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mardi 4 février 2014

Les barrages illégaux, fléau des routes du Kivu

France24
Les Observateurs

03/02/2014

Un barrage routier improvisé à Nyasi, dans la province du Nord-Kivu. 

C’est un problème partout dans la République démocratique du Congo, mais particulièrement dans les zones où sévissent des groupes armés, notamment les provinces du Nord et Sud-Kivu à l’est du pays. Dans cette zone, les barrages routiers pullulent et ceux qui les empruntent n’ont pas d’autre choix que de mettre la main à la poche. Un racket qui pèse lourd sur les habitants. 

Selon les nombreux témoignages d’habitants du Kivu récoltés par FRANCE 24, ces barrages routiers sont tenus par trois types de groupes : des représentants des forces de l’ordre, policiers ou militaires, les miliciens des multiples groupes armés de la zone ou de simples villageois qui ont établi un barrage pour grappiller quelques pièces. Il y a plus d’un an, Kigali a ordonné aux gouverneurs de toutes les provinces de supprimer tous les barrages illégaux, manifestement sans succès. Voici une petite sélection de témoignages de nos Observateurs du Nord et Sud-Kivu. CONTRIBUTEURS Jean Nord Kivu Pierre Nord Kivu Jacques Sud Kivu

"Ils disent que c’est pour acheter des cigarettes, ou que c’est pour leur ‘motivation’" 
Jean (pseudonyme) habite dans le Nord-Kivu. 
Partout sur les routes provinciales du Nord-Kivu, il y a des petites barrières - comme on appelle ici les barrages - dont la majorité est illégale. Prenons, par exemple, la route nationale reliant Bukavu [Sud-Kivu] à Walikale [Nord-Kivu], que j’ai parcourue récemment. Elle fait un peu plus de 100 kilomètres, mais comme elle est en très mauvais état, pour la traverser en moto, il faut au minimum six heures. En plus de cela, il faut s’arrêter à de nombreuses barrières et ouvrir son portefeuille à chaque fois. Sur cette seule route, j’ai compté trois barrières tenues par des hommes en uniforme – des soldats de l’armée congolaise –, ainsi qu’une bonne dizaine tenues par des hommes sans uniforme. Ces derniers sont soit des membres de groupes armés comme les Maï-Maï, soit des jeunes des villages au chômage. 
À ces barrières, on ne demande pas vos papiers, mais une somme d’argent, allant de 100 jusqu'à 500 francs congolais [8 à 50 centimes d’euros, NDLR]. Ils disent que c’est pour acheter des cigarettes, ou que c’est pour leur 'motivation'. On ne peut pas éviter les barrières. Quand on sort de la route, c’est la jungle, et ce n’est pas praticable. 
Sur cette route, vous pouvez facilement débourser 4 euros aux barrières. Pour les gens, ici, c’est énorme. Dans cette zone, beaucoup ont été déplacés par des conflits armés et sont démunis. C’est vraiment triste de voir qu’ils sont en plus forcés de débourser aux barrières. 

Barrage à Nyasi. 

"Le vrai problème, c’est la faiblesse de l’État" 
Pierre (pseudonyme) habite dans le Nord-Kivu. 
Ces photos [ci-dessus] montrent une barrière dans la localité de Nyasi, près Walikale [Nord-Kivu]. Ces jeunes qui tiennent la barrière se disent 'volontaires'. Ils prétendent entretenir la voirie et demandent entre 200 et 500 francs congolais [de 16 à 40 centimes d’euros, NDLR]. Parmi eux, il y a des jeunes qui faisaient partie du groupe armé Maï Maï mais qui, grâce à l’influence de quelques notables, ont été persuadés de se démobiliser. Cependant, ils sont au chômage et donc, pour gagner de l’argent, ils érigent ces barrières et tracassent la population locale. 
Ici, c’est le grenier du pays. Les paysans de Walikale produisent de l’huile de palme, du manioc, de l'arachide… Mais pour vendre tout ça sur les marchés, ils doivent débourser à toutes les barrières. Si on ne paie pas, on risque d’avoir des ennuis : on vous fait faire des ‘travaux forcés’, ou on vous frappe. Evidemment, ce racket fait que les agriculteurs doivent en fin de compte vendre leurs produits plus chers, et ça a un impact sur les consommateurs. 
Partout dans l’est du pays, c’est le même scénario. Le vrai problème, c’est la faiblesse de l’autorité de l’État. Celui qui se sent un peu fort se permet de faire tout ce qu’il veut. Les autres souffrent mais acceptent, car ils savent que personne ne va leur venir en aide. 
Barrage à Nyasi. 

"Ils ont des fouets et des pierres et rackettent les passants"  
Jacques (pseudonyme) habite dans le Sud-Kivu. 
Dans le Sud, il existe plusieurs cas de figure. 
Parfois, des habitants ont - un peu - réparé la route et ils exigent que tous les passants les paient pour cela. Même dans la ville de Bukavu, cela arrive souvent. 
Dans la plaine de la Ruzizi, j’ai vu des mineurs ériger des barrages. Ils ont des fouets et des pierres et rackettent les passants pendant des heures. Ils ne donnent pas de justification. Certains les assimilent à des miliciens, mais ils n’ont même pas d’armes à feu. 
Enfin, chez les militaires et les policiers, c'est monnaie courante. Aux alentours de la ville de Bukavu, dans toutes les directions, il y a des militaires qui vous demandent de l'argent si vous êtes à moto [200 francs congolais minimum – 16 centimes d’euros, NDLR] ou dans un véhicule [500 francs congolais minimum – 40 centimes d’euro, NDLR]. Si vous n'êtes pas prompt à donner, ils vous demandent d'abord votre carte d'électeur [qui fait office de carte d’identité, NDLR], et si vous ne l'avez pas, votre cas s'aggrave. Si vous l'avez, ils cherchent une autre infraction. Pour éviter la perte de temps, vous donnez 500 francs congolais et vous êtes parti… 

Un barrage sur la RN3 qui relie Walikale à Hombo.

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