11/11/2014
Joseph Kabila, président de la République démocratique du Congo, avait déclaré en 2011 que les magistrats devaient gagner 1600 dollars par mois. REUTERS/James Akena |
En RDC, la grève des magistrats entamée début novembre tourne au bras de fer avec l’Etat. Ce lundi 10 novembre, plusieurs incidents ont été signalés dans le pays. A Lubumbashi, dans l’Est, le directeur d'une ONG de défense des droits de l'homme, Boniface Umpula, a été arrêté pour avoir distribué le communiqué de presse du Syndicat autonome des magistrats du Congo, qui soutient la grève. Plus grave, à Bunia, dans le nord-est du pays, un magistrat a été blessé par balle alors qu’il participait à une manifestation de grévistes.
Une trentaine de magistrats ont été suspendus de leurs fonctions à Kinshasa. Selon l’Etat, ces juges n’ont pas le droit de faire la grève depuis une circulaire de 2011 qui interdit toute activité syndicale.
De son côté, le Syndicat autonome des magistrats du Congo, l’un des plus importants du pays, estime que cette circulaire viole la Constitution.
« Il faut un dialogue. Dans la démocratie, on doit permettre à tout le monde de s'exprimer, estime Oscar Mudindi, deuxième vice-président du Symana. Mais si on enfreint l'activité syndicale, on enfreint des dispositions constitutionnelles. Le syndicalisme est consacré par la Constitution. »
Les revendications des magistrats ne sont pas nouvelles. Elles datent de 2011. A l’époque, le président de la République Joseph Kabila, alors en campagne pour sa réélection, avait annoncé qu’un magistrat débutant devait au minimum gagner 1600 dollars par mois.
Mais trois ans plus tard, rien n'a changé. Plusieurs centaines de magistrats ont entamé une grève le 3 novembre. Ils souhaitent aujourd'hui voir la couleur de ces augmentations, la plupart des salaires plafonnant à 600 dollars par mois.
Les magistrats réclament donc l’application des décisions prises. Ils appellent d’urgence à l’ouverture d’un dialogue pour trouver une sortie de crise. Car, pendant ce temps, c’est l’ensemble de l’appareil judiciaire qui est grippé.
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