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vendredi 6 mars 2015

Fespaco: séance historique pour «Timbuktu» et la liberté d’expression

RFI 
06/03/2015 
Par Siegfried Forster

Beaucoup de spectateurs et journalistes sont restés dehors lors de 
cette séance historique du film « Timbuktu » d'Abderrahmane Sissako 
au ciné Burkina du Fespaco 2015, 
ce 5 mars 2015. 
AFP PHOTO / AHMED OUOBA 

« A travers le Fespaco, c’était toute l’Afrique qui regardait ce film ce soir », a commenté Abderrahmane Sissako à RFI après la séance historique de Timbuktu au plus grand festival panafricain du cinéma de Ouagadougou. 
Jeudi, le Fespaco a déroulé le tapis rouge pour cette œuvre multiprimée. Ainsi, le 5 mars est devenu le jour le plus symbolique de la 24e édition au Burkina Faso. Après avoir été annoncée comme annulée pour des raisons sécuritaires, la projection de ce drame antijihadiste a finalement eu lieu sous haute protection. Retour sur une séance de cinéma pas comme les autres. 

« Je n’ai jamais été aussi ému et bouleversé. Pour moi, cette projection est une victoire en soi.C’est pourquoi j’aurais été profondément triste si le film n’avait pas été montré ici. Cela aurait été un échec pour moi. Pas seulement pour moi, mais aussi pour le cinéma africain, le Fespaco, mais surtout pour le peuple burkinabè qui se défend pour la liberté », a déclaré à RFI un Abderrahmane Sissako visiblement ému, habillé tout en blanc après la séance où il était assis au premier rang du ciné Burkina à Ouagadougou.

Et les Burkinabè étaient à la hauteur. Pour assister à la séance tant attendue de Timbuktu et éviter la cohue, les festivaliers avaient recours à la ruse. Pour être sûr d'avoir une place à 18h30, ils sont venus en masse trois heures et demie avant pour applaudir d’abord le nouveau long métrage Cellule 512 de Missa Hébié et rester ensuite, avec le deuxième ticket acheté en avance, pour Timbuktu, projeté dans la même salle de 400 places. Résultat : pratiquement personne parmi des centaines de spectateurs venus uniquement pour Timbuktu n’a pu accéder à la salle. 

Quant à la séance, elle s'est déroulée dans une ambiance de haute sécurité à l’extérieur. Néanmoins, à l’intérieur, rien n’indiquait un événement particulièrement sécurisé, avec un public bon enfant qui occupait non seulement tous les sièges, mais aussi les couloirs de la salle. 

Le film africain le plus vu dans l'histoire du cinéma est enfin arrivé en Afrique 
Ainsi, le rêve du réalisateur mauritanien Abderrahmane Sissako est devenu réalité : montrer son œuvre au Fespaco. Ce film phénomène, devenue avec presque un million d'entrées le film africain le plus vu dans l'histoire du cinéma, et sept fois primé aux César en France, est enfin arrivé en Afrique. 

La séance, très applaudie, mais sans excès, s’est déroulée en grande partie dans un calme absolu. Les quelques rires sur le ridicule des jihadistes montrés étaient limités à quelques scènes : la séquence où le rappeur tente vainement de se convertir à l’islam ou une autre où les islamistes discutent foot tout en l’interdisant aux autres. Pour le reste, le public était visiblement choqué par les scènes de lapidation et les coups de fouet et impressionné par la beauté des images, des paysages et la gravité du propos. 

Un public partagé 
Après la séance, les avis du public étaient partagés : 
« J’étais émue avec cette fille tuée et ses deux parents. Cela retrace un peu ce qui s’est passé à Tombouctou. Moi-même, en tant que Malienne, je sais ce qui s’est passé au Nord », réagit Mama, venue exprès de Bamako pour voir le film. 
« J’ai bien aimé le film, mais cela a un goût d’inachevé. J’ai l’impression qu’il y avait peut-être quelque chose à dire après, qu’on n’a pas dit. Ce qui manque, c’est peut-être de montrer ce qui se passe avec ceux qui se croient les maîtres et qui règnent. Que sera le jugement pour eux ? » remarque la Ouagalaise Kadidia. 
« J’ai eu très peur en regardant le film. J’ai même crié dans la salle quand il y a eu le coup de feu, avoue Maryam, de Ouagadougou. Je ne pensais pas que ce soit aussi intense. » 
« Je suis Binta de Ouagadougou, je suis musulmane, croyante pratiquante, mais en voyant ce film, j’ai un pincement au cœur. La religion musulmane ne prône pas la violence ou les valeurs qui sont défendues et réprimées par les jihadistes dans le film. Quand on tue des innocents, ce sont des actes inadmissibles. » 
Des films et un concert pour la liberté d'expression 
Coïncidence, en plus de Timbuktu , le Fespaco avait programmé ce jour aussi un autre cri pour la liberté : Printemps tunisien du Tunisien Raja Amari qui évoque les destins croisés de cinq musiciens lors de la révolution. 

Et pratiquement au même moment que la projection de Timbuktu avait lieu un autre événement culturel qui dépasse largement les frontières de la culture : accompagnés de musiciens de six pays africains, le rappeur burkinabè Smockey et le Balai Citoyen qui avaient contribué à chasser le président Blaise Compaoré, avaient donné « sur les ruines de l’Assemblée nationale » un « Concert pour la liberté d’expression ». Bref, le 5 mars aura peut-être contribué à faire avancer ce pays en transition vers plus de démocratie et de liberté d'expression. 

Abderrahmane Sissako dans le cinéma Burkina lors de la projection historique 
de « Timbuktu » au Fespaco 2015, à Ouagadougou. 

Siegfried Forster / RFI

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