Par Roxana Azimi
09/07/2015
Kiese na Kiese, huile et acrylique sur tissu, JP Mika, 2014
Crédits : Florian Keinefenn Courtesy Fondation Cartier
Crédits : Florian Keinefenn Courtesy Fondation Cartier
Chamarrée et musicale, tout en stridence et pizzicati, l’exposition « Beauté Congo-Congo Kitoko », conçue par le curateur André Magnin, restitue l’énergie débridée de Kinshasa. Elle offre aussi une leçon de regard, exhortant le visiteur à se défaire de ses œillères pour savourer un art hâtivement qualifié de folklorique, archaïque ou naïf.
Le pari est ambitieux : explorer quatre-vingt-dix ans d’une histoire morcelée. Il est aussi risqué car il retrace en filigrane une violente histoire coloniale sur laquelle le catalogue ne fait d’ailleurs pas l’impasse. En rendant hommage aux artistes précurseurs des années 1920 et 1940, le commissaire célèbre en creux des chercheurs d’art blancs, belges ou français, dont les passions africaines ne furent pas dénuées d’ambiguïté. Aussi lui fera-t-on sans doute les mêmes griefs qu’aux « Magiciens de la terre », exposition séminale de 1989 dont il fut co-commissaire : nostalgie du pittoresque, quête d’exotisme, tentation primitiviste.
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