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dimanche 30 juin 2013

Filière palmier à huile en RDC, un redémarrage timide

Afriquechos.ch
Muriel Devey ( AEM )
26 /02/ 2013

Plantations villageoises de palmiers à huile près de Kisangani, province orientale : 
Photo : Muriel Devey(AEM) 

Très florissante dans les années 1970, avec 167’000 tonnes exportées chaque année, qui faisaient de la RD Congo le deuxième exportateur mondial d’huile de palme derrière la Malaisie, la production d’huile de palme, provenant notamment des plantations industrielles, s’est effondrée, obligeant le pays à importer près de 80 % de ses besoins, selon une étude du Programme des Nations unies pour l’environnement sur les énergies renouvelables en RDC, parue en novembre 2011. 


Un coup dur pour la filière, notamment pour les industries de transformation – telles que Marsavco, Nova Product et Savcoki - qui fabriquent des savons, des détergents, des cosmétiques, de l’huile alimentaire et des margarines. Pas question pour elles de compter sur la seule production artisanale, certes la plus importante mais en partie autoconsommée et aux rendements faibles. Leur espoir repose donc sur la relance du secteur industriel, assuré aujourd’hui par une poignée de sociétés. En tête figurent les Plantations et Huileries du Congo (PHC), dont le canadien Feronia est l’actionnaire majoritaire et qui dispose de trois sites d’exploitation - Boteka et Yaligimba dans l’Équateur et Lokutu en Province Orientale. L’autre leader est le Groupe Blattner Elwyn (GBE) dont les cinq sites, comprenant chacun une unité d’extraction, sont répartis entre trois sociétés : la Société Busira-Lomani-division Lomani Orientale (Province Orientale), la Société de cultures congolaises (avec deux divisions, Binga et Bosondjo, dans l’Équateur), et la Compagnie de Commerce et de Plantations (CCP) qui comprend deux sites (Lisafa et Ndeke) dans l’Équateur. 

Des opérateurs aux superficies plus réduites contribuent également à la relance du secteur. Il s’agit notamment de Brabanta, du Luxembourgeois Socfinal (groupe Bolloré), dont la plantation est à cheval sur le Bandundu et le Kasaï occidental, de la Société commerciale et industrielle Bemba (Scibe) Congo, qui possède deux plantations dans l’Équateur et de la Nouvelle Compagnie Africaine d’Exportation (Nocafex), dont la plantation Miluna Gwaka est dans l’Équateur. D’autres projets sont en cours ou envisagés dans le Bandundu, le Bas Congo et même dans le Katanga. 

Les premières opérations engagées par les sociétés en place ont d’abord porté sur la remise en état et le replantation des plantations, dont les plus durement touchées par les conflits armés entre 1999 et 2002 ont été celles situées dans l’Équateur et la Province orientale. Des opérations qui ont un coût. « Il faut planter 147 palmiers par hectare, au prix d’un dollar la graine palmiste réchauffée. Sans compter le financement des autres travaux », explique Paul Mabiala N’Landu, le Secrétaire général de GBE, dont le programme de relance qui a porté sur plusieurs milliers d’hectares a débuté en 2003. 

Plantations de palmiers à huile|Photo : PHC 

Après avoir replanté 3’000 hectares en 2012, PHC a arrêté un programme de replantation de 5’000 hectares par an, soit « un investissement de l’ordre de 11 millions de dollars par an », informe Agnès Kasongo, administrateur délégué de PHC. Les autres investissements ont été consacrés au rééquipement des usines d’extraction d’huile de Boteka et Lokutu et à la construction d’une nouvelle unité à Yaligimba, d’une capacité de traitement de 30 tonnes de régimes/heure, qui sera opérationnelle au cours du premier semestre 2013. Dans une deuxième phase, ces opérateurs se consacreront à la plantation, pour accroître leurs superficies. Des opérations qui seront réalisés sur les réserves forestières dont elles disposent. 

Des programmes similaires ont été engagés par les autres opérateurs. Brabanta, qui a replanté 5’000 hectares en plat et en terrasse sur un objectif de 6’000 hectares, compte mettre en service une usine d’extraction courant 2014. Débuté il y a trois ans, le programme de la Scibe, qui inclut l’acquisition d’une unité d’extraction, a déjà porté sur 1’200 hectares. À terme, la société vise 8’000 hectares de palmeraies. Quant à Nocafex, elle compte couvrir au moins 3’000 hectares. 

L’ensemble de ces actions ont permis d’accroître la taille des superficies en rapport et, dans la foulée, d’augmenter la production industrielle d’huile brute. En 2012, GBE disposait de 1’ 000 hectares de palmeraies en production et PHC de 14’445 hectares sur une superficie totale plantée de 21’506 hectares, dont 7’079 hectares sur le seul site de Lokutu. Ce sont eux qui fournissent le gros de la production d’huile. Avec environ 30’000 tonnes, GBE arrive en tête. En 2012, la production de PHC, réalisée à Boteka et Lokutu, s’est élevée à environ 7’000 tonnes, contre 3’773 tonnes en 2009. En 2013, avec la mise en service de l’usine de Yaligimba, elle devrait atteindre 15’000 tonnes. Les sociétés Nocafex, Gecotra, qui achète des régimes à des producteurs villageois dont elle extrait l’huile dans son usine et quelques autres assurent le reste de la production industrielle. 

