30/10/2014
Le 22 octobre, des habitants de Béni sont rassemblés à l'extérieur
d'un camp de la Monusco pour protester contre le meurtre de deux d'entre eux.
REUTERS/Kenny Katombe
Très attendu depuis plusieurs jours à Béni, dans l'est du pays, le président congolais Joseph Kabila est finalement arrivé sur place mercredi 29 octobre, à la mi-journée. Des centaines de personnes étaient venues accueillir le chef de l’Etat sur le principal rond-point de la ville pensant qu’il allait s’exprimer. Mais Joseph Kabila passa son chemin.
Du réconfort, il leur en faut. Ces dernières semaines, Béni a été de nouveau secouée par des attaques sanglantes. Résultat, chacun a le mot sécurité à la bouche. « Nous sommes délaissés. Il faut qu'il résolve quelques problèmes, surtout de sécurité », témoigne Simon, enseignant.
En quinze jours, 82 personnes ont été massacrées à la machette. Auparavant, il y avait eu de nouvelles salves de tirs à la sortie de Béni. Des membres du gouvernement sont sur place depuis plusieurs jours. Mais pour Stéphane, laborantin, les mesures concrètes se font trop attendre : « On entend parler de réunion chaque jour. Certains groupes de politiciens sont partis quelque part. On attend des solutions, mais on n'en voit pas. Il n'y a que des expressions, depuis des décennies. Il n'y a rien de palpable dans notre pays. »
Au final, la déception domine. Jospeh Kabila ne parlera pas à la foule qui l’attend, son cortège passe à toute allure. Alain est désabusé : « Ca fait belle lurette que nous sommes tués. Vous savez combien de personnes sont mortes au Nord-Kivu ? Pourquoi ? Nous sommes fatigués de ce gouvernement en place. Le peuple congolais est totalement fatigué, jusquà la moelle épinière. »
Sentiment d'abandon
Il faut dire que la sécurité n’a cessé de se dégrader ces dernières semaines dans la zone de Béni. Dans la nuit de mardi à mercredi, des échanges de tirs nourris ont eu lieu à l’entrée de la ville sans qu’aucun assaillant n’ai pu être attrappé. Résultat, la population s’inquiète et s’impatiente. La nuit, les hommes s’organisent. Ils font des feux pour se protéger. Reportage à Mavivi, à la sortie de Béni.
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