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samedi 28 février 2015

Le plus proche cousin de l’hippopotame est… la baleine

LE MONDE 
24/02/2015 
Par Nathaniel Herzberg

Une molaire supérieure de l'ancêtre
de l'hippopotame, Epirigenys lokonensis.
FABRICE LIHOREAU/LPRP
Ce ne sont que quelques dents et une demi-mâchoire retrouvées dans la terre volcanique de Lokone, dans le bassin du lac Turkana, au Kenya. Mais pour les spécialistes de la faune africaine, la découverte publiée dans la revue Nature Communication du 24 février constitue un grand pas en avant. Elle lève en effet le voile sur un des mystères les plus tenaces concernant l’origine des grands mammifères en retraçant presque complètement l’histoire d’un de ses plus curieux représentants : l’hippopotame. 

D’où vient-il ? De quel ancêtre est-il issu et par quel curieux chemin a-t-il pataugé jusqu’à nous ? Ces questions, les scientifiques n’ont cessé de se les poser, y apportant des réponses souvent fantaisistes. Si les Egyptiens, qui pouvaient contempler les mammifères sur les bords du Nil, ou les Romains, qui adoraient les jeter dans l’arène, n’ont guère laissé de traces de leurs interrogations, le grand Linné (1707-1778) ne fit pas mystère de son inclination. Hippopotame : cheval de rivière. Pour le père de la classification animale, l’immense bête tenait clairement du canasson, la selle en moins, les kilos et l’amour de l’eau en plus… L’hypothèse fut pourtant assez vite écartée. Ni les crânes, ni les sabots, ni les dents ne coïncidaient. Elle fut remplacée par les ruminants d’abord, puis par les suidés (famille des sangliers et pécaris…). 

Adieu veaux, vaches, cochons ! Bonjour baleines et dauphins. La quarantaine de fossiles retrouvés à Lokone a, en effet, permis aux paléontologues d’obtenir des informations précieuses. En analysant les sédiments volcaniques voisins, les scientifiques ont déterminé l’âge des spécimens : 28 millions d’années. En observant la géographie dentaire – les crêtes, les tubercules, mais surtout les cuspides, ces « vallées » creusées dans la matière – ils ont pu déterminer qu’ils avaient affaire à une nouvelle espèce. Baptisée Epirigenys lokonensis (Epiri signifie hippopotame en langue turkana), elle présente toutes les caractéristiques pour faire le lien entre les hippopotames et les anthracothères, un groupe d’ongulés aujourd’hui éteint. Non seulement ces derniers retrouvent ainsi une descendance, mais surtout ils permettent d’établir la relation tant recherchée entre hippopotames et cétacés. En comparant les deux génomes, les biologistes estimaient avoir accumulé suffisamment d’éléments, depuis vingt ans, pour établir ce fameux cousinage. Mais faute de preuve matérielle, les paléontologues résistaient.

Arbre phylogénétique simplifié des hippopotames, anthracothères et cétacés, avec la nouvelle espèce, 
Epirigenys. 
LPRP/ J.-R. BOISSERIE 

Un trou de 40 millions d’années 
Essayons de les comprendre: le plus ancien fossile d’hippopotame avait environ 16 millions d’années. Le plus ancien cétacé, lui, en affichait 53 millions, une époque où, il importe de le préciser, ce dernier disposait de quatre pattes et vivait au moins en partie sur terre. Autrement dit, l’éventuel ancêtre commun devait remonter à au moins 55 millions d’années. « Ça nous faisait un trou de 40 millions d’années, c’est beaucoup », explique Jean-Renaud Boisserie, chargé de recherche au CNRS (Poitiers) et spécialiste des hippopotames, un des signataires de l’article. A lui seul, Epirigenys pose un premier jalon, à 28 millions d’années ; dans la foulée, les anthracothères en offrent un second, puisque les plus anciens fossiles du groupe, retrouvés en Birmanie, ont 40 millions d’années. « Non seulement ça nous permet de combler les trois quart du vide, renchérit Fabrice Lihoreau, maître de conférences en paléontologie à l’université de Montpellier. Mais ça nous explique aussi comment les hippopotames sont arrivés en Afrique. » 

Un sacré mystère, là encore. Car entre - 110 et - 18 millions d’années, l’Asie et l’Afrique sont séparées par un bras de mer d’au moins quelques centaines de kilomètres. Vers - 40 millions d’années, des rongeurs et des primates venus du Nord le franchissent, vraisemblablement sur des « radeaux », ou plutôt des morceaux de terres dérivant vers le Sud. Plus tard, beaucoup plus tard, les grands mammifères caractéristiques de la faune africaine (lions, zèbres, antilopes…) suivront le même chemin, à pied sec. 

On pensait que les hippopotames avaient participé au même voyage. On sait maintenant que leur ancêtre n’a pas attendu si longtemps, loin s’en faut. Plusieurs fossiles témoignent que la migration des anthracothères a eu lieu il y a environ 35 millions d’années. Trop lourd pour « embarquer » sur un radeau, ils auraient traversé… à la nage. Un indice supplémentaire de la parenté de ces mammifères semi-aquatiques avec les hippopotames, ces derniers ayant effectué une migration du même type (plus de 250 km) entre la côte africaine et l’île de Madagascar, il y a un million d’années. 

Le tableau n’est évidemment pas tout à fait complet. Il reste à retrouver l’ancêtre commun des cétacés et des anthracothères et combler le vide de 15 millions d’années qui demeure. « Mais nous savons déjà où chercher », se félicite Fabrice Lihoreau. C’est-à-dire ? « En Asie », lâche-t-il. Mais encore ? « Dans les musées. » Reprendre des fossiles d’appartenance inconnue ou incertaine conservés dans les collections et les soumettre à l’hypothèse recherchée. Un travail de bénédictin, moins sexy que de plonger dans la terre volcanique kényane ? « Un dernier petit effort », sourit Fabrice Lihoreau. 

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