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mardi 10 février 2015

Le professeur Mukadi Bonyi s’en est allé

Congo Independant 
09/02/2015

Le professeur Mukadi Bonyi. Photo Congo Indépendant

Docteur en droit (KUL), professeur et chef du département de droit privé et judiciaire à la faculté de droit de l’université de Kinshasa, avocat à la Cour suprême de justice, Mukadi Bonyi, 66 ans, est décédé le vendredi 6 février 2015, suite à une courte maladie. Le monde universitaire congolais vient de perdre un de ses éminents juristes. Un scientifique doublé d’un humaniste. Carré sur les principes, le professeur Mukadi avait une haute idée de l’Etat de droit et de l’Etat tout court. Il avait deux autres qualités : l’humilité et la modération. 

«Ne se sentant pas bien, le vendredi, le professeur Mukadi est allé en consultation au Centre médical de Kinshasa (CMK). De retour à la maison, son état de santé commençait à se compliquer. C’est ainsi qu’il a été emmené aux Cliniques Ngaliema où il rendra l’âme vers 18h30 ». La personne qui parle était la collaboratrice du défunt à Bruxelles. 

Né en 1948 à Luebo (Kasaï Occidental), Mukadi Bonyi a fait toute sa carrière dans le monde universitaire et au barreau. De 1986 à 1990, il a fait une «incursion» au Bureau du président de la République. Membre du collège des conseillers juridiques, il y a côtoyé notamment Marie-Thérèse Bassiala Maka - actuellement députée nationale - qu’il considérait comme sa «sœur».

Naturalisé belge, Maître Mukadi s’est fait connaître au grand public lors de l’élection présidentielle de 2006 au Congo démocratique. Conseil du parti «UREC» (Union pour la reconstruction du Congo) d’Oscar Kashala Lukumuena, le "prof" a été arrêté et détenu au fameux « Kin-Mazière » où, la police kabiliste sous la "direction" de Raüs Chalwe et de Mukalay wa Mateso, faisait régner sa loi. C’était dans l’affaire dite des « 32 mercenaires ». Contre toute attente, Mukadi a été…expulsé vers la Belgique. 

Dans un ouvrage intitulé «Affaire dite des 32 mercenaires » - Gangstérisme d’Etat ? – Cas de violation des droits de l’Homme au Congo», publié aux éditions Académia Bruylant en 2008, Maître Mukadi donne sa part de vérité en tordant le cou à la thèse de tentative de «déstabilisation du processus électoral». Ce bouquin était avant tout un témoignage sur les «abus de pouvoir» commis par tous ceux qui se réclament de « Joseph Kabila ». 

Congolais d’origine, le professeur Mukadi Bonyi n’a jamais digéré sa déportation du pays de ses ancêtres. Pays qui l’a vu naître, grandir et mener une carrière scientifique fort riche. 

Lors de la toute dernière conversation téléphonique avec l’auteur de ces lignes, le professeur Mukadi s’est attardé sur le chapitre 2 de la Constitution congolaise relatif à la nationalité. Le premier alinéa de l’article 10 est stipulé comme suit : « La nationalité congolaise est une et exclusive. Elle ne peut être détenue concurremment avec une autre ». Le juriste de donner une interprétation « révolutionnaire » de cet alinéa. 

Pour lui, la nationalité congolaise ne peut être « une et exclusive » que pour les naturalisés et non pour les Congolais d’origine. Au motif qu’on est Congolais d’origine « lorsqu’on appartient aux groupes ethniques dont les personnes et le territoire constituaient ce qui est devenu le Congo à l’indépendance » (article 10-3). « Baudouin, me dira-t-il, peu importe que tu prennes la nationalité belge ou américaine, celle-ci n’effacera jamais ton appartenance à l’ethnie Mongo. Il en est de même du Luba que je suis». Invité à développer sa thèse dans une interview, le «prof» opposa poliment une fin de non-recevoir. "Je te laisse développer le sujet", murmurait-il. 

Il faut espérer que les juristes et les sociologues auront à cœur de perpétuer la mémoire du disparu en approfondissant cette controverse. L’objectif est d’amener le Parlement à amender le premier alinéa de l’article 10 de la Charte fondamentale dans le sens soutenu par le regretté juriste. 

Les lecteurs de Congo Indépendant se souviennent des chroniques du professeur Mukadi lors de ses visites académiques dans l’arrière-pays. « Le développement de la République démocratique du Congo est encore à venir, écrivait-il dans une de ses chroniques. Beaucoup reste à faire au niveau des infrastructures et de l’accès aux services sociaux de base (eau, électricité, santé, logement décent, transport, etc.). Je m’en suis rendu compte lors de mon séjour dans une ville de l’intérieur ». C’était en juin 2013. 

Exigeant tant vis-à-vis des autres que de lui-même, Mukadi avait en horreur la médiocrité. De passage à l’université de Mbandaka en août 2013, il raconte : « (…). Le Doyen me propose de faire la visite des lieux. Je résiste un peu à l’idée que nous allions passer par la bibliothèque universitaire (BU), question de retarder mon choc. Après 30 minutes d’entretien dans son bureau, nous décidons de faire ce tour : (…), visite des salles de cours et enfin visite de la BU. Le choc tant craint est là : une étagère (une seule) sur laquelle il est écrit: «Faculté de Droit». Je passe en revue les ouvrages exposés : une collection des Codes Larcier de la République démocratique du Congo, une dizaine de vieux ouvrages de droit français datant de plus de dix ans, quelques mémoires et travaux de fin de cycle (TFC) rédigés par les étudiants de l’Unimba. Aucun ouvrage de droit congolais. (…). Spontanément, j’ouvre mon sac et je remets deux exemplaires de notre dernier ouvrage sur la Constitution au responsable de la BU (…) ». 

Auteur de plusieurs ouvrages, le « prof » avait publié en mai 2014, avec son fils du même nom, un recueil des dix mercuriales prononcées par le procureur général Léon Lobitsh Kengo wa Dondo. « 

Pourquoi cet ouvrage maintenant?», lui avais-je demandé. « C’est une initiative personnelle. Je suis actuellement chef du département de droit privé et judiciaire à la faculté de droit de l’université de Kinshasa. J’ai constaté que sur les dix mercuriales, sept sont consacrées au droit privé et judiciaire. C’est un honneur que l’ancien procureur général de la République fait à mon département dont il a été membre. Je me suis dit qu’il faut lui rendre hommage ». Et de conclure : « Dans notre tradition, rendre hommage à un ainé est plus qu’une obligation morale naturelle ». 

C’est le lieu de présenter à Mamu Mukadi Bonyi ainsi qu’à tous les enfants les condoléances les plus émues de la Rédaction de Congo Indépendant. Adieu Professeur ! Baudouin Amba Wetshi

2 commentaires:

  1. Me verlin kayisamba: e vunum mortum doctum: "il vient de mourir un savant" mukadi bonyi mort c'est la fac de droit qui meurt avec lui en rdc. Kalongo mbikayi, son maître, parti il y a 7 ans, mukadi était le seul qui incarnait l'excellence à la faculté. Aujourd'hui lui aussi parti, il ne nous reste que laxisme, simplisme et à peuprisme. A dieu maître et mes salutations au grand-maître kalongo.

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