici. Pour l'instant, on dépend du secteur informel pour les trier. Les fils électriques vont être brûlés, les polluants se déverser au sol. Les niveaux de plomb, d'arsenic, de cadmium sont très élevés dans les décharges », explique Sampson Atiemo, spécialiste ghanéen des déchets électroniques, qui travaille à Accra, la capitale du pays, au département environnement de la Commission à l'énergie atomique. 

CHACUN A SA PART DE RESPONSABILITÉ 
Joint par téléphone, il prend immédiatement pour exemple le marché d'Agbogbloshie, dans la banlieue d'Accra – véritable catastrophe sanitaire – où se trouve l'une des plus grandes décharges de produits électroniques au monde : « Des fumées âcres se dégagent des produits qui sont brûlés, et les gens qui viennent faire leurs courses les respirent. Les particules de pollution s'attachent aussi aux aliments, qu'on mange ensuite. Ca provoque des maux de tête, des irritations de la peau. Mais surtout, même si on n'a pas d'études pour le prouver, on soupçonne que ça provoque des cancers à long terme. » 

Les enfants, dont beaucoup sont chargés de brûler le matériel pour en récupérer le cuivre et les autres matières premières, sont très exposés. Selon M. Atiemo, la majorité des objets électriques et électroniques qui arrivent au Ghana viennent d'Europe via des conteneurs exportés des Pays-Bas. « Mais dedans, cela peut être du matériel qui vient d'autres pays. Dans les décharges, on voit des étiquettes en français, par exemple. » 

Des cadeaux au pied du sapin de Noël jusqu'au marché d'Agbogbloshie, le circuit est complexe. Chacun a sa part de responsabilité. A commencer par les consommateurs, qui changent de téléphone ou de téléviseur beaucoup plus régulièrement qu'avant. 

« Les gens ne se sentent pas de responsabilité quand ils jettent leur matériel, s'indigne Margaret Bates, de l'université de Northampton. Et plus personne ne répare rien. Les choses bougeront quand le grand public comprendra ce qu'il en est. » Selon l'étude de mi-décembre, réalisée par StEp (Solving the e-waste problem), un partenariat d'organisations onusiennes, d'industriels, de gouvernements, d'ONG et de scientifiques, 48,9 millions de tonnes de déchets électriques et électroniques ont été jetées en 2012, soit 7 kg par habitant. 

APPLICATION RENFORCÉE DE LA LOI 
Les Etats-Unis en sont le plus grand générateur avec 29,8 kg par habitant. L'Union européenne est en moyenne à 19,2 kg, avec l'Allemagne à 23,2, le Royaume-Uni à 21,8 et la France à 21,1. En Europe, la directive DEEE (déchets d'équipements électriques et électroniques) impose le recyclage des vieux équipements et il est strictement interdit d'exporter des déchets électroniques. 

Mais il est en revanche autorisé d'exporter des équipements de seconde main, qui fonctionnent. « C'est là que se trouve la faille », accuse Tom Dowdall, de Greenpeace. Selon le militant, des recycleurs mélangent du matériel en état de marche avec des machines cassées afin de s'en débarrasser. En 2009, il a mené une expérience pour son ONG : il a mis des GPS à l'intérieur de produits électroniques cassés et irrécupérables. « Certains se sont retrouvés au Ghana, d'autres au Pakistan, d'autres encore au Vietnam. » 

L'application de la loi s'est nettement renforcée. En février 2013, Interpol a lancé un grand coup de filet, saisissant 240 tonnes d'équipements électroniques après des raids coordonnés dans des ports en Belgique, en Allemagne, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni, ainsi qu'au Ghana, en Guinée et au Nigeria. Aux Etats-Unis, deux dirigeants de l'entreprise Executive Recycling ont été condamnés en juillet respectivement à 14 et 30 mois de prison pour avoir exporté des téléviseurs à tube cathodique en Chine. 

UNE RÉALITÉ COMPLEXE 
L'Afrique aussi se mobilise. Le premier forum panafricain sur le sujet a été organisé en 2012. Le Nigeria oblige désormais les importateurs de biens électroniques à s'enregistrer, ce qui facilite le suivi des produits. Au Ghana, après cinq années de batailles législatives, une interdiction complète des réfrigérateurs, congélateurs et climatiseurs de seconde main vient d'entrer en vigueur. 

La réalité sur le terrain reste complexe. Le recycleur britannique Environcom s'est fait prendre la main dans le sac en novembre, en exportant des réfrigérateurs au Ghana. L'Agence de l'énergie ghanéenne a choisi d'en faire un exemple et a dénoncé publiquement l'arrivée d'environ 4 000 appareils dans 37 conteneurs. « C'est illégal, et nous avons l'intention de faire respecter la loi », affirme au Monde Victor Owusu, son porte-parole. 

Dans son bureau d'une zone industrielle du nord de Londres, Sean Feeney, le directeur d'Environcom, se défend pied à pied. Selon lui, les conteneurs ont été envoyés alors que l'interdiction au Ghana n'était pas encore en vigueur. « Ils sont arrivés après, car ils ont été retenus en chemin dans un port intermédiaire. De plus, les appareils en question fonctionnent. Il ne s'agissait pas de se débarrasser de déchets encombrants. » 

L'Agence britannique de l'environnement a décidé en tout cas de classer le dossier. Selon une source proche de l'enquête, Environcom aurait agi de bonne foi. 

Eric Albert (Londres, correspondance)

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