RDC: pour Evariste Boshab, «Béni-ville et ses environs sont sécurisés»

RFI 
26/12/2014

Le ministre d'Etat Evariste Boshab (d.),
le 3 janvier 2012 à Kinshasa
(il était alors président de l'Assemblée nationale).
AFP PHOTO / Junior KANNAH

Le vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Evariste Boshab, a achevé ce vendredi 26 décembre une visite de trois jours à Béni-villle, dans le territoire du même nom, pour rendre visite aux populations traumatisées par les attaques répétées attribuées aux rebelles ougandais de l'ADF. 

Le voyage de trois jours a démarré mercredi. L'attitude de l'armée avait soulevé des critiques. Certains responsables politiques comme Mbusa Nyamwisi réclament en effet le départ du comandant militaire de Béni. Evariste Boshab affirme néanmoins que la confiance un temps « écornée » entre l'armée et la population est aujourd’hui rétablie. 

« Nous souhaitions dire à la population qu’elle considère la police, et ainsi que les services de sécurité comme ses propres services, a-t-il déclaré à RFI. Car les courants terroristes ont habillé l’intoxication voulant opposer la population aux forces armées et à la police. Mais ce que nous avons constaté, c’est qu’il y a une parfaite harmonie entre l’armée, la police, ainsi que la population. Et si ces derniers temps, un calme relatif est revenu, je peux même vous dire, que les environs de Béni, Béni-ville et Béni-territoire, sont sécurisés. » 

Attitude des FARDC 

Pour le ministre d’Etat, l’amélioration de cette situation est en partie liée au fait que « la population est devenue vigilante et collabore avec les forces de sécurité. » Il rejette d’avance le fait que cette méfiance qui a pu avoir lieu soit liée à l’attitude de l’attitude des Forces armées de République démocratique du Congo (FARDC). Selon lui, 

« ceux qui sont venus les premiers commettre ces exactions ont dit à la population qu’il fallait se méfier de l’armée, mais heureusement, le travail effectué par la société civile, ainsi que par les partis politiques, a payé. » 

Il accuse aussi, mais sans les nommer des « politiciens » locaux et étrangers de manipuler ces rebelles, qu'il qualifie de terroristes. Les attaques répétées dans le territoire de Béni depuis trois mois ont fait entre 200 et 250 victimes, selon les sources, parmi les populations civiles. 

« Il y a conjonction de forces à la fois externes et internes, poursuit Evariste Boshab[…] L’avantage pour nous, c’est que la population a trouvé de quel côté se trouvait son intérêt, et ne cède plus à l’intoxication. » 

S’agissant de l’attitude des Etats voisins pour mettre un terme aux agissements des ADF, Evariste Boshab estime qu’aujourd’hui « la donne a changé et que les Etats voisins sont préoccupés, non seulement parce que ces crimes sont odieux [mais aussi parce qu'] on croit savoir qu’il ya une forme de fanatisme religieux, et cela devient un phénomène beaucoup plus dangereux. Voilà pourquoi tous les Etats de la sous-région collaborent, pour pouvoir mettre hors d’état de nuire, ces forces du mal. »