26/06/2014
L’ONG Médecins du Monde (MdM) a rendu public, mercredi à Kinshasa, son rapport sur les violences à l’égard des immigrants illégaux congolais expulsés d’Angola. Il est basé sur une expérience de deux ans à la frontière entre les deux pays, au Kasaï occidental, et sur 13 304 consultations d’expulsés.
Des viols collectifs
Le rapport s’alarme de ce que, malgré un accord de juillet 2013 entre les provinces angolaise de Lunda Norte et congolaise du Kasaï occidental, permettant la libre circulation des biens et personnes dans un rayon de 10 km et pour 72h (et 42 dollars), les expulsions se sont poursuivies et les violences sexuelles qui les accompagnent ont même augmenté en moyenne de "131 %".
Les deux tiers des victimes de viol examinées par MdM avaient été violées collectivement. Autant avaient contracté des infections sexuellement transmissibles, dont le sida, tandis que 30 % avaient subi des complications médicales (avortements, plaies, algies, désordres psychologiques).
"Les viols des migrantes congolaises deviennent l’expression d’une punition" par les Angolais, écrit MdM. "L’origine et le statut de la victime sont en effet souvent soulignés par les agresseurs comme deux raisons des représailles".
Les viols collectifs "se produisent en brousse ou dans les cachots, avant l’expulsion, et sont commis par des éléments des différentes forces de sécurité angolaises", précise le texte. Pourtant, aucun contrôle n’est exercé par les autorités angolaises pour empêcher ces violences, bien qu’elles soient courantes depuis la fin de la guerre civile en Angola.
MdM appelle la communauté internationale, Luanda et Kinshasa "à prendre des mesures concrètes pour mettre un terme à ces violences et protéger les migrants congolais".
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