L’offre locale en huile brute étant insuffisante, les industries de transformation, dont les capacités de raffinage sont loin d’être atteintes, doivent recourir aux importations. L’huile brute est acheminée dans la capitale sur des bateaux-barges. GBE assure son transport avec sa propre flotte, tandis que PHC affrète des bateaux à des transporteurs privés. À Kinshasa, un pipe line relie directement Rafi, le port du groupe Rawji, à l’usine de Marsavco. 

Difficile pour les fournisseurs locaux d’huile brute d’être compétitifs par rapport aux produits importés, en raison notamment des multiples taxes – de production au port d’embarquement et de consommation à l’arrivée à Kinshasa - auxquelles ils sont soumis. « Nous pourrons abaisser nos coûts de production en augmentant la production, ce qui nous permettra de diminuer les charges liés aux structures », informe Agnès Kasongo. 

Autre problème, le financement, principalement assuré sur les fonds propres des entreprises, le système bancaire local n’octroyant pas de prêts à long terme. Avec l’entrée récente dans le capital de Feronia du Fonds pour l’agriculture en Afrique (African Agriculture Fund, AAF), géré par Phatisa Fund Managers et soutenu par plusieurs institutions financières de développement, PHC pourra faire face à ses investissements futurs. « Une première tranche de 5 millions de dollars sera libérée fin janvier et une autre, du même montant, fin avril prochain », informe Mme Kasongo. 

Semences palmiers à huile site de Yaligimba| Photo : PHC 

Malgré les efforts réalisés, l’accroissement substantiel de la production industrielle passe par des partenariats privés ou mixtes, pour revaloriser les palmeraies existantes ou en créer de nouvelles. Et donc par l’implantation de nouveaux investisseurs qui tardent toutefois à s’installer. Pourtant la main d’oeuvre est disponible et le potentiel est là, notamment dans l’Équateur, la Province orientale et le Bandundu où les rendements sont les meilleurs. « Nous disposons d’environ 10 million d’hectares pour la culture du palmier à huile », affirme un conseiller du Ministère congolais de l’Agriculture. Mais divers obstacles font reculer les investisseurs – américains, israéliens, européens et asiatiques - venus explorer les opportunités du marché. Primo, le manque de visibilité. Alors que le diagnostic du secteur a été réalisé, les études de faisabilité se font attendre. Secundo, la difficulté du côté congolais à sceller des partenariats. Outre le manque de capitaux propres, « les privés congolais ont du mal à s’adapter aux nouveaux modes de gestion. Ils ne veulent pas prendre des risques ni les partager et s’inscrire sur le long terme », souligne ce conseiller. Même l’État renâcle à signer des conventions de partenariats avec des sociétés étrangères qui souhaitent investir dans de nouvelles plantations. 

Le coût d’investissement - 5’000 à 6’000 dollars par hectare pour ouvrir une plantation, incluant la construction d’une usine d’extraction et autres infrastructures, et environ 2’000 dollars par hectare pour réhabiliter une palmeraie – et la faiblesse des rendements (12 tonnes de régimes à l’hectare contre 30 tonnes en Malaisie), liée au vieillissement des plantations, sont d’autres freins. Les lenteurs administratives pour l’acquisition des terrains et le manque de mesures d’accompagnement n’arrangent rien. Autant de contraintes qui ont amené le Chinois ZTE Agro business à suspendre un projet portant sur 100’000 hectares de nouvelles palmeraies. Enfin, les investisseurs potentiels attendent la révision de l’article 16 de la loi agricole du 24 décembre 2011, qui réserve les concessions agricoles à « des personnes physiques de nationalité congolaise ou morales de droit congolais dont les parts sociales ou les actions, selon le cas, sont majoritairement détenues par l’État congolais et/ou par les nationaux », avant de s’engager. Autre problème, la destination des productions, l’option bio-carburants et l’exportation n’ayant pas la faveur de tous. 

Autant dire que la levée de ces obstacles s’impose avec urgence. Au risque que la filière ne soit pas en mesure de répondre à la demande intérieure qui devrait atteindre 1 Mt. d’ici 2030. Ni d’exporter. Muriel Devey (AEM) 

Les Plantations et Huileries du Congo (PHC) / Feronia 
C’est en septembre 2009 que Feronia, filiale du groupe anglo-canadien TriNorth, a racheté les 74,17 % des parts sociales que le groupe britannique Unilever détenait dans PHC, le reste revenant à l’État congolais. 
À cette date, PHC ne détenait plus que trois sites d’exploitation – Yaligimba, Boteka et Lokutu -, les trois autres ayant été cédés dans les années passées, dont le site Mapangu repris par Brabanta. 

Actuellement le domaine de PHC, qui emploie 3’524 personnes dont 23 à son siège, s’étend sur 107’000 ha dont 66’000 ha plantables. 
En 2012, la société a vendu 7 000 tonnes d’huile de palme au prix moyen de 910 dollars la tonne. 
PHC vend également des semences, de sa station de recherches de Yaligimba, à notamment Nocafex et Sisco, une ONG qui approvisionne des planteurs villageois dans le Bandundu. M.D.

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